Huit buts à rien. La déroute de l’As Miracle face à l’Al-Ittihad Tripoli, mercredi 28 novembre dernier au stade de Moroni, a fait couler beaucoup d’encre. Une avalanche de critiques, et pas forcément des plus encourageantes, s’est abattue sur la formation de Maweni ya Bandrani qui, pourtant, n’a pas été mise dans les meilleures conditions pour jouer ce match contre – il est toujours utile de le préciser – l’équipe la plus titrée de Libye.
Quarante millions de francs. C’est le montant qu’il fallait au vainqueur de l’édition 2018 de la coupe des Comores pour préparer ses deux matchs, aller et retour, comptant pour le premier tour préliminaire de la coupe de la Confédération africaine de football. Une somme faramineuse, pour une équipe qui a déjà eu tout le mal du monde à assurer son déplacement, jusqu’à Moroni, en vue de participer à la Coupe et à la super-coupe des Comores. Sachant que la coupe des Comores n’octroie pas un centime, et que la billetterie de la super-coupe est divisée entre les deux équipes après déduction des charges.Que l’As Miracle soit parvenue à mettre la main sur les deux trophées au détriment de deux des plus grandes formations du pays, Ngazi sport et Volcan club, témoigne des qualités certaines de cette équipe. Mais, surtout, d’un fort état d’esprit. «On a pu trouver un logement disons, convenable, mais à ce niveau-là on aurait mérité mieux», avance son secrétaire général, Ankili Mahamoud, par rapport aux conditions d’hébergement de leurs joueurs.
Une conséquence de l’impréparation
Des joueurs qui ont été loin d’être ridicules, mercredi dernier, au stade de Moroni, le score ne disant pas forcément tout. Il suffit de voir le jeu proposé, en première période, par les hommes de François Ali Charkane. La déroute, en seconde période, n’est que la conséquence d’une préparation tirée par les cheveux.
L’As Miracle a en effet eu toutes les difficultés, notamment financières, à préparer cette rencontre. Et voit, aujourd’hui, son déplacement à Sousse pour le match retour compromise. Il lui faut encore lever vingt-huit millions, en moins d’une semaine, le match étant programmé le 5 décembre prochain. Le temps presse, donc. Des courriers seraient envoyés aux ministères des Sports, des Finances et à la présidence de la République il y a à peu près un mois, mais il n’y aurait pas eu de retour. La qualification en ce qui concerne l’As Miracle semble, il est vrai, fortement compromise. Mais, comme le soulignait le sectionneur des Cœlacanthes, «les joueurs locaux ont besoin de jouer ce genre de matchs pour emmagasiner de l’expérience». «Il n’est pas question de rattraper le score, mais de faire un meilleur résultat qu’à Moroni», avance Ankili Mahamoud. La somme qui reste à lever doit servir à l’achat des billets, à la restauration et autres ambulance médicale.
L’As Miracle a pu compter sur l’aide de la fédération au match aller. Le secrétaire général du club en appel aujourd’hui au président de la République comme «dernier recours». «Nous savons que ce n’est pas du ressort de la présidence, mais nous n’avons aucune autre entité vers qui nous tourner», dit-il. Miracle encoure en tout cas des sanctions, financières et sportives, au niveau de la Caf en cas de désistement. Plus que le club lui-même, c’est le pays qui perdrait une bonne occasion de grandir.