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Can 2022. Entretien avec Ali Ahamada : « On a besoin du soutien total de la fédération et de l’Etat»

Can 2022. Entretien avec Ali Ahamada : « On a besoin du soutien total de la fédération et de l’Etat»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Dans l’intervew qui suit, le gardien de but des Coelacanthes revient sur le stage de l’équipe en Tunisie. Dans cet entretien avec Afrique football média dont Al-watwan, Ali Ahamada, qui réaffirme la “fierté de tous” d’honorer cette sélection, rappelle cependant qu’elle a besoin du “soutien total” de la fédération et du gouvernement”.


Peut-on avoir votre avis sur le dernier stage en Tunisie?
Elle s’est déroulée dans de bonnes conditions, que ce soit sur le terrain ou par rapport à la météo. On a été agréablement bien accueilli. Le seul bémol, c’est qu’on n’ait pas en l’opportunité de jouer deux rencontres, le premier match ayant été annulé pour des raisons de protocole sanitaire.

Vous êtes classés parmi les trois meilleurs joueurs des Coelacanthes, avec Ben Fardou et Youssouf M’changama…
C’est un honneur et un plaisir de l’apprendre. On essaye comme l’ensemble de l’effectif de donner le meilleur de nous-mêmes pour être performant collectivement. On joue par amour du maillot et de la patrie. On est tous fier d’honoré cette sélection et de jouer pour nos couleurs. C’est avant tout une fierté. On représentera et défendra nos couleurs comme il se doit.

Comment préparez-vous votre double confrontation contre le Kenya ?
On a pu répéter notre dernière partition avant le match officiel de novembre. On a pu engranger de la confiance et revoir un peu nos gammes. Nous n’avions pas joué depuis un an. C’était important d’avoir un exercice test pour voir un peu où on en était par rapport à notre dernier match de novembre 2019. C’est important de bien aborder ce match et surtout de ne pas le jouer avant. On doit le jouer sereinement avec détermination et motivation.

 

Peut-on dire que votre victoire sur le Togo et votre match nul face à l’Egypte ont dopé votre confiance?
On ne va pas se mentir. Honnêtement, c’est un luxe et un privilège d’être leader du groupe plutôt que deuxième, troisième voire quatrième. Aujourd’hui, nous avons notre destin entre les mains.

Nous ne devons pas verser dans la suffisance au risque de perdre l’opportunité qui se présente. On doit maintenir ce cap jusqu’à la fin et terminer premier pour la première fois de la jeune histoire de notre fédération. A nous maintenant de faire le travail, d’être sérieux, discipliné et de nous appliquer pour continuer d’avoir notre destin entre les mains.

Les Comores, 133e mondial, évoluent dans un groupe dont les adversaires sont presque tous sur la barre de cent du classement Fifa. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Tout cela est qu’anecdotique. On est une jeune fédération et on doit démarrer de la dernière place et gravir petit à petit les échelons. Ça nous permet d’emmagasiner de la confiance, de la maturité et de l’expérience.
Je pense que face aux grandes sélections africaines qu’on a pu affronter, on n’a pas démérité. On a proposé un bon football. Malgré notre jeunesse, on a posé pas mal de problèmes à des équipes majeures tel le Maroc ou le Cameroun. Le Cameroun a été champion en titre et le Maroc a fait partie des mondialistes. On évolue et avec le parcours qu’on aura, nous pourront évoluer au niveau du classement.

Avez-vous déjà pensé à sensibiliser Myziane Maolida, Isaac Lihadji et Zaydou Youssouf, ces jeunes originaires des Comores évoluant en Ligue 1, pour qu’ils rejoignent la sélection ?

Si. On a quand même eu des échanges et une certaine approche avec ces joueurs. C’est important de sensibiliser, ou du moins, d’adresser un message à ces joueurs. Il y en a peut-être qui ne connaissent suffisamment bien la sélection, mais ils suivent nos résultats. Ils ne savent pas ce qui se passe à l’intérieur.
Je suis bien placé pour leur parler de mon expérience et de mon vécu avec l’équipe B de France. Je veux leur transmettre le message qu’il ne faut pas dénigrer la sélection car elle progresse. Elle se crée sa petite histoire. On n’est plus les Comores d’il y a cinq ans quand personne ne nous connaissait pas. On a l’opportunité de gravir une étape supplémentaire.
C’est important pour nous de grandir en décrochant cette qualification pour attirer encore plus des jeunes qui, dès lors, feront un choix entre l’équipe des Comores ou celle de France. Ils peuvent se poser la question et se dire : “Voilà les Comores ont un certain standing et en allant là-bas ma plus-value sera peut-être plus bénéfique”.

Quelles sont vos chances de vous qualifier pour une phase finale?
Comment traduire nos chances? On est premier du groupe. On a notre destin entre nos mains. Il y a forcément après quelques difficultés par moment, mais je pense que c’est propre aussi à certaines sélections au niveau de la gestion qui, entre la Ffc et le gouvernement, est par moment délicate.

Si vous deviez améliorer quelque chose au sein de l’organisation ou dans la gestion des Coelacanthes, ce serait quoi?
Je pense que si on pouvait avoir le soutien total de notre fédération ou de l’Etat, ça serait bénéfique. Tout le monde a à gagner de cette qualification. J’espère sincèrement qu’on pourra s’appuyer sur l’ensemble de notre pays pour être mobilisé face à cette possibilité de nous qualifier.

 

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