Lors de la deuxième conférence du Festival du 5 avril, le thème exposé par Sounda Adam a porté sur les violences basées sur le genre. Devant un public composé essentiellement de jeunes scolaires, elle a insisté sur l’impact des violences sur les jeunes et leurs entourages. La conférencière a réservé une bonne partie de son intervention à définir les différents types de violences dont beaucoup sont rarement considérées comme tel par l’opinion à l’image des violences psychologiques.
«Un enfant violé, par exemple, porte des séquelles à vie s’il ne bénéficie pas d’un suivi psychologique. Ce qui est encore plus grave c’est que, dans beaucoup de cas, il est rejeté par sa famille. Une jeune fille violée reste toujours reticente à l’idée de se mettre avec un homme et, donc, à se construire une famille. L’image du viol reste toujours rangée quelque part dans sa tête», a martelé Sounda Adam. Par la suite, elle a porté sa réflexion sur les relations précoces homme-femme chez les jeunes, qui auraient des conséquences «désastreuses». A ce propos, elle a conseillé aux jeunes filles de se fixer des objectifs qui les aideront à «voir plus loin que les relations sans lendemain».
Prenant la parole, un participant à la conférence, Bakiry Nahamid, a tenu à «attirer l’attention sur le fait qu’aux Comores, nous constatons qu’on parle moins des violences faites aux jeunes garçons. Un fléau devenu banale dans notre société». Selon lui, il est «plus que temps de mener un travail de sensibilisation pour construire une société débarrassée du viol», devait-il soutenir. La conférencière a, par la suite, appelé à faire en sorte que «la honte change de camp» et, surtout, à ne «plus continuer à protéger, de quelque manière que ce soit, les personnes coupables de ces violences» contrairement à ce que, selon elle, on constate trop souvent aux Comores où on assisterait, même, à des mariages forcés entre les personnes violées et leurs bourreaux. Elle a encouragé les familles «en cas de viol», à se rendre au Service d’écoute et aux autres institutions qui peuvent prendre en charge le suivi psychologique et assurer un suivi juridique. «Les parents peuvent, dans certains cas, avoir une responsabilité dans les violences perpétrées contre leurs enfants : «Dans ce pays, en effet, nous faisons une confiance aveugle à tout le monde alors que le violeur peut venir de l’entourage».
Enfin, elle a appelé les parents comoriens à apprendre à discuter avec leur enfant, à devenir leurs amis pour permettre à ces derniers de confier leurs problèmes sans gênes».