Il y a des victoires étriquées. Tout comme il y a des défaites qui sonnent comme une victoire héroïque : perdre par un but de différence face au quintuple champion d’Afrique, chez lui et à dix contre onze, sont de celles-là. C’est une «défaite héroïque» pour nos Cœlacanthes qui viennent de livrer une bataille courageuse du début à la fin de cette compétition.

Leur match historique

Hier, malgré l’expulsion précoce de l’emblématique capitaine des Veri piya, Nadjim Abdou, et un joueur de champ transformé à la hâte en gardien de but, et le fait que l’adversaire jouait devant son public, les Comoriens ont assuré. Mieux, ils ont montré à la face du monde qu’on ne tue pas un cœlacanthe aussi facilement, notamment avec la grande capacité de résistance dont ils ont fait preuve en sachant s’adapter à chaque épreuve. Le mérite revient à toute l’équipe et plus particulièrement à Youssouf Mchangama, élu homme du match et auteur d’un but d’anthologie, tiré à plus de trente mètres. Et ce ne sont pas les épreuves qui ont manqué…

En effet, de nombreux écueils divers et variés, ont été dressés sur leur passage après avoir écarté de la compétition, le Ghana, quadruple champion d'Afrique. Tout ou presque a été fait contre eux. A la surprise générale, douze membres de l’effectif et du staff ont été testés «positif» au Covid-19 y compris les deux gardiens valides, quarante-huit heures avant leur match historique contre le pays hôte. Un évènement inédit qui prête au minimum, à une interrogation.

Le Burkina Faso avait connu presque la même mésaventure. A ce propos, le capitaine des Etalons, Bertrand Traoré,n’avais pas sa langue dans sa poche et a dénoncé des tests Covid pratiqués notamment sur lui-même et huit autres personnes qui ont été déclarées «positif» à la veille du match d’ouverture contre les mêmes Lions indomptables.Plus intriguant encore dans le cas des Cœlacanthes, c’est l’attitude de la Caf qui change les règles au cours du jeu. Ainsi, le portier comorien Ali Ahamada testé négatif le lundi matin, s’est vu refuser d’enfiler les gants par la commission médicale.

Une bonne prestation à leur peuple

La raison ? Testé positif le 22 janvier, le joueur devait attendre cinq jours avant de faire le bilan post Covid-19. Pourtant, un peu plus tôt, la Tunisie confrontée à la même situation avait obtenu de la même Caf une dérogation permettant à Wahbi Khazri d’effectuer un test moins de cinq jours après avoir été testé positif au Covid-19.
Mais malgré ces obstacles, nos Cœlacanthes ont fait contre mauvaise fortune bon coeur et ont offert une bonne prestation à leur peuple, à la planète foot et conquis l’estime de la planète tout simplement.
Bravo au Veri piya. Et à la prochaine édition, nous serons toujours ensemble !