À Mwali, cela fait plus d’un mois que le gaz domestique est introuvable dans les points de vente. Pour cuisiner, les habitants doivent se rabattre sur le pétrole lampant, mais là encore, les stations-service de l’île sont à sec. Les jerricanes s’entassent dans l’espoir d’obtenir quelques litres de ce produit, en vain. «La dernière fois que la station Yousna Sarl de Hairaha a vendu du pétrole remonte à plus de trois semaines, et chaque client ne pouvait recevoir que 10 litres», témoigne un client.
Pour maintenir leurs activités, certains vendeurs de pétrole sont contraints d’acheter ce produit à Ndzuani ou à Ngazidja pour le revendre à Mwali à 10 000 francs le jerricane de 20 litres et entre 500 et 600 francs le litre, contre 7 000 francs en station.
Interrogé, le directeur régional de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch), Attoumane Ahamada, a évoqué un problème de ravitaillement à l’origine de cette pénurie. «Concernant le gaz, nous avons d’abord rencontré des difficultés avec les bateaux qui assurent l’approvisionnement. La plupart privilégient les liaisons avec la Tanzanie. Actuellement, un bateau chargé de bouteilles vides est à Moroni, mais il ne peut accoster, le port étant saturé par une intense activité», a-t-il expliqué. Il précise néanmoins qu’il n’y a pas de problème d’approvisionnement au dépôt central de Moroni.
Des pénuries récurrentes
Pour le pétrole, le Bima – le bateau chargé d’approvisionner Mwali en hydrocarbures – est actuellement à Ndzuani pour charger du carburant. Toutefois, selon des sources proches, il doit d’abord transporter du gasoil et de l’essence avant de revenir pour le pétrole, une rotation qui dépend également des conditions météorologiques. Pour rappel, en 2021, le Bima a été victime d’un incendie alors qu’il s’apprêtait à décharger des hydrocarbures sur la plage de Mabahoni, à Fomboni. Depuis, il ne peut plus transporter les mêmes quantités qu’auparavant. Afin de mettre un terme à ces pénuries récurrentes, la solution la plus viable reste l’achèvement du dépôt d’hydrocarbures de Hoani, à l’abandon depuis près de neuf ans. Lancé en 2013 pour résoudre durablement le problème d’approvisionnement en carburant à Mwali, ce projet n’est toujours pas aboutii, comme c’est d’ailleurs le cas pour l’hôtel quatre étoiles de Hairaha et l’aérogare de Bandar Salama.
Abdillahi Housni