Le navire «Sima B», échoué au large de Mohéli depuis la nuit du mardi 15 octobre 2024, continue de susciter des inquiétudes, malgré les efforts déployés pour éviter une catastrophe environnementale. Transportant 72 000 litres de gasoil, le navire est désormais au cœur d’une opération de sauvetage compliquée, aggravée par les caprices des courants marins.
La situation demeure critique et nécessite une vigilance accrue pour éviter que cet incident ne devienne une véritable catastrophe écologique. Les autorités comoriennes, notamment la Garde côte, la Société nationale des hydrocarbures (Sch), et la Direction générale de la sécurité civile (Dgsc), continuent d’œuvrer ensemble pour tenter de sauver ce qui peut l’être et éviter toute aggravation de la situation.
Un communiqué de la cellule de crise, publié le 18 octobre par le directeur régional de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), a tenté de rassurer la population. Selon ce document, il n’y aurait pas eu de déversement d’hydrocarbures dans la mer, et des mesures préventives ont été mises en place, notamment le déploiement d’un barrage flottant anti-pollution. Près de la moitié du gasoil transporté a pu être transféré vers le port de Mbwangoma grâce à l’intervention rapide des équipes sur place.
Selon les autorités, 96% du carburant a été récupéré, bien que certaines quantités mélangées à de l’eau de mer soient toujours stockées au port en attente de traitement.
Au lendemain de l’accident, les autorités redoutaient pourtant le pire, craignant un déversement important de carburant suite aux dommages subis par le navire.
«Des questions sur l’avenir du navire»
Après une apparente stabilisation, la situation s'est aggravée lorsque le navire a de nouveau été emporté par les courants marins et s'est échoué une seconde fois sur les rochers, près du rivage. Cette nouvelle localisation complique considérablement les opérations de sauvetage, déjà difficiles en raison des conditions météorologiques et de la configuration géographique du site.
Alors que les autorités tentent de coordonner les efforts pour limiter les dégâts, l’avenir du Sima B reste incertain. Le passé de Mwali, où plusieurs épaves de navires ont mystérieusement échoué le long des côtes, ajoute un voile de mystère à cette affaire. Le risque que le «Sima B» rejoigne cette triste liste d’épaves abandonnées semble de plus en plus probable, si les opérations de sauvetage ne peuvent être rapidement menées à terme.
Abdillahi Housni
