Voilà une autre innovation technologique qui va certainement révolutionner le transport routier. Après la location de voiture, c’est une autre start-up appartenant à des jeunes comoriens qui est venue avec une toute nouvelle idée : celle de faciliter les déplacements à Moroni jusqu’à l’Aéroport international prince Saïd Ibrahim. Conçue par l’entreprise Sahilkom, l’application « Nivehe » est pour l’instant accessible en version web.
Les principaux services qu’elle propose vont de la réservation de véhicule privé jusqu’au covoiturage. « Nous avons pensé à la diaspora qui, elle aussi, peut bénéficier de nos services depuis l’étranger. On peut réserver un taxi, ou un véhicule pour transporter sa maman malade à l’hôpital. Pour les touristes, ils ont la possibilité d’organiser leurs séjours aux Comores. Puisque notre site permet de réserver son hôtel, de planifier les visites guidées, trouver son restaurant pour découvrir la gastronomie comorienne…», explique le fondateur et directeur de Sahilkom, Tourki Mohamed Ali. Dans ce projet, il collabore avec une équipe composée de 7 personnes, toutes originaires des Comores. Bien que la date de lancement n’ait pas encore été divulguée, le projet est actuellement en phase de test depuis janvier en raison des formalités administratives.
100 véhicules avant le lancement
Afin de bénéficier du service, le client doit suivre quatre étapes essentielles. «Il faut inclure l’itinéraire, le point de départ et d’arrivée avec précision si c’est un aller simple ou avec un retour. Ensuite, revient le choix du véhicule : Berline, minibus, Suv ou bus. Après le nom, prénom, email et le téléphone, s’en suivra enfin le paiement via les solutions de mobile banking disponibles aux Comores», poursuit Tourki.
La tarification en revanche, varie en fonction du type de transport désigné par l’utilisateur. A l’heure où nous écrivions ces lignes, les responsables étaient toujours en négociation avec les transporteurs et autres partenaires. Ils se sont fixé un objectif de 100 véhicules avant le lancement officiel des activités. «En ce qui concerne le covoiturage, nous publierons le trajet sur notre site internet et la personne choisira selon ses besoins», précise le fondateur de Sahilkom, qui se dit conscient des défis que lui et son équipe doivent relever. «Pour les embouteillages, bien que nous n’ayons pas de solution intégrée à notre système, nos chauffeurs seront néanmoins formés sur comment utiliser une application leur permettant d’emprunter le meilleur chemin. Nous estimons que durant la première année, l’accent sera mis sur la sensibilisation des transporteurs et utilisateurs », fera remarquer ce diplômé (master 2) en innovation et création d’entreprise à l’université Paris Est Créteil.
Quant à la sécurité, qui fait partie des préoccupations majeures de Sahilkom, il existe déjà des mécanismes développés. Mais ils ne les ont pas tous été dévoilés. «Le protocole commence dans le recrutement des chauffeurs. Il y a aussi les alertes Sms ou messages sur nos réseaux sociaux. Nous sommes également en train de voir comment impliquer la brigade routière et la police de recherche pour qu’ils soient prêts à intervenir en cas d’alerte», assure Tourki, qui espère bénéficier de l’appui de tout le monde pour parvenir à pérenniser le projet. «Notre souhait est que tous les acteurs de l’écosystème nous soutiennent et nous facilitent la tâche afin de mieux implanter cette innovation. Car notre objectif est de donner au pays une meilleure visibilité dans le tourisme et de créer des emplois », espère le jeune entrepreneur, qui s’occupe également du management, notamment la digitalisation.
Tourki a aussi mis au point avec son équipe de Sahilkom une autre gamme de services en plus de Nivehe. Parmi ces derniers, « Niveshe », pour la livraison à domicile, ou encore « Agrokom », réservé aux agriculteurs souhaitant vendre leurs produits à des commerçants sans avoir à se déplacer.
