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Football. Une journée avec les Coelacanthes à Marrakech

Football. Une journée avec les Coelacanthes à Marrakech

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Notre reporter a passé vingt-quatre heures avec le groupe comorien. Il a vu de la sérénité, une organisation solide, une planification sans concession, une anticipation de tous les instants pour un objectif clairement affiché : la Can 2025 au Maroc

 

Du 18 au 26 mars dernier à Marrakech au Maroc, chaque jour du stage des Coelacanthes a été une journée particulière pour les joueurs et pour leur staff technique. A la dernière séance du jour ou au diner, le patron du groupe, le sélectionneur Stefano Cusin, indique le programme du lendemain sur un tableau à l’entrée du réfectoire.


La journée commençait toujours par le petit déjeuner qui était également le suhur. Le menu de ce tsahu* pris à 4h 15 ce lundi 25 mars dernier, jour du match contre l’Angola, a été recommandé en tenant compte des séances techniques du lendemain par l’équipe de kinésithérapeutes au chef cuisinier de l’hôtel, révèle le kiné, Nelson Lambeaux, qui travaille avec l’Italien, Alessandro Pagani.


Après cette première étape, les joueurs peuvent aller se reposer jusqu’à 13 heures, l’heure de se préparer pour le réveil musculaire. «Pour se faire, nous allons nous rassembler sur la grande terrasse. Nous travaillons en groupe au choix, souvent, du préparateur physique (Gianluca Sorini, ndlr)», devait indiquer l’attaquant Hadji Kassim. La séance commence à 14 heures sous la direction du préparateur physique italien, en compagnie du sélectionneur et de son adjoint Abasse Chanfi ainsi que tous les membres du staff.

Comme en famille

Cet exercice athlétique a lieu dans une ambiance bonne enfant : «Nous adorons voir les joueurs dans cette convivialité et cette solidarité. C’est important pour la vie du groupe et pour le stage», assure le directeur sportif, Djamal Mohamed. Ensuite, certains joueurs s’»amusent» en se livrant à des parties de ping-pong ou de pétanque. «C’est un moment qu’ils se donnent pour tuer le temps et mieux se connaitre encore. La plupart du temps, on les accompagne pour les mettre à l’aise», renchérit le chargé de la sécurité, Adrami Sahala.


Pendant ce temps, les deux intendants rangent et finissent les derniers détails des équipements des joueurs. Ce minutieux travail revient à Kaïs Raffion et Samir Keniza et vise s’assurer que chaque joueur aura son équipement, si tous les maillots sont floqués des noms proposés, si les ballons du match sont bien gonflés, etc. «On ne laisse rien au hasard», précise le responsable intendant, Kaïs Raffion.
Le moment clé du jour est à 18h 00 quand tous les joueurs et les membres du staff sont invités par le coach au meeting d’avant match. Durant ce moment de causerie, le coach revient, au détail près, sur l’importance et l’intérêt du match. Puis arrive le visionnage d’un match de l’équipe adverse.


Stefano Cusin rappelait incessamment à ses protégés que «le but de ce stage c’est d’avoir une équipe performante en juin, contre Madagascar et le Tchad pour la campagne du Mondial 2026. Mais notre objectif à nous est de nous qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations. Et cela doit commencer dès maintenant». Au terme de son speech, ses conseils et ses consignes pour le match, et dévoile sa composition en désignant, toujours au même moment, le porteur du brassard à savoir Youssouf M’changama.

Timing et consignes à la lettre

Le timing proposé est, jusque-là, suivi à la lettre. A 18h 50, tout le monde passe à table pour une collation d’une quinzaine de minutes. Peu après, vers 19h 20, le bus de l’équipe sera occupé pour le départ pour le stade.Les Coelacanthes ont quitté l’hôtel Marrakech Riyads sous escorte. Direction le grand stade du même nom. A bord, c’est le calme, chaque joueur laissant apparaitre une concentration totale. Après une dizaine de minutes, les membres du staff descendent en premier pour accueillir leurs poulains et les encourager.


Dans les vestiaires, le coach adjoint, Abasse Chanfi échange, individuellement, avec chacun des premiers rentrants. Parallèlement, l’entraîneur des gardiens, Djamel Dahmani, règle les derniers détails avec le portier Yannick Pandor, désigné titulaire. «Ce match est important pour nous. L’essentiel n’est pas de le gagner, mais de bien jouer, de faire une bonne prestation», dit Djamel Dahmani. La concentration, tant chez les titulaires que chez les remplaçants, est à son comble.


C’est Yannick Pandor, Ismaël Boura – qui entamait, là, sa toute première sélection – Ahmed Soilihi, Younn Zahary, Abdel Karim Abdallah, Youssouf M’changama, Saïd Bakari, Iyad Mohamed, Rafiki Saïd, Myziane Maoulida et Faïz Seleman, qui allaient débuter l’opposition. Ce soir-là, les Veri piya étaient, manifestement, prêts à défier l’Angola, le quart de finaliste de la récente Can 2023. «Allons-y les gars. On va le faire. Bon match à tous», se soutenaient-ils. Pendant que Stefano Cusin assurait : «je suis prêt. Que tu manifestes comme un ami ou comme un ennemi, je suis prêt».

«Totale satisfaction»

Alors que l’équipe était habillée en vert, le staff, lui, a porté du noir et bleu. Un «dress-code» révélé la veille du Jour «J» par le coordinateur, Hamza Ahamada. A tous les niveaux, tout est programmé et exécuté à la lettre. Alors que le match s’est soldé sur le score nul et vierge, l’équipe a reçu les ovations du public. Des étudiants comoriens du Maroc se sont mobilisés en masse pour ces «ambassadeurs de la Nation».
Un supporter, Abdoulkarim Soilihi A, jubilait pour avoir assisté à cette rencontre officielle des Coelacanthes : «J’ai aimé parce qu’on a bien joué, même si on n’a pas été réaliste aux finitions. Mais j’ai adoré voir nos joueurs au grand complet. D’autant plus que j’ai été à la fin de la soirée dans le même hôtel que l’équipe».

 


Les Coelacanthes – qui occupent la cent-vingt-et-énième place mondiale – ont affronté le quatre-vingt treizième dans un match aussi tactique que physique. Et ce fut «entièrement satisfait» que l’analyste vidéo de l’équipe des Comores, Tony Ayache, a vécu sa première expérience avec les Veri piya : «J’ai aimé le stage en général. Nous avons fait de bons matchs, même s’il y a des choses à régler pour l’avenir, mais c’est aussi ça l’utilité de la préparation», analyse Tony Ayache, qui dit avoir hâte de visiter les îles Comores.Au total, les Coelacanthes, Stefano Cusin et le staff, c’est toute une organisation, une planification sans concession, une anticipation de tous les instants pour un objectif final : aller à la Can Maroc 2025n

 

* Tsahu repas nocturne pris avant de débuter le jeûne du jour durant le mois de ramadan

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