La “Course des femmes”, hier à Moroni, qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant a été marquée par la promesse tenue de la coureuse tanzanienne, Amina Mohamed Ngoo.
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Sous une pluie diluvienne, la jeune athlète de 20 ans a été la plus rapide des trois cent soixante-dix-huit participantes. Pour sa part, Zamimou Misbahou a été la première à défendre les couleurs comoriennes. Elles ont toutes deux couvert la distance en moins de seize minutes.
“Je voulais ce trophée. C’était ma première course officielle, en dehors de la Tanzanie, j’ai été bien soutenue et j’ai bien aimé l’ambiance”, a apprécié l’une des hôtesses de marque de la Fédération d’athlétisme (Fca), organisatrice de l’évènement.
L’internationale tanzanienne a été la première sur la ligne d’arrivée, Place de l’indépendance. Mais la fédération a invité sur le podium les trois premières coureuses comoriennes. Histoire, certes, de valoriser l’athlétisme local, mais aussi de célébrer le 8 mars sous les couleurs comoriennes. Zamimou Misbahou, Fazla Hifadhui et Djoumoi ont occupé les trois premières places chez les Comoriennes et ont été les meilleures de la catégorie des 16-39 ans.
“J’ai 22 ans, je m’entraine régulièrement avec le club Espoir de Moroni et je suis fière d’avoir été la reine du jour de toutes ces femmes”, a lâché la vainqueur originaire de Sima ya Ndzuani.
“La dernière, moi ?”
Le podium des plus de 40 ans a été remporté par Fatou Saïd suivie de Faouzia Saïd et Chamisa Abdallah. Selon la doyenne de la course, Fatima Mladjao, 87 ans et originaire de Madjeweni ya Mbwakuu, la course a été bien organisée surtout qu’on a “pensé aux grand-mères”. “Cela nous incite à nous sentir très concernées par ces activités”.
Des professionnelles et des amatrices y avaient pris part “sans esprit de compétition”. “Je participe à cette course pour représenter mon corps, la gendarmerie nationale et je tenais à participer à cette fête exclusivement féminine”, a déclaré l’ancienne championne du marathon des Comores, sergent-chef Hassanati Halifa.
Des personnalités politiques ont couru à l’image de la ministre de la Santé, docteur Rashid Mohamed Mbaraka Fatma ainsi que l’élue de la circonscription de Mbadjini-Itsahidi, Hadjira Oumouri. La première a profité de l’occasion pour appeler les femmes à pratiquer du sport pour le bien-être du corps car “le sport est une bonne chose pour la santé de l’être humain”.
La plus courageuse des participantes aura été Kalathoumi Ali. Malgré ses 95 kilos, elle a, du haut de ses 40 ans, fini la course, bonne dernière avec les ovations du public à la ligne d’arrivée. “Je serais la dernière de la course ? Ce qui est sur, c’est que je suis la plus courageuse de toutes. J’ai couvert les 3,5 km sur mes pieds aussi lourds soient-ils. J’ai cinq enfants mais, cela ne m’empêche pas de courir trois fois par semaine à Selea”.
Un moment de partage
La cérémonie de remise des trophées a été un moment de partage et de conseils, de messages et d’encouragements entre les coureuses. Miss Mayotte 2017, Vanylle Emasse, qui avait également pris part à la course, a été submergé par l’ambiance.
“J’ai aimé la course. Je l’ai fini et je me sens à l’aise. Je ne suis pas trop fatiguée. L’ambiance est magique avec toutes ces centaines de femmes vêtues de la même couleur. On ne distingue personnes dans la foule. Je trouve que c’est une belle façon de fêter notre journée”, s’est-elle réjouie. Trois cent-soixante-dix-huit coureuses avaient pris le départ à cet événement sportif qui aura marqué la journée de la Femme en cette année 2018.