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Écologie : Lycodryas cococola, un serpent peu connu mais endémique des Comores

Écologie : Lycodryas cococola, un serpent peu connu mais endémique des Comores

Société | -   Abdillahi Housni

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Les Comores abritent une biodiversité remarquable, avec de nombreuses espèces endémiques. Parmi les plus connues figure la roussette de Livingstone, une espèce de chauve-souris du genre Pteropus que l’on ne trouve qu’à Mwali et dans certaines zones forestières de Ndzuani. Mais sur le plan herpétologique également, le pays recèle une richesse impressionnante. On y dénombre environ 34 espèces de reptiles, dont 22, soit 65 %, sont endémiques.

Un rôle important dans l’écosystème

Malgré cette richesse, la faune herpétologique reste encore peu étudiée. C’est le cas de Lycodryas cococola, une espèce de serpent inoffensif et endémique que l’on trouve à Mwali et à Ngazidja. À Mwali, ce reptile est répertorié dans la zone de non-prélèvement du Parc national de Mwali. Appelé aussi «serpent des cocotiers», Lycodryas cococola vit principalement dans les arbres — notamment les cocotiers, d’où son nom , mais il peut également se déplacer au sol. Il est plutôt nocturne, peu actif durant la journée, et se déplace souvent dans les troncs d’arbres. Bien qu’il soit légèrement venimeux, son venin n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme.


Pourtant, il reste fortement menacé, souvent tué par peur ou méconnaissance. Selon les archives du Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs), ce reptile joue un rôle important dans l’écosystème, notamment en se nourrissant d’insectes nuisibles à l’homme, comme les moustiques. Il contribue également à l’équilibre de la nature en rendant des services écologiques aux plantes.À Mwali, on retrouve cette espèce notamment à l’est de l’île, dans la forêt d’Itsamia, mais aussi à Vouleni, une zone forestière située à Ndrondroni, dans la région de Mledjele.


Le dimanche 13 avril dernier, lors d’une opération de reboisement à Vuleni menée par le Parc, en collaboration avec l’association Noé et l’Association des jeunes pour le développement de Ndrondroni (Ajdn), un spécimen de Lycodryas cococola a été observé pour la troisième fois en l’espace de trois mois par des défenseurs de l’environnement. Parmi eux figurait l’animateur vedette de la page Facebook «Nyumachuwa et ses coins», plus connu sous le pseudonyme de Blaise. «Ce serpent représente pour nous un potentiel socio-économique et touristique important. Nous devons à tout prix le protéger. Malheureusement, lorsqu’on le croise en forêt, la première réaction de l’homme est souvent de le tuer. Il serait utile de mener une campagne de sensibilisation, car l’homme a naturellement peur des serpents», a-t-il soutenu.


Du côté du Parc national de Mwali, Lycodryas cococola est classé comme espèce «quasi menacée» par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ce serpent peut mesurer jusqu’à un mètre de long. Il est reconnaissable à sa couleur grise, parsemée de taches brun foncé. À ce jour, il n’existe pas encore d’étude approfondie sur l’espèce concernant sa population, son habitat et son mode de vie. Une situation qui justifie pleinement la nécessité de recherches scientifiques plus poussées pour mieux préserver ce patrimoine naturel.

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