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Football. Eléments d’histoire I Olympique de Misiri, trente ans de durs combats

Football. Eléments d’histoire I Olympique de Misiri, trente ans de durs combats

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Vainqueur, la semaine dernière, de la coupe des Comores, l’équipe de la ville de Sima ya Ndzuani va représenter le pays à la prochaine coupe de la Confédération africaine de football (Caf) et à celle de l’Union des associations du football arabe (Uafa). Un évènement historique qui a mis du temps à se dessiner. Retour sur le parcours de ce nouvel ambassadeur du football comorien et sur ses ambitions.

 

L’Olympique de Misiri a vu le jour à Sima en 1989 sur une initiative de jeunes. L’un des premiers membres fondateurs de cette équipe, Chamssidine Nassuha, s’en souvient comme si c’était hier. “Levier” était le premier nom de l’équipe, car jeunes, nous étions convaincus de pouvoir soulever et affronter tout ce qui était dressé devant nous”. “Nous avions bénéficié des enseignements et de la formation d’un regroupement de scout et nous avions pris l’initiative de démarrer en minime”, se souvient cet ancien chef d’antenne de l’Ortc à Ndzuani.


Dans cette catégorie des minimes, l’équipe est parvenue à remporter son premier trophée dans une finale qui l’avait opposée à Dharuba. En 1992, elle se hisse au niveau “cadets” et va même remporter un deuxième trophée ce qui lui a permis d’accéder, la même année, en troisième division. C’est alors que le groupe décide d’opter pour l’appellation de “Olympique de Misiri”. En 2003, l’équipe remporte un autre trophée. A partir de là “nous avions pris confiance en nous”, se rappelle Chamssidine Nassuha.

Après la suspension, le réveil

Aussi bien au niveau de la formation que du recrutement, le club a toujours misé sur les jeunes qui ont pu hisser le club en deuxième division. En 2016, le club écope d’une suspension de trois ans pour agression sur un arbitre central. Après avoir purgée sa peine il revient avec force et va dénicher l’oiseau rare pour prendre les commandes de l’équipe. Pari réussi avec Dhoulkifl Houdham qui contribuera largement à la montée de Misiri en première division.


Originaire de Sima et Ikoni à Ngazidja, ce jeune entraineur est parvenu à instaurer un climat de paix et de respect, mais surtout il a donné à de jeunes talents l’opportunité de s’illustrer au niveau national. C’est le cas, notamment, avec le jeune milieu, Afraitane Misbahou, qui émarge dans la liste de la sélection des moins de 20 ans engagée actuellement dans l’Arab cup, en Egypte.

Le challenge

Certes, les hommes de coach “Guardiola”, comme on le surnomme, sont derniers au classement du championnat, mais les liens forts et l’amour qui unissent cette équipe et sa ville laissent présager d’un avenir prometteur.L’Olympique de Misiri va donc prendre part à la prochaine Coupe de la Caf ainsi qu’à celle de l’Uafa. Mais, l’urgence, à en croire ses joueurs et ses dirigeants, c’est de se maintenir en première division.”Nous allons mettre toutes nos forces pour sauver notre année. Les joueurs et l’entraineur connaissent l’enjeu et je suis persuadé que, dès la reprise du championnat, chaque rencontre sera disputée comme une finale”, résume Chamssidine Nassuha qui précise, cependant, que “même si nous ne parvenons pas à nous maintenir, mais nous avons toujours cette culture de ne jamais baisser les bras quoi qu’il arrive”.

Des ambitions aux moyens

Pour ce qui est des ressources qui permettent à l’équipe de survivre, Chamssidine Nassuha explique : “la diaspora de la ville joue un rôle majeur pour la survie de l’équipe. Les anciens installés en France, dans le département français de la Réunion ou encore à Mayotte, font tout ce qu’ils peuvent pour satisfaire les besoins de l’équipe. Je tiens à signaler que cette année, Olympique a bénéficié d’un appui financier du directeur général de Aéroport des Comores, Yasser Ali Assoumani, ainsi que de celui de l’Office national du riz (Onicor), Abdou Miroidi. Ils nous ont permis de tenir le coup financièrement. Mais, pour l’heure, il ne s’agit pas de sponsors officiels”.
Notre interlocuteur n’exclut, toutefois pas, l’idée de chercher un sponsor officiel, car, a-t-il conscience, “participer à deux compétitions majeures à l’échelle internationale demande de moyens financiers conséquents”.


Grand passionné de sport et de football en particulier, Yasser Ali Assoumani, est le premier supporter de l’Olympique de Misiri. Impliqué dans les activités de la ville et de l’équipe, le président d’honneur a de grandes ambitions pour ses “enfants”. “Il faut savoir que je suis impliqué dans les activités sportives partout où je passe. Je pourrais vous citer Yakele Sport et Coin nord, entres autres. Je me suis toujours engagé à me donner à cent pour cent pour aider. Je suis issu de Bimbini mais ça ne m’empêche pas de soutenir une bonne cause que ce soit à Ndzuani ou ailleurs. Le sport nous unit et nous procure de la joie et nous allons faire tout pour accompagner ces jeunes”, a fait savoir celui qui s’est illustré, également, aux côtés Mgongwa ya Ntsudjini.

Yahya Zakaria

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