Rejoindre l’équipe nationale, cela a été un choix du coeur”, a résumé le portier des Coelacanthes, Ali Ahamada, quelques jours avant la qualification comorienne à sa toute première Coupe d’Afrique des Nations.
Longtemps considéré comme un “Espoir” de l’équipe de France et un digne successeur de Fabien Barthez et Steve Mandanda, l’ancien gardien du Toulouse fc a fini par opter pour l’équipe nationale du pays de ses origines. Il est rapidement devenu un des cadres dans les vestiaires des Veri piya après sa signature en 2016. Dès sa première apparition contre le Botswana, en mars 2016, l’homme aux vingt-trois sélections a offert leur première victoire, un à zéro, aux Coelacanthes aux éliminatoires d’une Can.
Cinq ans après
“J’avais pu avoir quelques contacts et quelques retours de Nadjim* qui me faisait part de l’aventure qui pouvait se passer aux Comores. Il m’a dit qu’il prenait beaucoup de plaisir à y jouer. Pour moi, ça été un choix du coeur de pouvoir rejoindre le pays. Le jour où nous avons battu le Botswana, une personne âgée est venu me dire “aujourd’hui je peux mourir en paix et tranquille. Ça m’a incité encore plus à mouiller le maillot pour la fierté de la Nation”, aime à se souvenir l’ancien International espoir en équipe de France.
Cinq ans après avoir choisi de porter le maillot des Coelacanthes, voilà que Ali Ahamada et ses frères d’armes décrochent pour la première fois dans l’histoire, un ticket pour la Coupe d’Afrique des nations (Can). “Le 25 mars reste un jour historique pour cette petite Nation qui vient de très loin malgré le chemin semé d’embuches parcouru, nos moyens et nos forces. C’est ce qui nous a permis aujourd’hui de concrétiser ce rêve qui nous a tendu les mains depuis maintenant sept ans. Aujourd’hui, tout le travail fourni nous permet de nous qualifier pour la Can 2022. A chaque rassemblement au pays, il y a une ferveur, un engouement terrible. Le pays vit football et respire football jusqu’à même en oublier la misère et les problèmes du quotidien autour d’un match pour justement faire la fête et célébrer”, a décrit Ali Ahamada sur la chaine française, Canal+, le soir de la qualification.
“Le cercle restreint et la vie”
L’ancien portier du Sk Brann en Norvège a fait ses débuts dans le monde du football à Martigues en tant que… défenseur central puis… milieu de terrain et… attaquant avant de s’occuper des cages à partir desquelles, il va faire une carrière professionnelle. En 2009, il intègre le centre de formation du Tfc. Deux ans plus tard, en 2011, il allait faire ses débuts en Ligue 1 contre Rennes où il est entré en jeu à la 87e, avant d’être titularisé par Alain Casanova à l’occasion de la vingt-septième journée. C’est encore contre le Stade rennais que Ali Ahamada va entrer dans l’histoire du championnat français en septembre 2012. Il marque un but de la tête et entre dans le cercle restreint des gardiens ayant marqué un but dans le jeu.
Après sa retraite, l’ancien portier du Kayserispor en SüperLig va démarrer une autre carrière dans le monde du football, soit dans le coaching de gardien de but ou avec une fonction plus large. “Le football c’est toute ma vie. Mon meilleur souvenir restera forcément mon but du 22 septembre 2012. C’est une soirée inoubliable et des années après, je m’en souviens parfaitement, c’était juste magique et riche en émotion. Je n’ai surement pas eu la trajectoire que j’aurais dû avoir dans ma carrière, mais cela ne m’empêche pas d’être fier de ce que j’ai réalisé, comme quoi il ne faut jamais baisser les bras. C’est le seul moyen pour perdurer dans ce milieu. Dans la vie, il faut savoir accepter les échecs pour revenir plus fort derrière”, a conclu le portier de 29 ans.
Mahdawi Ben Ali