Contrairement aux précédentes rencontres des Coelacanthes à l’occasion desquelles l’ambiance des supporter avait atteint son paroxysme dès la levée du jour, surtout à Moroni, pour cette première participation de l’équipe nationale à la coupe d’Afrique des nations (Can), la ferveur monte plutôt timidement.Seule l’agglomération de Hahaya à quelques kilomètres de la capitale a affiché son soutien depuis 6 h du matin. A H-8, Hahaya était transformée en ville verte, la couleur de l’équipe nationale. A l’entrée de la ville cette banderole vous dit tout : «Fête de la Can avec Hahaya capitale des Coelacanthes». Non loin de là, un dessin géant du poisson mythique «Coealacanthe» symbole de l’équipe nationale des Comores sur du tissu, ne peut échapper aux regards des passants.
«A la hauteur d’un match historique»
«L’association du groupe des supporters des Coelacanthes de Hahaya est créée depuis trois ans et se donne corps et âme pour le soutient de l’équipe nationale. Nous volons montrer un exemple de patriotisme par le biais du football. Nous avons déjà préparé un groupe électrogène au cas où la Sonelec ne nous fournirait pas de électricité. Nous allons projeter la rencontre sur un écran géant pour permettre à toute la localité de la suivre, toute unie et ensemble derrière les verts. Nous en attendons de très bonnes résultats», a expliqué le secrétaire générale de l’association des supporters des Coelacanthes de Hahaya, Arif Mohamed Chakir. Jeunes et moins jeunes travaillent coté-à-côte pour décorer la ville qui veut vivre une ambiance à la hauteur de ce match historique. Pendant que certains s’occupent de la décoration, d’autre se chargent de l’électrification et la sonorisation des lieux.
«Ce soir, même la lumière va virer au vert», lance un des organisateurs au moment même où les élèves d’un bus de transport d’élèves chantent en chœur le morceau de Dj R en soutien à l’équipe nationale : «Yewandzo nadje, allez les Coelacanthes, kapvatsi madjitso». «Comme pour chaque match des Coelacanthes, la ville de Hahaya se mobilise au maximum pour les soutenir. Pour se faire, chacun met la main à la poche en attendant le soutien des responsables de la ville. Nous espérons remporter cette rencontre avec la grâce de Dieu», prie ce jeune homme.
«Comme si nous étions»
Plus au sud, A H-7, le marché de Volovolo commençait à entrer en ébullition. Vendeurs et acheteurs partagent l’amour de l’équipe nationale à travers les maillots des Veri pia. Survêtements, tee-shirts, boubous et autres châles ornent le plus grand marché de la ville. «J’ai soldé tous mes produits. Aujourd’hui, ils doivent être à la portée de tous. C’est la même chose pour presque tous les vendeurs. C’est dans un moment pareil qu’on arrive à distinguer le bon patriote. Ce soir, nous serons tous vertS et espérons remporter le match pas le score de trois buts à rien», prédisait le vendeur, Messi.
Toujours à Moroni dans le quartier populaire de Madjadjuu, trois écrans géants sont installés avec les moyens du bord. Les supporter suivent la rencontre Maroc vs Ghanna, les deux prochains adversaires des Comores. «Nous suivons de près toutes les rencontre du groupe des coelacanthes. En cas de victoire des Coelacanthes ce soir, nous allons braver les interdits et même le couvre-feu. Nous allons célébrer la victoire jusqu’au matin. Comme tous les autres quartiers des Comores, Madjadjuu s’est mobilisé pour vivre la rencontre et mettre l’ambiance comme si nous étions au Cameroun avec les joueurs», explique le supporter, Ahmed Saïd Ali.
Sur la place de l’indépendance où se réunissent les supporters des Coelacanthes à chaque match important du pays, là aussi un écran géant retient l’attention et… le souffle d’un nombre conséquent de supporters. Une scène est déjà installée pour un concert d’après match avec l’artiste Cheikh mc et ses amis. «Ce soir on gagne insha Allah. Retrouvez moi à Ajao pour regarder les matchs ensemble et je vous ferez un show pour envoyer de bonnes ondes à nos champions depuis Moroni», avait annoncé le rappeur Cheikh Mc sur son compte Facebook, quelques heures avant l’entrée sur la pelouse des hommes d’Amirdine Abdou.
