Une information sera ouverte aujourd’hui par un juge d’instruction pour complicité d’évasion», a déclaré le procureur de la république de Mutsamudu, Mohamed Abdallah. Cette déclaration intervient alors que l’ex lieutenant Chadhuli Soyfidine s’est évadé le 30 avril dernier au nez et à la barbe de ceux qui étaient censés le surveiller à l’hôpital de Hombo où il était soigné depuis une vingtaine de jours.«J’ai la confirmation qu’il a quitté Ndzuani le même jour pour Mayotte dans une embarcation de fortune, ce qui implique nécessairement une préméditation dans son opération d’évasion», a précisé le parquetier.
Tout au long de son alitement à l’hôpital de Mtsamdu, il a été surveillé par un militaire armé et suivi par un infirmier basé en temps normal au service de Santé militaire. «Alors que j’étais en train de rompre le jeûne, l’on me prévient par voie téléphonique que le lieutenant Chadhuli a fui», a fait savoir le directeur du centre hospitalier, Ibrahim Salim que nous avions joint au téléphone le lendemain de l’évasion du prisonnier en cavale», croit savoir notre interlocuteur. «Il savait qu’il était sur la voie de la guérison et qu’il allait être remis aux autorités compétentes, ce qui expliquerait sans doute sa cavale», ajoute-t-il.
Enquête en cours
Pour rappel, le défunt Hakim Said, de son vrai nom Mohamed Houmadi alias Bapale et le lieutenant Chadhuli ont été arrêtés le 6 avril dernier pour «tentative de déstabilisation» présumée. L’interrogatoire mené au camp militaire de Sangani aura eu raison du premier, mort et enterré le 8 avril dans des circonstances non élucidées et qui avaient provoquant un tollé. Quant au deuxième, il a été admis à l’hôpital «à cause des sévices subis».
le gouvernement s’est engagé, le 10 avril, par la voix de son porte-parole, Houmed M’saidie «à tout mettre en œuvre pour que les premiers éléments de l’investigation soient rendus publics aussitôt disponibles». Lors de son point de presse, il avait dit «condamner avec la plus grande fermeté les circonstances inquiétantes qui entourent l’enterrement suivi de l’exhumation du corps du regretté».
Dans le cadre de cette tentative de déstabilisation annoncée, au moins deux proches de l’ancien gouverneur Salami Abdou, en prison depuis 2018, ont également maille à partir avec la justice. En effet, l’ancien commissaire à la Santé, Mohamed Rabion et celui qui fut en charge des finances, Mohamed Soilihi sont actuellement en état d’arrestation toujours dans le cadre de «cette tentative de déstabilisation» présumée.