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Centre de formation de football Wulezi de Moroni I Des rêves pleins les godasses...

Centre de formation de football Wulezi de Moroni I Des rêves pleins les godasses...

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Entre 10/h 00 et 12/h 30, tous les dimanches, le stade de Moroni accueille les joueurs du centre Wulezi dans un cadre sécurisé et quasi professionnel. Près de deux-cent jeunes âgés entre 6 et 17 ans, suivent des cours dirigés par d’anciens sélectionneurs des Comores. Tous scolarisés, ils aspirent à devenir footballeurs professionnels et de porter le maillot des Coelacanthes.

 

9h 45, dimanche 5 septembre dernier au stade de Moroni. Les premiers gamins sont là, habillés de leurs maillots verts floqués “Bonzani”. Ce haut lieu de football accueille les adhérents du Centre de formation de football de Moroni, depuis 2010. Le coup d’envoi de l’entraînement sera donné à 10 heures. Les enfants prennent une bonne avance, comme le recommande le protocole du centre .


“Nous commençons toujours à 10h 00. Pendant ce temps, tout le monde rentre du shioni* ou de l’école muni de la tenue et de tout l’équipement : chausssures, chaussettes, maillot, short, bouteille d’eau, etc.”, récitele U12, Maoulida Nassem. Son encadreur est l’ancien sélectionneur des Coelacanthes-dames, fundi Hassane Mohamed.


“J’ai hâte de m’y retrouver. Je compte les jours tellement je suis impatient de vivre ces journées avec mes amis. Alors je me pointe toujours de très bonne heure”, a dit Maoulida Nassem (11 ans) et élève à Enoumeco à Moroni. Dans sa catégorie, on peut compter trois filles, notamment Kaslane, présente ce dimanche.

Collectif et spécifique

10h 00, juste. Mohamed Aboudou alias Toumbou donne le coup d’envoi des premières séances du jour. Les cinq catégories, U17, U15, U12, U9 et U8, démarrent l’entrainement par des touches de balles à ras de terre, des deux pieds. Ensuite, elles s’échauffent en courant chacune dans son petit périmètre. “Nous travaillons en harmonie entre catégories. Mais, après chacune a des séances spécifiques”, cadre l’ex-coach des Coelacanthes locaux, Mohamed Chamité Abdérémane, et patron des U15. Avec un effectif de trente-cinq jeunes c’est le groupe qui rassemble le plus de joueurs.

Le centre de formation Wulezi rassemble un des meilleurs techniciens du pays à savoir le boss du centre, Daroueche Tadjiri, l’ancien directeur technique national, Zeoudine Abdou. Ce dernier a la responsabilité des moins de 17 ans. Le centre compte cent quatre-vingt-dix-sept inscrits dont une demi-douzaine de filles. On y trouve des enfants d’anciens footballeurs internationaux, tels que Halifa Mlamali, Mohamed Chamité, docteur Moussa Hamidou, pour ne citer que ceux-là.

«Besoin de partenaires»

Vers 11h, un ancien du centre, Mouzamil, est sur le rond central du terrain pour s’occuper des plus jeunes, les moins de 6 ans pendant que coach Issa Moussa travaille avec les gardiens de but des U12, U10 et U9. “Nous avons, pour le moment, un souci avec les portiers. Ils n’ont pas de coach spécialisé. Après le retour de l’Ivoirien, Daniel chez lui à Abidjan, on manque de responsable pour les former”, regrette Daroueche Tadjiri. “Mon but est d’éviter aux jeunes de se contenter du football de la rue, leur apprendre les bases de ce beau jeu et les aider à mieux travailler à l’école”, dit-il. Les cent quatre-vingt-dix-sept gamins et gamines du centre sont, toutes et tous, scolarisés.


Vers midi, les parents et les proches des enfants remplicent la tribune Vip du stade pour assister aux derniers instants de l’entrainement et pour pouvoir raccompagner leurs “bébés chéris” à la maison. “C’est comme ça tous les jours. Et c’est normal car cela fait aussi partie du protocole du centre”, apprécie Malik de la catégorie U12. Parent de deux enfants, Farida Djalim apprécie la “discipline et l’organisation” du centre Wulezi. “Les enfant sont encadrés par des professionnels qui ont une vision pour le futur.

Le centre est reconnu et dispose d’un agrément en bonne et due forme et vise à faire intégrer les meilleurs dans de grandes formations étrangères”, argumente-t-elle.
Fondé en 2010, le centre a été ouvert à tous sans aucune condition pour l’inscription. Mais depuis 2014, tout a été structuré : “les inscriptions sont fixées à dix mille francs. Chaque mois, chacun paie 1500 francs. Les enfants reçoivent gratuitement leurs équipements de travail, un domaine qui doit être amélioré”, décrit Droueche Tadjiri qui se dit “ouvert à tout partenariat”.


Sponsorisé par les établissements Bonzami et le magasin Saïd Omar de Mde, et affilié à la Fédération de football des Comores depuis quelques années, Wulezi s’impose comme le leader des centres de formations de football du pays dans tous les domaines.En 2017, il a été vice-champion de Ngazidja dans un championnat dominé par la dernière promotion de la défunte Académie Twamaya de Mitsamihuli. Wulezi n’est pas très régulier des grandes compétitions.

 

Toutefois, il organise des matchs amicaux contre d’autres structures de l’île. Le dernier dimanche d’août, “nous avons fait face aux U15 du centre de Mitsamihuli. Mais on ne sait pas encore quand on est-ce qu’on aura notre prochain match”, commentaient les U15 du coach Chamité.A la fin de la séance, les U15 qui constatent notre présence nous ont confient que leur rêve est d’intégrer les Coelacanthes et de jouer la ligue des champions de l’Uefa en nous citant quelques noms d’anciens du centre qui ont porté le maillot de l’équipe des Comores ou qui évoluent en Première division des Comores.
A toutes et à tous, bon vent !

*Ecole coranique

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