Elle est Mauricienne, de père et de mère. Elle a 17 ans et n’a jamais posé ses pieds à Moroni. Elle ne sait même pas dire «Barizahusha» (bonjour) en shiKomori. Pourtant, Aglae Mathilde Labonté connait parfaitement l’hymne national comorien. Elle sait interpréter le Udzima wa masiwa comme si elle était une Veri piya, une Mwanafatima ou une Sandati. Cette lycéenne n’a aucun lien parental avec les Iles de la Lune ni aucun attachement par affiliation, si ce n’est son amour avec «Beramu yisipepeza, Yinadi wukombozi piya, Yi daula yipvenuha, Tasibabu ya idini vo yatsangaya hunu Komoria, Narikeni na mahaba (…)».

Comment a-t-elle appris les couplets de l’hymne national de l’Union des Comores ! L’athlète internationale mauricienne explique : «C’est par hasard que j’ai mémorisé et appris à chanter l’hymne des Comores». La jeune spécialiste du lancement de poids et du disc raconte comment cela a été possible : «En févier 2021 à Maurice, on avait organisé ce qu’on appelle «Youth camp». Pendant ce «Camp des jeunes» (organisé du 22 au 24 février 2021, ndlr), il y avait plusieurs challenges à faire parmi lesquels chanter un des hymnes nationaux de la République populaire de Chine, celui des Comores ou du Brésil. Devinez mon choix!».

Aglae Mathilde Labonté ajoute qu’elle faisait partie d’un groupe de dix au «Youth camp». Ils ont, des semaines durant, été après le Udzima wa masiwa et l’ont suivi sur Youtube avec des lyrics : «On a travaillé dur mais, c’était aussi amusant avec toute l’énergie qu’on dégageait pour apprendre une chanson dont ne comprenait rien des paroles», s’amuse-t-elle à rapporter.

La Mauricienne a été découverte le lundi 5 décembre dernier sur la tribune officielle du Complexe sportif de Côte d’or par les Comoriens présents à Maurice. C’était pendant l’exécution du Udzima wa masiwa à l’occasion de la présentation du médaillé d’or comorien au 800, Ben Soulidine Abdallah. Depuis, Aglae Mathilde Labonté passe le plus claire de son temps avec les jeunes sportifs comoriens.
Bravo Aglae et grand merci !