Dans son bureau à Comores Telecom, deux jours avant l’ultime rencontre, le supporter n°1 des Cœlacanthes, Sarahan Salim, livre ses impressions et dit comment il se prépare pour ce match décisif. Avec son tee-shirt aux couleurs de l’équipe nationale, le natif de Mitsudje parle d’un évènement aussi historique que l’accession des Comores à la souveraineté internationale. “Comme toujours, je me prépare à mettre le feu. On ne m’a gratifié l’étiquette de supporter numéro 1 pour rien. A huis clos ou non, cela ne change rien. On va accompagner nos guerriers comme si nous étions avec eux au stade” promet-il avant de rappeler qu’il est l’auteur de la chanson, “supporter kawono maci sha yeutria courage”.
“Mon seul souci c’est les rapports avec les forces de l’ordre qui nous considèrent trop souvent comme leur ennemie, ce qui est loin d’être le cas. Nous avons un objectif commun : voir le pays triompher. Certes, il y’a le couvre-feu et les mesures barrières mais nous allons prendre toutes nos dispositions pour faire de ce jour, une date qui restera gravée dans nos cœurs pour toujours. Avec la grâce de Dieu, nous allons remporter cette rencontre”, a-t-il déclaré.
Le conseiller technique du club des supporter, Mouktafi Bacar, lui, est “très optimiste”. “Nous avons tout planifié pour offrir une ambiance sans précédent à la population et aux joueur. Pour limiter les rassemblements, nous allons répartir les supporters dans toute la capitale. Nous allons tout faire pour les retenir autour d’activités diverses en attardant la projection du match à 16H”.
“Nous attendons juste une décision des autorités publiques dans le sens d’un allégement du dispositif sécuritaire pour qu’on puisse offrir mettre un maximum d’ambiance. Nous rappelons, toutefois, qu’en la matière, nous devons respecter les décisions des autorités. Il faut, notamment, suivre le match à la télévision”. Pour lui, toutes les conditions de la victoire seraient réunies”. “L’équipe est au grand complet et nous sommes confiants quant aux choix du sélectionneur”. Son pronostic? “2 but à rien pour les Comores. Evidemment.
Comme pour chaque match des Cœlacanthes, le plasticien, Ahmed Nourdine, propose son pinceau pour la décoration. Pour ce rendez-vous historique, il a réuni tout ce qu’il faut. “J’ai une équipe de trois personnes pour des tags exceptionnels. Nous allons investir les rues de Moroni le jour match de très bon matin. Nous avons préparé des tags qui, j’espère, vont répondre à l’attente des clients”.
Lui aussi, il est “très confiant”. “Il est temps d’écrire l’histoire de notre pays. Il faut que toute la population se sente concernée et que chacun donne le meilleur de lui-même. Nous allons gagner par deux buts à un”. Depuis mardi, des taxis roulent aux couleurs des Cœlacanthes. Nadjim Kalfane, taximan, trouve qu’il est mieux que les supporter suivent le match à la télévision. “La victoire est certaine par, au moins, un but à zéro. L’équipe d’Amir Abdou est au complet. Je ne vois pas comment le Togo peut passer. Nous les avons battus chez eux alors n’en parlons plus d’ici à la maison”.
Au marché de Volo-volo, c’est l’ambiance assurée. Les vendeurs ont transformé les points de vente en galeries à la gloire des couleurs de l’équipe nationale. Imam Ahamada propose des tee-shirts et des drapeaux comoriens : “Tous les yeux du monde sportif sont braqués sur nous. Nous nous devons d’encourager notre équipe tout en respectant les mesures barrières. Ça ne coûte rien de s’acheter un maillot ou un drapeau pour afficher notre soutien. A huis clos ou non, on se doit de la soutenir”.
Mahdawi Ben Ali
