Depuis la capitale Moroni jusqu’à la région de Washili, le trajet est devenu un véritable parcours du combattant pour les conducteurs et les passagers. Les récentes pluies ont agravé la situation, et transformé un parcours qui devrait durer entre 15 à 20 minutes en un voyage de 30 à 40 minutes, voire plus, selon les témoignages recueillis.
Il est midi vingt lorsque nous nous embarquons à bord d’une Toyota Corolla en direction de Washili. Le départ depuis la gare, à proximité du bâtiment du Croissant-Rouge comorien, se déroule sans encombre jusqu’à Bahani. Mais une fois dans la localité d’Itsandra ya dju, les choses se gâtent. Les secousses deviennent incessantes, et à quelques kilomètres du terrain de football de Bahani, notre véhicule doit même s’arrêter pour que certains passagers descendent afin qu’il puisse franchir une pente dégradée par les pluies récentes. Le gouvernement avait pourtant mobilisé des moyens pour réparer les nids-de-poule entre Bahani et Itsunzu, et offrir un répit temporaire aux passagers et aux conducteurs. Malheureusement, les nouvelles averses ont rapidement rendu la route impraticable à nouveau.
Une attente des appels d’offres
Après près de cinquante minutes de voyage, nous atteignons enfin « Gte », le rond-point qui sépare Washili ya dju et Washili ya Mbwani. Cependant, l’état désastreux de la route pousse certains chauffeurs à préférer les courses en ville plutôt que de risquer d’endommager leurs véhicules sur ces routes dégradées. Pour les passagers, chaque trajet est un défi. Certains, comme cette jeune fille qui travaille à Moroni et rentre quotidiennement chez elle, n’ont pas d’autre choix que de subir les secousses régulières sur cette route. Et le problème ne se limite pas à cette seule route : les habitants des localités traversées par la route nationale reliant Itsinkudi à Mitsamiouli souffrent également des mêmes conditions précaires.
Un espoir pointe néanmoins à l’horizon, avec la récente signature d’un accord de convention entre le gouvernement comorien et la Banque mondiale pour la réhabilitation de cette route. Le gouvernement comme les habitants attendent avec impatience le lancement des appels d’offres annoncés par le ministre des Finances. Pour les habitants du nord de Ngazidja, la situation actuelle des routes est bien plus qu’une simple nuisance : c’est un obstacle quotidien à leur qualité de vie et à leur sécurité.