“Tsi chindi, ngodjo chinda ! J’ai réussi, tu réussiras !”. Le livre a été présenté hier mercredi au Foyer des femmes de Moroni, à la veille de la célébration, ce jeudi 8 mars, de la journée internationale de la femme. Il restitue les “parcours exceptionnels” de douze femmes activistes des Comores. Des “femmes comoriennes qui de par leur engagement en politique sont des sources d’inspiration pour tout un chacun. Défenseuses des droits des femmes de la première heure ou malgré elles, chacune de ces femmes a mené et continue à mener un combat que les plus sceptiques disaient perdus d’avance”, peut-on lire dans le mot de la Fondation du Centre européen d’appui électoral (Eces). Le livre va dans le sens de la thématique de la journée de la femme 2018 : « L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes ».
Le projet a été réalisé par le Commissariat national de la promotion du genre avec le soutien de l’Eces et le financement de l’Union européenne (Ue) et de l’Ambassade de Suisse aux Comores. Et vise à “encourager la participation politique des femmes”. Une des priorités du gouvernement dans sa vision des “Comores émergentes à l’horizon 2030”, rappelle la Commissaire de la promotion du genre, Sitti Farouata Mhoudine. Mais, également, un des objectifs de Développement durable, soit le 5eme objectif, qui vise à “parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser les femmes et les filles”.
“Nous avons besoin que les femmes s’approprient et s’imposent dans la vie politique. C’est le combat de nous toutes. Les femmes doivent exister, elles doivent figurer dans l’environnement politique”, dit-elle. Le chef de projet de la Fondation Eces, Gorka Gamarra, insistera sur le fait que ce combat est celui de toutes les femmes dans le monde.
Il y a un mouvement au niveau mondial afin que les femmes puissent participer directement à la prise de décision par rapport au droit de vote, à la représentation dans les gouvernements. La même question se pose dans notre pays par rapport à l’inégalité des salaires. Des femmes font le même travail que les hommes, mais ne reçoivent pas les mêmes salaires, explique-t-il.
Il espère que les douze femmes comoriennes vont servir d’inspiration à d’autres pour continuer la revendication jusqu’à ce que les femmes puissent prendre des décisions dans la vie politique comme sociale, publique comme privée.
Quelques unes des douze activistes, présentes au foyer des femmes, se sont exprimées sur la question. La députée Hadja Oumouri, pousse les femmes à adhérer aux partis politiques, à aller chercher leurs places car les hommes ne vont pas les leur laisser de leur plein gré.
Pour la première femme Maire des Comores, Moinaecha Mroudjae, le fait que les femmes arrivent à gérer leurs foyers prouve qu’elles peuvent assurer de grandes responsabilités dans le pays.
Réveillons-nous ! On peut faire des grandes choses !, s’exclame-t-elle.
La commissaire de la promotion du genre a incité, elle, à ne pas baisser les bras. Selon elle, si elles en sont là aujourd’hui, c’est parce que des femmes avant elles se sont battues. Sitti Farouata Mhoudine lance ainsi un appel à la jeune génération afin qu’elle continue le combat.