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Douze fédérations réclament la démission du président du Cosic placé sous contrôle judiciaire

Douze fédérations réclament la démission du président du Cosic placé sous contrôle judiciaire

Sports | -   Dayar Salim Darkaoui

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Le Comité olympique et sportif des îles Comores (Cosic) est dans la tourmente à deux mois du coup d’envoi des Jeux des îles de l’Océan Indien (Jioi) 2019 qui se tiendront à l’île Maurice. Pas moins de douze fédérations affiliées à l’instance suprême du sport comorien réclament, en effet, la démission pure et simple du président du Cosic, Ibrahim Ben Ali, placé sous contrôle judiciaire, depuis lundi dernier, pour, selon quelques-unes des fédérations auteures de la plainte, « détournement de fonds et abus de confiance ».

 

Ces dernières s’étaient réunies hier mercredi 8 mai à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), pour dénoncer la « décision unilatérale » du Bureau exécutif (Be) du Cosic de confier les rênes de l’institution à son vice-président, Youssouf Ali Djaé (Lire l'article d’avant-hier). Le Be se serait basé, pour acter sa décision, sur l’article 13 du Règlement intérieur du Cosic qui veut qu’en cas d’empêchement, le président puisse « déléguer ses pouvoirs à l’un des vice-présidents et, à défaut, à l’un des membres du Comité exécutif ».

 

Article 13 contre article 34

« Or, soutient le président de la Fédération des luttes, le président du Cosic étant sous contrôle judiciaire, il ne pouvait en aucun cas signer un acte de délégation de pouvoirs». Mze Abdallah Msa, dit Mazo, reproche aux membres du Bureau exécutif de s’être, tout simplement, « accaparés la direction du Comité olympique au mépris des statuts et du règlement intérieur ». D’autant plus que, selon lui, « l’intérim n’est mentionné nulle part dans les statuts du Cosic ». Pour lui, la durée d’indisponibilité du président n’étant pas spécifiée, ce n’est non pas l’article 13 mais le 34 du Règlement intérieur qui devait, en la circonstance, être appliquée.

L’article en question stipule qu’« en cas de démission, décès, révocation ou récusation d’un membre, celui-ci est remplacé selon les modalités applicables à sa désignation ». « Nous voulons juste l’application des textes », insiste, pour sa part, le président de la fédération de judo, José Chakrina, qui cite un cas similaire, qui se serait présenté en 2006, à l’issue duquel un vote à main levée aurait été effectué.

Alors que les Jioi 2019 démarrent le 19 juillet prochain et que les Comores se sont clairement positionnées pour accueillir ceux de 2023, José Chakrina appelle les responsables du Comité olympique à « dépassionner le débat, mettre fin aux copinages et aux clivages, pour ne pas tout réduire à néant ».

Abdallah Mze Msa a sollicité, lui, dans un souci d’apaisement, au président du Cosic de tirer les conséquences qui s’imposent.

Le président est mis en examen, ses droits civiques sont restreints. L’éthique veut qu’il démissionne de ses responsabilités ».

Il appelle, donc, Ibrahim Ben Ali à démissionner « par respect du sport, des fédérations membres et du pays ».

Douze fédérations du Cosic, au total, se sont alignées derrière cette position. Les fédérations de luttes, judo, natation, handball, haltérophilie, tennis, pour ne citer que celles-là. Ce qui représente les deux-tiers des fédérations affiliées, le quorum pour convoquer une assemblée extraordinaire et solliciter la tenue d’élections.

 

“Confiance en la justice”

Cette conférence de presse fait suite au communiqué du Bureau exécutif du Cosic, publié le lundi 6 mai, constatant le placement sous contrôle judiciaire de son président, Ibrahim Ben Ali, pour « des faits liés à la gestion des fonds alloués aux Jeux des îles de l’Océan Indien de 2015 à La Réunion, dont le président du Cosic était cosignataire ». Il est, notamment, interdit à Ibrahim Ben Ali, « le temps de faire la lumière sur l’affaire », d’accéder à son bureau. Dans ledit communiqué, le Bureau exécutif du Cosic « s’indigne par rapport à l’acharnement de ce groupuscule contre le président Ben Ali et dénonce avec la plus grande fermeté, ce comportement irresponsable, manipulateur et mensonger des auteurs de cette plainte », plaçant toute « sa confiance en la justice pour la manifestation de la vérité ».

Le Bureau exécutif décidait, à la suite d’une « réunion extraordinaire » tenue le dimanche 5 mai, de désigner « conformément à l’article 13 des Statuts et l’article 18 du Règlement intérieur, le vice-président Youssouf Ali Djaé pour assurer l’intérim du président, jusqu’à la levée des mesures provisoires imposées contre lui, l’empêchant temporairement d’exercer pleinement ses fonctions ». Enfin, toujours dans ce communiqué, il « réitère son soutien à son président, et rassure le gouvernement, les partenaires, les Fédérations sportives nationales, les sportifs et toutes les instances sportives internationales avec lesquelles le Cosic est lié, que le fonctionnement régulier de l’institution est assuré, malgré l’empêchement de son président ».

 

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