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Énergie propre et durable I Le Paesc à l’offensive sur plusieurs fronts

Énergie propre et durable I Le Paesc à l’offensive sur plusieurs fronts

Société | -

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Le Projet d’accès à l’énergie solaire aux Comores (Paesc) poursuit sa dynamique sur plusieurs fronts. Au cours de la semaine dernière, le projet a animé plusieurs activités, parmi lesquelles une formation sur les négociations des contrats d’achat d’énergie, un atelier sur la stratégie d’électrification et la souveraineté énergétique accompagné de l’élaboration d’une feuille de route nationale pour la cuisson propre, ainsi qu’une mission de suivi des travaux de la future centrale solaire à Ndzuani.

 

Clôturée le samedi 18 octobre dernier, une formation de cinq jours sur les négociations des contrats d’achat d’énergie a réuni 25 bénéficiaires issus des trois îles. Étaient présents à la cérémonie de clôture le secrétaire général du ministère de l’Énergie, Ousseine Abdoulfatah, des représentants de la Banque mondiale, principal partenaire financier du projet, ainsi que les consultants du groupement Semis/Scs (Sahara consulting services) basé au Sénégal.Selon la note conceptuelle, cette session visait à «offrir une immersion totale dans l’écosystème des producteurs indépendants d’énergie, afin de former des négociateurs aguerris, capables de défendre efficacement les intérêts de leurs institutions dans un contexte de transition énergétique». Pour le secrétaire général du ministère, cette formation «n’était pas simplement un exercice académique mais une étape stratégique vers la maîtrise des enjeux juridiques, financiers et techniques qui conditionnent le succès des initiatives dans les énergies renouvelables».


Parmi les bénéficiaires, Fazdat Anli Oicheikh, responsable du suivi du projet solaire thermique à la Sonelec, a salué une formation «concrète et utile». «Je sais désormais comment structurer un contrat d’achat d’énergie jusqu’à sa signature», a-t-elle témoigné. Même satisfaction du côté de Mohamed Nassur Kinaya, cheffe du service juridique au secrétariat général du gouvernement, qui a loué «la rigueur et la pédagogie» des formateurs.Pour Bocar Sada Sy, consultant du groupement Semis/Scs, cette formation s’inscrit dans un moment charnière. «Le gouvernement comorien s’engage à introduire davantage d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, avec un objectif d’atteindre entre 30 et 40 % d’ici quelques années. La récente mise en place d’une autorité de régulation de l’énergie et de l’eau constitue un pas important dans ce sens», a-t-il soutenu.

À Ndzuani, le chantier avance

Parallèlement, une mission de l’Unité de gestion du projet (Ugp) s’est rendue à Ndzuani pour suivre les travaux d’installation de la centrale solaire de Bambao-Mtsanga et échanger avec les parties prenantes. Le projet prévoit l’aménagement d’une centrale d’une capacité de 2 mégawatts sur une superficie de 5 hectares. L’énergie produite sera injectée dans le réseau de la Sonelec afin de renforcer l’offre énergétique de l’île.Les travaux, qui devraient s’achever en mai 2027, nécessiteront la pose de nouveaux poteaux électriques parallèlement à ceux existants. Plusieurs arbres seront abattus le long du tracé reliant Bambao-Mtsanga au site de Trenani.


Les responsables du Paesc assurent que toutes les personnes affectées seront indemnisées. «Nous avons identifié 68 personnes concernées, un chiffre susceptible d’augmenter. Un marquage est en cours dans les champs afin que chaque propriétaire recense ses arbres et facilite la procédure de réclamation», a expliqué Bacar Ahamad, secrétaire communal des mécanismes de gestion des plaintes. Des vérificateurs internationaux ont été mobilisés pour garantir la transparence du processus.Le maire de Mutsamudu, Amri Elaris, s’est félicité de cette initiative. «Ce projet va profondément améliorer la vie des citoyens, notamment des entreprises et entrepreneurs. Nous devons tirer parti de l’ensoleillement exceptionnel de notre pays. C’est un pas décisif vers l’indépendance énergétique», a-t-il dit.

Une stratégie nationale en construction

Dans la continuité de ces efforts, un atelier sur la stratégie d’électrification et la souveraineté énergétique, couplé à l’élaboration d’une feuille de route pour la cuisson propre, s’est tenu le 15 octobre dernier à l’hôtel Retaj. Objectif : finaliser d’ici la fin de l’année un document stratégique s’appuyant sur le Plan de développement de l’électricité au moindre coût (Pdmc) et sur des outils de planification intégrée destinés à créer un portefeuille de projets bancables dans les domaines du solaire, de la géothermie et de l’hydroélectricité.Financé conjointement par la Banque mondiale et l’Union européenne, le Paesc dispose d’une enveloppe globale de 20 millions d’euros. Il vise à accélérer l’accès à une énergie propre, durable et résiliente, tout en soutenant la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.Selon Fouad Goulam, chef de pôle souveraineté énergétique au secrétariat général du gouvernement, «avec le projet Paesc, nous atteindrons d’ici 2026 près de 35 % d’énergie renouvelable dans les régions du nord et du sud, et 54 % à l’échelle nationale». Et de conclure : «Ensemble, avançons vers l’énergie propre et éloignons-nous du diesel, qui nous coûte cher, tant sur le plan économique que sanitaire».

Toimayat H. Ali, Moudjib M. Said et A. zaidou

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