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Can et coronavirus. Deux éditions en douze mois

Can et coronavirus. Deux éditions en douze mois

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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La coupe d’Afrique des Nations “Can 2021” initialement prévue du 9 janvier au 6 février 2021 est reportée à janvier 2022 par le bureau exécutif de la Confédération africain du football (Caf). Son président Ahmad l’a officialisé, mardi, lors d’une visioconférence. Plusieurs sélections nationales vont devoir disputer deux coupes d’Afrique en l’espace de… douze mois.

 

La Can à vingt-quatre équipes “2021” aura lieu seulement en janvier 2022, soit un an avant l’organisation de l’édition 2023, prévue en janvier de la même année en Côte d’Ivoire. Plusieurs sélections continentales vont, dans ces circonstances, disputer deux coupes d’Afrique en douze mois. A cela s’ajoutera une troisième compétition, le prochain Mondial de la même discipline, qui va se dérouler en novembre et décembre 2022 au Qatar. Il est fort possible que cinq équipes africaines disputent trois phases finales de trois compétitions majeures. Malgré ce calendrier plutôt serré, le président de la Caf s’est défendu ce même mardi chez nos confrères de Radio foot international” de Rfi. Invité à l’émission d’Annie Gasnier, Ahmad a déclaré qu’il s’agissait, là, d’une des conséquences de la pandémie du coronavirus. “La Can est l’une des victimes collatérales du coronavirus”, devait-il préciser.
Selon le patron de la Caf, la décision de revoir les dates de la Can “a été prise en commun accord avec toutes les parties prenantes du football africain et évidemment les autorités camerounaises. Nous-nous sommes réunis aujourd’hui pour prendre cette décision pour préserver la Can puisque vous savez bien que les cas positifs de la covid-19 augmentent du jour en jour”.

“Une grande fête africaine”

Les qualifications de la Can 2021 ont été suspendues depuis mars dernier en raison de la propagation de la pandémie du coronavirus sur le continent. Il y a eu deux journées disputées sur six. Le président Ahmad soutient qu’”il reste quatre journées. Elles ne sont pas encore programmées mais nous devons comprendre que la Can n’est pas seulement une fête du football. Mais une grande fête africaine. Nous ne voulons pas prendre le risque de l’organiser dans des stades vides”.
En plus de ces trois tournois phares, des équipes seront en pleine campagne du Mondial qatari en 2022 et de la Can 2023.
La Can camerounaise “serait-elle maudite”, s’interrogent plusieurs médias continentaux. En effet, le pays des Lions indomptables devait, auparavant abriter la Can 2019.

Mais du fait que les installations sportives n’étaient pas encore disponibles, le tournoi lui avait été retiré par la Caf et attribuée à l’Egypte qui s’en est chargée en juin 2019. Mais, manifestement, le mauvais sort n’a pas voulu lâcher la plus prestigieuse compétition de football au Cameroun. Mais, plaçant le problème sous un autre angle, notre confrère de Canal+, Philippe Doucet, se demande si, avec les changements des dates de ses compétitions, la Confédération africaine de football ne risquait pas d’apparaitre comme la “girouette” de la Fifa. Depuis l’élection d’Ahmad à la tête de l’instance dirigeante du foot africain, la Can intrigue certains qui rappellent que Ahmad est l’inventeur, en juillet 2017, du fameux “glissement de dates” (et non “report”) quand il a attribué la Can 2021 au Cameroun, celle de 2023 à la Côte d’Ivoire et l’édition de 2025 à la Guinée.

Pas que des heureux

Dans son argumentaire sur ces chamboulements de dates, le président Ahmad évoque, notamment, des “spécificités” du continent noir. “Il faut prendre l’Afrique dans sa spécificité. Nous n’avons pas choisi ces dates. Nous les avons héritées et nous assumons nos décisions. Nous prenons nos décisions par rapport aux souhaits des parties prenantes”, a-t-il martelé. Selon leurs humeurs?
Ce report ne fait pas que des heureux. Il ne va pas faciliter la tâche de plusieurs équipes dont celle des Comores. D’autant moins qu’aucune date pour la reprise de la campagne pour Cameroun 2022 n’a encore été fixée. Premiers du groupe G, les Coelacanthes devront, en effet, encore attendre plusieurs mois avant de rechausser leurs crampons à un moment où l’ossature de la formation comorienne aligne des joueurs d’une moyenne d’âge de 28 ans. Ce qui laisse penser qu’Amiredine Abdou devra aligner des cadres âgés, parfois, de plus de 30 ans. Ce report, arrange, peut-être, le Cameroun, la Caf et les “parties prenantes”, mais pas forcément les outsiders en pole position dans leurs groupes, à l’image des Comores. Dommage.

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