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Comores. Carton rouge pour l’autorité publique et pour les instances dirigeantes

Comores. Carton rouge pour l’autorité publique et pour les instances dirigeantes

Sports | -   Mahdawi Ben Ali

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Le sport féminin a encore du mal à s’épanouir car plombé par certaines stéréoypes. L’absence, de la part des instances dirigeantes et des pouvoirs publics, de politiques de sensibilisation n’arrangent pas les choses.

 

Bien que le sport féminin dans le monde soit désormais soutenu par les instances internationales à grand renfort, notamment, de subvention, aux Comores il a tout le mal du monde à s’imposer. En basketball, en football ou encore en athlétisme, pour ne citer que les disciplines qui y sont les plus pratiquées, la femme est peu représentée. Une tendance largement favorisée par les coutumes bien ancrées et autres stéréotypes. La mèche de la féminisation du sport a du mal à prendre. Très peu d’actions sont menées par les différentes instances dirigeantes pour tenter d’y apporter un peu plus d’égalité entre hommes et femmes.

Attiser la flamme

Par ailleurs – ceci expliquant sans doute, cela – le sport féminin manque, pour l’heure, de suffisamment de modèles à suivre contrairement au sport masculin au sein duquel beaucoup de jeunes veulent, par exemple, ressembler au footballeur El Fardou, au coach, Amiredine Abdou, au boxeur Mohamed Mdoihoma alias Paul ou encore au coureur Fadaane Hamadi. Les rares femmes qui marquent ou ont marqué le sport comorien semblent avoir du mal, jusqu’ici, à mener une campagne de sensibilisation qui inciterait les plus jeunes à prendre le relais.


Partout dans le monde, on a tendance à parler de sport «féminin» et de sport «masculin», les deux catégories remportent les mêmes médailles pour la gloire d’une seule et même Nation. Aux Comores, malheureusement, personne n’attise la flamme pour permettre aux femmes de s’intéresser davantage au sport et de se démarquer sur la scène mondiale pour le bien de l’image du pays et son rayonnement. Des mois peuvent, parfois, s’écouler sans qu’aucune compétition digne du nom ne soit organisée au niveau d’un certain nombre de disciplines.


Au niveau du football, bien que certaines avancées aient été constatées, la pratique par les femmes vit dans l’ombre de celle des hommes. Beaucoup sont ceux qui continuent à considérer que le football est, par essence, masculin et que le football féminin n’est qu’une «sous-discipline» à l’égard de laquelle les pouvoirs publics accordent peu de considération.Il faut attendre le jour de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme pour voir les uns et les autres aligner les discours sur la «place de la femme dans le sport» et jurer sur des projets qui prennent forme dans les seuls mots et rarement dans l’action.

Espérer que...

«A travers le film Carton Rouge de Mohamed Saïd Ouma, on a vu que les femmes ont un potentiel énorme et peu exploité dans le sport, n’importe quel sport. Pratiquer une activité sportive est essentiel pour la santé physique, mais aussi pour développer un mental fort et le sens de la solidarité au sein d’une équipe. C’est cela même qui permet de lever des barrières et, notamment, celles liées aux inégalités hommes-femmes et au développement en général», a soutenu la représentante résident du Pnud aux Comores, Fenella Frost, lors de la dernière célébration de la Journée internationale des droits de la femme.Reste à espérer que, du côté de l’Etat comorien, les belles paroles seront suivies, à lavenir, de faits. Dans l’intérêt de toutes et de tous.

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