Le président de la Fédération de football des Comores, Saïd Ali Saïd Athouman sur L’Equipe :
“La situation est nettement
moins alarmante qu’en France”*
“Mon entretien avec le président de l’Ac Ajaccio, Christian Lexa, s’est très bien passé. Il comprenait la situation. Pour les clubs qui ne sont pas engagés actuellement, je pensais qu’on les laisserait venir, mais non.
J’ai eu Fred Legrand, le président de Guingamp. J’étais même prêt à faire en sort que notre joueur, Youssouf M’changama, joue contre le Togo et parte tout de suite après. Voilà où l’on en est. Ce sont des joueurs qui se sont donnés pour leur sélection. Une histoire comme ça, ça vous casse un joueur! D’autant plus qu’à propos de la covid-19, il n’y a pratiquement pas d’hospitalisation aux Comores. On gère après une période plus difficile. La coupe des Comores a même repris. La situation est nettement moins alarmante qu’en France”.
L’ancien international sénégalais, El Hadji Diouf, sur Bbc Sport Afrique (à propos des Coelacanthes):
“Des joueurs qui vont penser à écrire l’histoire de leur pays”
“Il faut se méfier des équipes qui jouent en équipe parce qu’il n’y a pas de star. Ça joue en équipe ensemble. Ça joue ensemble. Ça tacle ensemble. Ils ont de ces ressources qu’ils ne savent pas là où ils vont aller les chercher. Si j’avais un conseil à leur donner, je leur dirais de jouer la qualification chez eux parce que ça va être dur en Egypte contre les Egyptiens.
Chez eux, il suffit d’un seul point. Après, il faut savoir garder l’euphorie parce qu’il faudra des joueurs mûrs. Je sais que les gens vont en parler, ça vient d’où? Mais je les ai suivis un peu. C’est une équipe qui peut créer la surprise. Il faudra que cette équipe joue contre le Togo chez eux, avec des supporters qui vont être à bloc, avec des joueurs qui vont penser à une chose, écrire l’histoire de leur pays. Je peux parler des îles Comores. Je me rappelle avoir eu la chance de jouer, à l’époque, avec quelqu’un qui m’a aidé dans ma carrière quand j’étais personne. A l’époque on était au centre de formation de Sochaux. Cette personne s’appelait Ibrahim Nassuf, que je salue au passage”.
Le sélectionneur des Comores, Amiredine Abdou, sur Rcm sport
“Au moment d’écrire l’histoire, vous n’avez plus d’encre”
“Je suis choqué et très déçu de la tournure que cela prend. La Fifa a ouvert une fenêtre et modifié sa circulaire 1749. Les clubs se sont engouffrés dedans et ils ont profité de cette circulaire pour bloquer nos joueurs. Nous ou d’autres fédérations, on est dans le même bateau.
Actuellement, la Confédération africaine n’a même pas réagi par rapport à cette situation-là. C’est gravissime et c’est un manque de respect au niveau du football africain. Le peuple comorien n’arrive pas à comprendre. C’est la stupeur. Les gens sont en fête depuis une semaine. Ils n’attendent que ça. C’est historique pour nous, notre fédération est née en 2005. On est des petits. Là, on arrive à l’apogée. Mais au moment d’écrire l’histoire, vous n’avez plus d’encre.
*Les titres, tirés du texte,
sont de Al-watwa.