logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Jeux des îles de l’Océan indien 2027. Entretien avec Léonard Dubreuil I «On n’est pas en avance, mais on n’est pas, non plus, en retard»

Jeux des îles de l’Océan indien 2027. Entretien avec Léonard Dubreuil I «On n’est pas en avance, mais on n’est pas, non plus, en retard»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

image article une
Après trois jours de mission à Moroni, ce consultant sportif international français s’est livré sur ses constats, ses espoirs et ses conseils par rapport à la préparation des Jeux des îles de l’Océan indien 2027 prévus aux Comores

 

Quel est votre plaidoyer?

Je rappelle que j’ai signé, mardi 15 janvier, un contrat avec le comité d’organisation, en présence du ministre des Finances, au sein de son ministère. Ce contrat clarifie et met un cadre légal à notre coopération.Dans ce cadre, nous avons parlé d’un autre plaidoyer autour du chiffrage. C’est aussi une idée de stratégie, qui va donner sens à ce projet, un aspect très important pour le Coji et pour le peuple comorien. C’est la notion d’»héritage».Les jeux vont durer dix jours. Mais nous avons deux ans et demi pour les préparer. Après les dix jours des jeux, on va se demander ce qu’on va faire après. Cette notion d’héritage est très importante parce qu’elle représente ce que vous allez laisser à la population cinq, dix ou vingt ans après l’organisation d’un évènement sportif.

Cet héritage peut être à la fois matériel du fait qu’on va laisser des infrastructures au peuple comorien, qui aura des sites sportifs pour développer le sport et organiser des matchs. Mais il est aussi immatériel. Il s’agit de tout ce qu’on va laisser après des formations, des gens qui ont travaillé dans les jeux et qui ont acquis des expériences et de l’expertise. C’est aussi laisser des traces à tous les Comoriens qui ont, ainsi, participé à un grand évènement international. Il faut retenir que ma mission est accès au chiffrage, au plaidoyer et sensibiliser toutes les parties prenantes sur la notion d’héritage.

Quelle est la durée de votre mission?

Elle a été très courte, mais très dense. Je remercie, d’ailleurs, les membres du Coji qui m’ont accompagné parce que c’était très dense. Je vais essayer de proposer rapidement, à la demande du chef de l’Etat, un budget de ces jeux avec deux orientations : sur les investissements, forcément, en travaux autrement dit les constructions neuves, mais aussi les régulations, de doter au Coji d’un budget sur la partie infrastructure sportive à savoir ces aspects stades, gymnases et les aspects des sports de combats, comme on parle des jeux.
Par rapport à tout ça, il va falloir investir autant d’argent pour la réhabilitation ou pour la construction des infrastructures afin de répondre aux standards internationaux parce que ces jeux sont des jeux internationaux. Ma mission consiste à répondre à toutes ces problématiques.
Le deuxième objectif, pour le Coji, c’est un grand travail d’organisation en termes humains, mais aussi en termes de projet opérationnel. Organiser un grand événement sportif à l’image des Jeux des îles, cela va du recrutement du personnel en passant par la fonction de transport, parce qu’il va falloir transporter les équipes, les nourrir.
Ce sont des choses qui nécessitent des moyens, soit quatorze mille euros (environ 7 millions de francs, ndlr) par jour. C’est une organisation «militaire», qu’il va falloir mettre en place. C’est aussi une fonction sur l’accueil, sur le protocole, sur, également, les aspects juridiques et d’assurance. Ce sont surtout par rapport à ces aspects que notre société va réaliser un projet financier, entouré d’un plaidoyer.

Votre constat après cette première visite…

… C’est ma première visite aux Comores. J’avais un regard complètement extérieur par rapport à votre pays, un regard d’enfant. Mais en toute honnêteté, les Comores ont déjà des atouts pour organiser cet évènement par ce qu’elles ont déjà des sites qui existent et qui ne demandent pas de gros investissements.Votre comité d’organisation a fait le choix de promouvoir des disciplines sportives liées au fait que vous soyez des îles qui vont nécessiter peu d’investissements, et qui vont mettre en valeur votre pays. C’est le badminton, le beach-volley et peut-être, on peut déjà l’annoncer, les sports liés au kitesurf, tous des sports dont vous serez les premiers à organiser et qui ne nécessitent pas, forcément, de très gros investissements.Vous avez un stade de football et vous avez aussi cette notion des foyers, que je ne connaissais pas, que vous organisez vos évènements coutumiers. Vous avez donc de véritables joyaux qui vont nécessiter peu d’investissements et qui vont mettre en valeur votre architecture. Ce sont des points positifs.

Mais il y a le gymnase couvert et la piscine olympique à faire…

Effectivement, il y aura également des gros investissements à réaliser. Vous aurez besoin d’un plateau sportif couvert pour le basketball, le volley-ball et pour le handball. Vous aurez besoin de rénovation et vous avez un chantier un peu plus important qui est ce fameux «Village des jeux». Vous savez, ces athlètes auront besoin d’un coin focus sur lequel il faut rapidement avancer sur ce village. C’est très important, pour rassurer aussi la population, qui a besoin de voir des chantiers liés à l’organisation des jeux aux Comores.

Ces travaux sont-ils réalisables en moins de deux ans et demi?

J’ai fait plusieurs organisations et, pour ce qui est des Comores, je peux rassurer votre peuple que vous avez des atouts. On n’est pas en avance, mais on n’est pas non plus en retard. Le temps est là. Il reste deux ans et demi, mais il y a des atouts. Je pense qu’il y a de la volonté politique. C’est pour ça que nous avons signé le contrat avec le comité d’organisation sous l’égide du ministère des Finances.Le Coji est en action et il faut que les Comoriens croient que ça va se faire. Nous avons besoin du peuple et il doit savoir qu’il sera associé aux actions que nous allons mener. Le comité d’organisation est d’accord pour insuffler une volonté populaire autour de cet événement. Il n’y a pas d’alerte, mais de la vigilance et avec certains atouts au niveau des infrastructures.

 

Commentaires