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Élections de 2024 I Le Cadre de concertation reçoit un accueil plutôt mitigé

Élections de 2024 I Le Cadre de concertation reçoit un accueil plutôt mitigé

Société | -

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L’ancien candidat à la présidentielle, porté par le mouvement Hury, Achmet Said Mohamed, est pour le moins dubitatif, d’abord en ce qui concerne sa mise en place. De son côté, Assoumani Saandi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, estime que sa mise en place «est une bonne chose».

 

Le Cadre permanent de concertation, d’échange et de suivi du processus électoral (Cpescpe) a tenu sa première conférence de presse ce 18 juillet. Composé de 37 membres, il est également doté d’un comité de suivi fort de 15 personnalités issues des rangs de la majorité, de la mouvance présidentielle, de l’opposition et de la société civile (lire l’article paru dans notre édition du 19 juillet).


Interrogé via la messagerie WhatsApp, l’ancien candidat à la présidentielle, porté par le mouvement Hury, Achmet Said Mohamed, est pour le moins dubitatif, d’abord en ce qui concerne sa mise en place. « A première vue, tout cadre de concertation est une bonne chose. Cependant dans les pays démocratiques, ces structures sont inutiles car les textes qui régissent les institutions et par ricochet les élections bénéficient de la confiance totale de la population. Le fait que nous ayons besoin de ce genre de structure démontre clairement le peu de confiance. Il n’y a qu’en Afrique qu’elles pullulent», devait-il longuement expliquer.
L’opposant juge-t-il sa composition équilibrée ? «Certainement pas. Nous avons une surreprésentation injustifiée du gouvernement. Si le directeur en charge des élections, qui est sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur est membre, pourquoi le ministre y est ? Tous sont sous l’autorité d’Azali Assoumani, pourquoi ce dernier a besoin d’un autre représentant ? Tout ceci relève du folklore», fait-il valoir.

«Une fenêtre d’opportunités»

«Enfin, dans un pays où il y a une telle pauvreté, je trouve indécent et révoltant de payer l’équivalent du salaire mensuel de 4 enseignants de collège, à chaque membre du comité de suivi pour une mission qui relève du militantisme et du bénévolat», a fustigé le leader du mouvement Hury, en exil à Paris depuis la dernière présidentielle de 2019. Assoumani Saandi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, estime pour sa part que sa mise en place « est une bonne chose». «Je pense que toutes les forces de l’opposition doivent y prendre part pour porter leurs revendications. Ne pas y aller c’est permettre au pouvoir de faire une fuite en avant », avance-t-il.


Pour autant, il tempère son propos. «Je considère le cadre de concentration comme une fenêtre d’opportunités. J’aurais bien aimé que tout soit fait pour que toutes les forces politiques y prennent part et demain tous les candidats sans exception. Quant à moi, comme je n’ai pas été convié, je donnerai mon jugement sur la base des faits. Si le cadre contribue à l’objectif d’une élection libre et transparente, je le relèverai. S’il devient insignifiant par rapport à cet objectif, je le relèverai aussi.» Des opinions mitigées sur cet organe quadripartite (autorités, majorité, opposition, société civile).

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