Depuis le dimanche 18 mai, le Parc national de Mwali a lancé une vaste opération de reboisement sur le littoral de la plage de Hamwadjio, située à Nyumashuwa. L’action s’est poursuivie tout au long de la semaine, du lundi 19 à ce vendredi 23 mai, avec pour objectif de protéger cette zone côtière gravement menacée par les activités humaines.

À Nyumashuwa, la plage de Hamwadjio est devenue, après celle de Bangacharini déjà fortement dégradée, le second site privilégié pour l’extraction de sable, de cailloux et de graviers destinés à la construction. Cette exploitation met en péril un site à fort potentiel écotouristique, connu pour la beauté de son sable blanc doré. Elle contribue également à la dégradation de l’environnement marin, notamment parce que la plage constitue un site de ponte pour les tortues marines. «Cette plage attire une espèce de tortue marine appelée localement gnamba male. Elle vient pondre ici, mais des individus continuent à venir extraire du sable, ce qui est pourtant interdit dans cette zone protégée», explique Mouchdati Madi Bamdou, chargé des missions environnement marin et côtier du Parc national de Mwali.

L’initiative de reboisement vise d’abord à planter des arbres le long des sentiers menant à la plage afin de bloquer l’accès aux camions transportant les matériaux, puis à créer une couverture végétale sur les zones sensibles en contact direct avec la mer. «À force de venir piller du sable ici, la ponte des tortues ne se déroule plus comme avant. En plus, ils détruisent les œufs déjà pondus. C’est vraiment alarmant», alerte Mourad Ben Abdallah, expert en biodiversité au sein du Parc national de Mwali.Dans sa partie marine, la plage souffre également d’un autre fléau : la mer a perdu sa couleur turquoise, conséquence directe de l’accumulation d’argile dans les eaux, perturbant ainsi tout l’écosystème côtier.