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Interview avec Ali Ahamada I «Les cartes sont entre nos mains pour la qualification de la Can 2021»

Interview avec Ali Ahamada I «Les cartes sont entre nos mains pour la qualification de la Can 2021»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Le portier international comorien de Kongsvinger nous a accordé une interview durant laquelle il a parlé de sa nouvelle vie en Norvège durant cette période de covid-19. Ali Ahamada, puisqu’il s’agit de lui, a fait un tour d’horizon sur la reprise des entrainements de son club et sur les chances des Coeleacanthes de garder une meilleure place dans le groupe G par rapport aux éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations 2021. L’interview...

 

Votre club, Kongsvinger a repris ses entrainements début avril. Comment vivez-vous ce retour au terrain dans une période sanitaire particulière du coronavirus ?
Il y a très peu de cas du coronavirus en Norvège, comparé à la France ou le reste de l’Europe. Il n’y a que deux cent décès ici contrairement à la France, où on peut comptabiliser vingt quatre mille. Pour l’instant, je n’ai pas repris les entrainements avec eux étant donné que j’ai été en France et que les frontières sont fermées. J’ai dû rester à la maison pendant deux semaines en quarantaine. Du coup, je n’ai pas pu reprendre les entrainements avec eux bien que mon équipe a repris les entrainements.

Vous êtes retourné à Norvège le 8 avril. Comment faites-vous face au covid-19 étant loin de votre famille et tous vos proches ?
C’est compliqué de rester toujours seul et de n’avoir personne avec qui parler. Heureusement qu’il y a le téléphone pour pouvoir échanger et avoir des nouvelles de la famille. Mais, ce n’est pas vraiment évident d’être seul tout le temps. Mais bon…

Vous l’avez assez répété en 2019 que votre premier but de vous engager à Kongsvinger a été «de pouvoir rejouer, retrouver de la sensation et repartir de l’avant». Croyez-vous avoir atteint ces objectifs, sinon quel est votre principal projet sportif pour 2020 ?
Je suis venu ici parce que j’avais quasiment fait un an et demi sans avoir joué. C’était très compliqué de pouvoir retrouver un club après cette longue durée. Il fallait redémarrer de plus depuis bas pour pouvoir justement revenir dans le plus haut niveau. Après cette année, ça a été une superbe saison collectivement et personnellement. On a atteint nos objectifs qui ont été de terminer dans les qualifications. Sur le plan personnel, je pense que ma saison a été plutôt réussie dans l’ensemble.

Après deux journées de campagne pour la Can 2021, les Coelacanthes s’accrochent à la tête du groupe G avec 4 points. Quelles sont vos chances de vous maintenir sur ce rang contre vos adversaires kenyans, égyptiens et togolais ?
On a très bien démarré cette campagne éliminatoire. On s’est donné un maximum de chances de pouvoir se qualifier. C’est une chose qui est très bien pour nous. Ça va nous permettre d’emmagasiner un maximum de confiance pour aborder les matchs restants et de se mettre dans la meilleure des positions possibles pour participer à cette compétition de la coupe d’Afrique des nations. Maintenant, les cartes sont entre nos mains. C’est à nous de rester concentrés, disciplinés et avoir la même motivation qu’on a pu avoir durant les précédents matchs.

Le fait d’être l’un des rares professionnels de l’équipe nationale des Comores. Cela est un avantage pour vous ou vous sentez une pression dans le groupe ?
Il ne me met pas du tout de pression. Non ! Au contraire. On est quelques joueurs à avoir évolué au niveau professionnel et avoir joué des matchs importants. C’est très important que l’effectif puisse s’appuyer sur des éléments majeurs, sur les anciens et les tauliers comme le capitaine (L’ex joueur du club anglais Mill Wall fc, Nadjim Abdou, Ndlr), Ben Fardou ou Fouad Bachirou. Nadjim, c’est un élément fort. Il a une très bonne expérience, qui nous apporte beaucoup de son professionnalisme tout comme d’autres joueurs aussi. C’est important de pouvoir assumer notre rôle et de pouvoir apporter beaucoup de choses positives à cette sélection, qui est très jeune.

Vous vous êtes toujours entrainé en faisant le ramadan. Comment vous organisez-vous entre vos entrainements, vos jeûnes plus de quinze heures par jour et votre protection contre le covid-19 ?
Il faut savoir que l’organisme s’adapte à toute situation. A partir du moment où on lui donne l’information de ne pas se nourrir, il se réadapte. Il le fait en fonction des réserves qu’il a pu stocker, travailler et se reposer de telle sorte à ce que l’on puisse exercer des activités tout en étant plus ou moins en bonne santé. Du moins avoir de bonnes sensations. Ça fait pas mal d’années maintenant qu’on adapte le ramadan avec les entrainements. Il reconnait un peu notre corps et on sait se gérer pour la plupart. C’est devenu quelque chose d’»habituel».
Concernant le covid-19, il n’y pas trop de restrictions ici. Je peux m’exercer à l’extérieur. Aller faire du footing ou des exercices tout seul ou avec des collègues. Mais il faut juste prendre une certaine distance et ne pas rester trop proche des autres. Après tout, on est libre de faire tout ce qu’on veut. Mais ici, les entrainements collectifs sont interdits.

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