Le 11 avril dernier, le patron de la Caf a été accusé par l’ex-secrétaire général de la Confédération africaine de football, Amr Fahmy, d’être mêlé à une affaire de «corruption et d’harcèlement sexuel». L’administrateur égyptien saisi la Fédération internationale de football (Fifa), via un courriel, par rapport à ces accusations. Trois jours plus tars, soit avant-hier, Amr Fahmy a été… limogé de son poste par le Comité exécutif de l’instance dirigeante du football continental. «Le Comité exécutif de la Caf a décidé le 11 avril de révoqué Amr Fahmy”, a indiqué la responsable de la communication de la Caf, Nathalie Rabe. Selon L’Equipe le limogeage a été annoncé le lundi 15 avril. Le dossier d’accusation contre Ahmad serait en possession de la Fifa.
L’ex-sg de la Caf, Amr Fahmy, reproché à Ahmad de gérer l’organisationf «comme on gère une pâtisserie». Dans son document envoyé à la Fifa le 31 mars dernier, il a cité 20.000 dollars qui auraient été transférés à des «dirigeants musulmans» de fédérations africaines. Ceux-ci auraient été pris en charge lors d’un voyage religieux à la Mecque en Arabie-saoudite pour accomplir la Umra. La «mission» a coûté, selon insideworldfootball.com, 100.288 dollars qui n’ont jamais été justifiés.
Affaire Qatar 2022
Avant les révélations de l’ex-collègue d’Ahmad, Paul Nicholson a dénoncé, le 16 mars dernier, une affaire de paiement de pot de vin au profit d’Ahmad. Dans sa signature, il a précisé que “insideworldfootball a vu des documents détaillant une offre d’équipements sportifs en décembre 2017 pour le Championnat d’Afrique des Nations de Puma, pour un montant de 312.000 d’euros, au profit d’un contrat de 1,195 603 million de dollars pour le même équipement acheté par l’intermédiaire de la société française Tactical Steel”. Cela sera confirmé dans le courriel d’Amr Fahmy, le 11 avril, “Ahmad a utilisé 830.000 dollars supplémentaires de la Caf pour commander du matériel sportif du Chan 2018 par le biais de Tactical Steel. Ahmad a été cité par Amr Fahmy dans une affaire d’achat de voitures en Egypte et à Madagascar au prix de 400.000 dollars. La Caf n’a jamais réagi à ces accusations. Elle a, cependant, procédé au remplacement de son secrétaire général, Amr Fahmy, par le Marocain, Mouad Hajji. A cela a fait surface une autre affaire de scandale, cette fois-ic, sexuelle. Amr Fahmy a parlé, dans sa lettre d’accusation, une autre affaire d’harcèlement sexuel contre une… demi-douzaine de salariées de la Caf.
A en croire la presse spécialisée dans les enquêtes sportives, ce n’est pas la première fois qu’Ahmad est accusé dans des affaires du genre. L’hebdomadaire Jeune Afrique a traité un sujet similaire le 16 juin 2014 concernant Ahmad alors qu’il était le boss de la fédération malgache. “Quand un assistant de Bin Hammam demande à Ahmad comment il peut lui envoyer l’argent promis, Ahmad lui répond : par virement bancaire ou je peux le prendre à Paris avec Ahmed Diallo». «Serait-ce Amadou Diallo, l’homme de confiance de Bin Hammam en Afrique francophone?”, s’est interrogé Christophe Boibouvier dans un article paru dans Jeune Afrique et intitulé : “Fifa-Mondial 2022 au Qatar : les mauvais comptes font les bons amis”.
Les accusations contre Ahmad ne sont pas une affaire d’actualité. Le 1er février dernier, le membre de la Commission d’organisation du Chan, Musa Ability, a démissionné de son poste après avoir déclaré : “Je pense que nous sommes dans une situation pire qu’il ya deux ans”. Le Libérien a estimé, avant de quitter la Caf, que sa démission « servira de réveil afin que nous restions fermes et que nous assurions que la Caf soit dirigée comme il faut, en accord avec les statuts, de manière à apporter un réel changement au football africaine”.
A moins de quatre vingt-seize jours du coup d’envoie de la Can, le président de la Caf fait face à de nombreuses accusations pouvant le pousser vers la porte de sortie.
Il n’y a pas que les accusations
En attendant, la Caf et son patron, Ahmad, vont devoir répondre présents devant le Tribunal arbitral du sport (Tas) contre la Ffc. Malgré le tirage au sort effectué le 12 avril, la justice sportive va se prononcer sur la décision de la participation ou pas des Comores ou du Malawi à la Can Egypte 2019, au détriment du Cameroun. Depuis l’élection d’Ahmad à la tête de la Caf, le 16 mars 2017, le football continental est entré dans un feuilleton d’affaires de corruption. Cette situation pourrait donner raison à l’ex-président de la Fédération de football des Comores, Tourqui Salim, qui s’était battu becs et ongle contre le soutien des Comores à la candidature d’Ahmad. Aujourd’hui la Ffc et l’Afrique vivent un cauchemar avec le « glissement de dates » des Can 2021, 2023 (une autre invention d’Amad) et, bien sûr, les accusations d’Amr Fahmy.
