Vous vous trouvez en France en pleine confinement. Comment se passe vos journées durant cette période particulière?
Fades. Je me lève vers 11 heures ou midi. Je regarde mon téléphone après ma prière pour voir ce que le préparateur physique (de Amiens sc, Ndlr) m’a envoyé comme programme à faire depuis mon petit village de Salouël. J’essaye de courir comme je peux en essayant de faire le maximum dans ce que le préparateur m’a recommandé. Sinon, je reste à la maison et je lis. J’appelle aussi au Cameroun pour prendre des nouvelles de la famille et échange avec des potes pour savoir comment ça se passe de leur côté.
L’équipe des Comores a affronté à deux reprises, en novembre 2018 et mars 2019, l’équipe Cameroun. Que pensez-vous de la jeune formation comorienne par rapport à ses prestations?
Je pense que si elle est arrivée au point de se qualifier pour la phase finale des qualifications pour les compétitions africaines, ce qu’il y a forcément des talents. De toute façon, il n’y a pas de petite Nation de football aujourd’hui en Afrique. On sait aujourd’hui que toutes celles supposées petites avant sont en train de faire, j’ai envie de dire, leur étape par rapport aux supposés grandes Nations. Donc, aujourd’hui, il n’y a plus de petite équipe en Afrique. Celle des Comores est en train de monter, malgré sa jeunesse. Mais quel que soit l’âge, le talent est là. Ces joueurs vont forcément faire de belles choses en équipe nationale. J’espère, pour les Comoriens, que cela dure le plus longtemps possible.
Vous avez pris, il y a quelque temps, votre retraite internationale de football. Quelle sont donc vos relations actuellement avec le nouveau staff technique des Lions indomptables du Cameroun.
On n’en a pas. J’ai pensé échanger avec eux, je leur ai dit un peu ce que je pense. Je ne préfère pas m’étaler sur ce qui se dit là-bas, au Cameroun. Donc, il y a eu des appels, des échanges mais ça n’aboutit pas tout simplement.
Le Cameroun a toujours été comparé à cette Nation de référence du football mondial qu’est l’Allemagne. On a pu dire que ce sont les “Allemands d’Afrique” par la manière dont ils terminent leurs matchs et du fait qu’ils sont souvent présents à toutes les compétitions. Pour vous, c’est une pression supplémentaire en tant que joueur et comment vivez-vous cette comparaison?
Ca découle d’un héritage de nos grands frères, nos “papas” que furent les Roger Milla, le plus célèbre entre-deux, Emmanuel Koundé, Cyrille Makanaki, Emile Mbo Emile, j’en passe et pas des moindres. C’étaient des joueurs qui savaient faire appel également à leurs physiques. Au Cameroun, on a ce qu’on appelle le hemlé qui veut dire qu’il faut, d’abord, épuiser l’adversaire physiquement avant de faire valoir ses qualités techniques.
Dans nos têtes, quand nous allons jouer un match, c’est d’abord une histoire d’homme et de fierté. Malheureusement pour ma génération, on a eu moins de succès.
Mais vous pouvez voir que celle de Rigobert Song et de Geremy Njitap a gagné la Can 2017. Elle s’attèle à mettre leur physique en avant et savent maintenir l’effort même jusqu’à la quatre-vingtième ou quatre-vingt-dixième minute pour user l’adversaire.
Bien sûr que c’est flatteur de comparer notre pays, le Cameroun, à cette grande Nation de football mondial qu’est l’Allemagne. On sait ce que c’est que l’Allemagne dans le football mondial et européen (quadruple championne du Monde et trois fois championne d’Europe, Ndlr). C’est un héritage qu’on a eu de nos anciennes générations.
Pourvu que ça dure