Un atelier d’«Évaluation des performances ministérielles» est annoncé pour ce mois de novembre. Vous assurez le pilotage technique de cet événement. Où en est-on des préparatifs ?
Les préparatifs avancent très bien. Comme lors des deux premiers trimestres de l’année, les équipes du Commissariat général au plan [Cgp] sont pleinement mobilisées pour cette mission d’évaluation. Je suis entourée d’une équipe dynamique : les directeurs généraux, les techniciens des différents départements, ainsi que les points focaux des ministères qui ont participé à la préparation des Pta [Plans de travail annuels] et leurs matrices d’évaluation, ainsi qu’à la collecte et à la consolidation des données. Nous travaillons aussi avec des consultants qui nous accompagnent dans cet exercice et nous collaborons étroitement avec le Secrétariat général du gouvernement [Sgg]. Ce qui nous permet de préparer cet événement dans de bonnes conditions. L’évaluation (l’événement) se tiendra dans moins d’une semaine au Palais du peuple. Nous sommes confiants qu’elle se déroulera dans les meilleures conditions, conformément aux orientations du chef de l’État, qui attache une grande importance à ce moment clé de suivi de l’action gouvernementale.
Un travail d’évaluation des réalisations de chaque ministère a été fait il y a près d’un mois. Quel est votre constat global dans les ministères par rapport aux actions prévues dans le Pta 2025 ?
Effectivement, dès la fin du mois de septembre, nous avons entamé un vaste exercice d’évaluation des performances trimestrielle de tous les ministères. Après la consolidation des informations récoltées, chaque ministère a été convié au Commissariat général au plan pour présenter les réalisations prévues dans leurs Plans de travail annuels et confirmer avec nous la pertinence et l’exactitude des données.
Ces rencontres de validation des données ministérielles, nous les avons faites en collaboration avec le secrétariat général du gouvernement du 1er au 8 octobre dernier avec tous les ministères. C’est un travail minutieux à la suite duquel nous avons pris le temps d’analyser les contraintes rencontrées et de proposer des recommandations pour améliorer l’exécution. Concernant le constat global, il sera rendu public à l’issue de l’évaluation officielle. Ce que je peux dire, c’est que l’exercice devient plus structuré et plus rigoureux. Pour la première fois, nous appliquons une méthodologie claire et rigoureuse, avec des matrices d’évaluation précises. C’est un processus inclusif et collaboratif entre le Cgp, les ministères et le Sgg, que nous comptons encore améliorer et renforcer l’année prochaine.
Les ministres sont évalués en fonction de leurs lettres de missions. Pouvez-vous nous indiquer les indicateurs ou la méthodologie d’évaluation et nous préciser le taux d’exécution moyen des activités prévues par rapport à ces lettres de missions ?
En effet, chaque ministre est évalué sur la base de la lettre de missions qui lui a été remise par le chef de l’État. Ces lettres traduisent les priorités fixées pour l’année 2025, et sont en cohérence avec les Plans de travail annuels élaborés depuis novembre 2024. Les indicateurs portent principalement sur le taux d’exécution des activités, la qualité de la mise en œuvre, et la capacité à lever les contraintes identifiées.Le chef de l’État avait fixé un seuil minimum d’exécution de 70 % comme objectif de performance. À ce stade, les résultats du troisième trimestre montrent dans leur globalité une amélioration par rapport aux trimestres précédents, avec des efforts visibles dans plusieurs ministères. Les perspectives sont encourageantes pour atteindre un meilleur taux d’exécution d’ici la fin de l’année, à condition de maintenir la dynamique actuelle et de suivre les recommandations issues des évaluations.
En avril dernier, lors du dernier séminaire, certains ministres ont fait état de nombreuses contraintes qui ne leur permettaient pas d’atteindre certains objectifs. Quelles sont ces contraintes et comment comptez-vous les surmonter à votre niveau ?
Les contraintes varient selon les ministères. C’est la raison pour laquelle chaque ministre sera invité à s’exprimer lui-même sur ce sujet afin de permettre à l’assistance de prendre connaissance des blocages existants dans chaque secteur. Notre approche, au Cgp, est de transformer ces constats en leviers d’action. L’évaluation ne vise pas à pointer du doigt, mais à comprendre les blocages afin d’y apporter des solutions concrètes, car nous savons que c’est en travaillant ensemble que nous parviendrons à accélérer l’exécution des programmes.
Qu’est ce qui doit être fait selon vous pour assurer l’efficacité dans l’exécution des Pta, d’une part, et des projets structurants du Plan Comores émergent, d’autre part ?
Pour être efficaces, nous devons tout d’abord œuvrer ensemble pour une meilleure planification et une bonne appropriation des Pta par les responsables concernés. Ensuite, il faut veiller de bout en bout pour une exécution rigoureuse des activités planifiées et une réactivité rapide et responsable face aux contraintes rencontrées. C’est d’ailleurs dans cette optique que son Excellence le Président Azali Assoumani a signé le 8 octobre dernier le décret 25-122/PR portant organisation générale des structures administratives des ministères ainsi que leurs missions. Ce décret a notamment mis en place une Direction de la programmation qui comprendra en son sein les services de planification, suivi-évaluation, statistiques et coordination des projets dans chaque ministère. Permettez-moi par cette occasion de saluer cette décision clairvoyante du chef de l’Etat qui va permettre à notre pays de faire un pas considérable vers l’efficience.
Il se pose un problème de visibilité de l’action gouvernementale. Comment le commissariat général au Plan compte-t-il y remédier à court et à long terme ?
C’est une remarque qu’on entend souvent, mais qu’il faut nuancer. Beaucoup d’actions sont menées, parfois avec des résultats significatifs visibles, mais qui ne sont pas toujours bien relayées. Il est plus courant pour le commun d’entre nous de parler de ce qui ne va pas au lieu de parler de ce qui fonctionne. La visibilité passe aussi par une communication plus proactive. C’est pour cette raison que le président Azali Assoumani, dans son souhait de vouloir mieux valoriser les réalisations du gouvernement, a mis en place, à travers le décret cité ci-haut, un service dédié à la communication dans chaque ministère.
En ce qui concerne le Cgp, nous contribuons à la visibilité de l’action gouvernementale, notamment à travers la diffusion de rapports accessibles et le travail en synergie avec les autres institutions. Mais la communication de l’action gouvernementale doit être portée collectivement pour pouvoir atteindre une efficacité optimum. Car comme dit l’adage, « il ne suffit pas de faire, il faut aussi faire savoir ce que l’on fait ». Il faut donc que chaque ministère, chaque structure et chaque acteur participe à cet effort. Et j’invite la presse à se joindre à nous dans cet élan.

