Deux joueuses du Fc Moya, Halima Attoumane et Layda Ali, ont été écartées du groupe en plein stage à Madagascar depuis le 14 octobre dernier. Le président du club, Ali Combo, a pris cette mesure parce qu’elles auraient, selon lui, refusé de s’entraîner.
«Faux», rétorque Halima Attoumane qui déclare que si elles ne s’entraînaient plus c’est parce qu’elles n’auraient pas de chaussures adaptées.
Trois jours après cette décision, alors que l’équipe a quitté Antananarivo pour aller jouer à Majunga, les deux joueuses, six fois championnes des Comores, ont été sommées de rester dans la capitale malgache où elles ont «même été privées de nourriture et étaient contraintes de chercher de l’aide chez des particuliers».
Le président du Fc Moya a consenti seulement à leur donner les billets de retour à Ndzuani, mais elles doivent se débrouiller pour le trajet entre Antananarivo et Majunga où elles doivent prendre le bateau pour retourner au pays.
Dans sa colère, le patron du Fc Moya a même confisqué les passeports des deux jeunes filles alors que ces dernières ne peuvent pas rallier Majunga sans ces documents.
«Nous avons été chassées de l’équipe et humiliées avec des propos désobligeants de la part de notre président et en présence de nos coéquipières. Cela nous a profondément affectées en tant que femmes.
Nous devons aller prendre le bateau pour rentrer aux Comores après avoir été exclues du Fc Moya, mais nous sommes à Tana et pour aller à Majunga, nous devons avoir nos passeports», s’est plaint Halima Attoumane, une ancienne capitaine de la sélection nationale de football : «Nous sommes obligées de prendre de l’argent qui ne nous appartient pas pour joindre Majunga afin de prendre le bateau et rembourser cet argent plus tard», a-t-elle ajouté, affirmant n’avoir nulle part où loger à Majunga en attendant le départ.
«La mutation est un droit»
Alors que le président du club évoque le refus de s’entrainer comme motif de la sanction prise contre les deux joueuses, le nouveau manager de Fc Moya, Ortega, avance une toute autre raison. Selon ce dernier, Layda et Halima auraient signé pour d’autres clubs avec lesquels elles comptent suivre leurs carrières la saison prochaine. Toutefois, il affirme «ne pas cautionner les méthodes du président Ali Combo qui abandonne deux joueuses à Tana, les prive de leurs passeports et les somme de se débrouiller pour aller prendre le bateau à Majunga sans rien leur laisser».
Selon lui, en effet, «la mutation est un droit pour les sportifs et elles ne devraient pas être sanctionnées pour cela», a-t-il conclu.
Jusqu’alors, les deux joueuses sont bloquées dans la capitale malgache, car ne sachant pas comment rallier la ville de Majunga sans leurs passeports, toujours confisqués par le président du Fc Moya.
Issoufou Abdou Goli
