Qu’est-ce qu’on doit retenir de la réunion du Cij à Moroni?
Les Comores ont respecté l’engagement qu’elles avaient pris à Madagascar. Elles ont organisé cette réunion du Cij dans les délais. On a vu l’engagement de l’Etat dans ce projet d’organiser les prochains Jeux ici. Sept îles y ont pris part. Cela dénote du souhait du Cij de voir ces jeux organisés ici, pour la première fois.
Au niveau des autorités comoriennes, elle sont nommé le Comité d’organisation des jeux, le Coji, tel qu’il est stipulé dans la charte et la réunion s’est tenue dans les six mois suivant l’attribution du drapeau. Lors de la réunion tout a été abordé sauf le bilan des derniers Jioi. Certes, on peut noter ce retard, tout comme celui du bilan des Jioi Maurice 2019 qui n’avait pas été connu dans les délais.
Mais je peux vous rassurer tout de suite, cela ne généra pas nos travaux ici. Tous les membres du Cij ont apprécié ce qu’ils ont vu ici et ont félicité les autorités comoriennes à ce propos. Ils ont pu visiter plusieurs sites sportifs et hôteliers. Ils ont été impressionnés par le Stade de Maluzini et surtout par sa piste d’athlétisme avec ses septs couloirs, ils ne s’y attendaient pas.
Ceci a rassurée les membres du Cij, surtout quand on sait que l’athlétisme et la natation sont des disciplines obligatoires pour les jeux. Pour le projet de la piscine, il est en bonne voie. Si d’ici fin 2024, le chantier voit le jour, on n’aura plus de souci d’infrastructures sportives.
Et par rapport au degré d’engagement de l’Etat comorien et du Coji?
On a eu des sessions de travail tout l’après-midi du mardi dernier avec le président du Coji, le ministre Djaanfar Salim Allaoui, et son secrétaire général Hilmy Aboud Saïd et les membres du Coji. Mon impression est qu’on a réuni de grands éléments pour ces jeux. Il y a la deuxième grosse infrastructure qu’est la piscine qui devrait démarrer avant la fin de l’année, car cela prend du temps.
L’autre élément très important est l’hébergement et la restauration pour la famille des jeux. Pour cela, le gouvernement propose deux options : d’abord le village des jeux et le plan B qu’est les hôtels et les établissements hôteliers existants tels que les auberges, les guest houses, les pensions. Ce qu’on a visité, par exemple, à Galawa, l’hôtel en conception.
Mon sentiment par rapport au village des jeux, c’est que c’est un projet très ambitieux. On a vécu des expériences aux Seychelles et à Maurice car ce sont les deux îles qui ont construit des villages des jeux dans le cadre des Jioi. On connait l’implication du gouvernement et à quel moment ces travaux ont commencé. On connait aussi les difficultés rencontrées par ces deux pays. J’ai été directement concerné par les Jioi 203 et je sais ce que c’est.
On parle de plus de deux mille cinq cent personnes avec le nombre de disciplines arrêtées. Cela signifie qu’on aura besoin de sept cent à huit cent chambres, pour deux à trois lits par chambres. Il faut compter le nombre de modules qu’on aura besoin dans ces chambres. Ça dépasse les deux-cent cinquante. Si on veut avoir cette infrastructure, on doit le démarrer avant fin 2024, sinon, il faut l’oublier.
Le gros défi dans ce projet est de nourrir un peu plus de deux mille cinq cent personnes tous les jours. On parle dix milles par jour, soit trois le matin, trois mille à midi et trois le soir. Imagine qu’on aura besoin de dix mille légumes, des fruits et de la viande.
On parle d’une cuisine pour trois mille repas et un réfectoire pour autant de places. Voilà les grosses implications pour un village des jeux, en plus des mobiles qu’on aura achetés pour toutes les chambres, la cuisine et le réfectoire. Si on tient à avoir ce projet, on doit impérativement le démarrer en 2024. Sinon, on va garder l’option B, celle de garder les établissements hôteliers existants.
Quels sont, selon vous, les choses à améliorer avant la prochaine réunion du Cij?
Les travaux de la piscine doivent avoir démarré, c’est important qu’à la prochaine réunion, ses membres voient une nette amélioration de ce projet, notamment le démarrage de ses travaux. Si on ne démarre pas le projet cette année, non seulement ça va créer de doute, mais ça sera difficile de le réaliser à temps.
Il faut que les travaux des hôtels en cours de construction aient nettement avancés. Si on retourne à Galawa et qu’on voit qu’il n’y a pas eu des avancées dans les travaux, on doit alors voir une autre stratégie.
Estimez-vous que le pays ait la capacité d’accueillir dix-sept disciplines?
Dix-sept, c’est trop. Plus on augmente les disciplines, plus la possibilité d’organiser les jeux est moindre. On n’a pas les capacités d’organiser ces disciplines ici.
Aux Seychelles, on en a organisé onze en 2011, à Maurice quatorze, ce malgré les infrastructures et les hôtels que ces pays disposent.
Madagascar en a abrité dix-neuf, mais ce fut très difficile pour l’hébergement, le déplacement local, la coordination, la communication et tout. Imaginez, gérer quatre-vingt-quatre hôtels, c’était très difficile. Il ne faut pas qu’on commette la même erreur. J’ai insisté sur le fait qu’on doit avoir au maximum, douze ou treize disciplines sportives, plus le volet jeunesse.
Ce mardi-là, on a arrêté une liste de quatorze disciplines. On est dans les normes et dans ce cas-là, on en aura pratiquement dix-sept si on ajoute le volet jeunesse, le para athlétisme et le para natation à condition qu’on organise certaines disciplines à Mwali et à Ndzuani.
A ce niveau qu’est-ce qui manque au projet ?
La réunion du Cij est terminée. Nous devons maintenant avoir notre tableau de bord, c’est-à-dire notre cahier de charge. D’ici la fin de l’année, avant le prochain Cij prévu en 2025, il faut compléter les nominations des responsables des commissions du Coji. Ils doivent commencer à travailler dès maintenant en terminant notre cahier de charge, qui sera notre manuel de travail.
Chaque département sait comment élaborer sa mission. On leur a expliqué comment ça se passe. Mais il faut, avant tout, que les membres de ces départements soient tous nommés. Cela doit être des personnes expérimentées, qui ont les compétences et la volonté de travailler. Bref, des professionnels dans leurs domaines respectifs.
Il faut aussi fixer la date des jeux afin de pouvoir faire les réservations des hôtels. Afin de populariser les jeux, il faut penser à faire le logo, le plus rapidement. C’est une manière d’identifier les jeux et conscientiser la population pour ces jeux.
Et le budget provisionnel?
Ce qu’on a fait avec le président du Coji et ses collaborateurs, c’est d’avoir une base par rapport aux budgets des Jioi 2019 et 2023. On a, au moins, ces repères. On verra après ce qu’on aura besoin pour organiser cette édition. C’est notre information de base. Il y a donc le ministère des Finances, qui va tout décider par rapport ce qu’on va lui proposer.
Mais pour le budget sur le village des jeux, l’hébergement dans les hôtels et autres établissements hôteliers, on ne l’aura pas avant trois mois. On doit attendre les propositions des commissions, les faire remonter aux chefs de département pour qu’elles soient examinées et rassemblées. C’est à partir de là, qu’on aura un budget plus fiable.
Où en êtes-vous avec les formations des officiels, coaches, juges et arbitres, journalistes?
On ne va pas, malheureusement, former les coachs. Par contre, tous les officiels techniques, les juges et arbitres, seront formés. La commission technique va identifier le nombre des officiels, selon les disciplines, qu’on aura besoin, après une évaluation de ce qu’il y a et ce qu’on aura besoin. La formation dépendra des spécificités et des disciplines.
Un conseil au Coji, à l’Etat et à la population comorienne
Les Comores ne doivent jamais penser aux trois ans qui restent avant 2027. Tout le monde doit se mettre au travail. On ne garde rien pour demain. Une fois, par exemple qu’on aura les dates des jeux, il faut tout de suite faire la réservation d’hôtels.