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Jioi 2019 / Fin de la fête des athlètes déchainés et des responsables inopinés

Jioi 2019 / Fin de la fête des athlètes déchainés et des responsables inopinés

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Les athlètes comoriens n’ont pas été les meilleurs des sept îles ayant participé aux derniers jeux des îles de Maurice. Pendant les onze jours de fête, ils ont tout fait sauf l’essentiel, en ramenant à Moroni quinze médailles dont l’or du nageur Fahad Ahamada. Mais ils ont marqué, d’une façon ou d’une autre, le personnel de l’hôtel The Westin, les videurs du Omg Night club, les agents de l’aéroport international Sir S. Ramgoolam et même le commandant du vol Mk3212 de la compagnie aérienne Air Mauritius. Tout ça pour des sales boulots et manque de civisme. A découvrir…

 

Les jeux des îles 2019 ont pris fin le 28 juillet au terme de la cérémonie de clôture au stade Anjalay de Belle Vue. La dixième fête sportive de l’Océan indien a vu la participation de cent-douze athlètes et vingt six entraineurs nationaux. L’édition mauricienne s’est déroulée dans les meilleures conditions au sein des ambassadeurs des six autres îles. Mais ce sentiment de satisfaction a été différent aux yeux des deux-cent-dix sept membres de la délégation officielle des Comores. Les athlètes ont été moins disciplinés, à part les volleyeurs, les cyclistes, les boxeurs et plus ou moins les footballeurs.

La soirée en boite de nuit

Des basketteuses s’impatientaient d’être éliminées pour passer à la fête. La même soirée de leur élimination par Madagascar (81-57), une partie de l’équipe a passé la soirée en boite de nuit. Omg Night club a été leur refuge nuptiale jusqu’au 27 juillet, la veille de leur retour à Moroni. Pire, certains buvaient sans modération. Ces faits peuvent-être négligeables quand avant le départ le 29 juillet à 2h 45 de l’hôtel The Westin Turtle Bay Ressort & Spa, les Comoriens ont été retenus pendant presque deux heures de temps. La Raison? Des petits malins de la délégation se sont approprié des rideaux et des serviettes du bâtiment hôtelier.
Les surprises n’ont pas été les moindres. A bord du vol Mk3212 de la compagnie aérienne Air Mauritius, son commandant de bord a interpellés les audacieux qui se sont accaparés des couvertures de l’appareil. Avant leur décollage dans le même vol, quatre athlètes se sont offerts des peluches et de l’eau de parfum, entre autres, du de l’interminable duty free de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam de Maurice. Ces faits ont marqué les esprits des organisateurs des jeux des îles, qui ont été informés des comportements de certains sportifs comoriens.

Mais pire, puisque les auteurs de ces sales boulots sont répertoriés, aucune fédération n’a pris ses responsabilités. Aucune sanction n’est jusqu’à présent tombée pour imposer le respect et les valeurs sportives. Mais quels responsables allaient s’imposer quand ils n’ont pas été eux-mêmes des modèles. Des chefs de délégations notamment celui du ballon rond a fait le déplacement à Maurice avec ses quatre enfants. Il a été contraint de passer son séjour loin, à Trou Bornes, de ses protégés. 

Les Cœlacanthes ont disputé leur premier match contre Mayotte (2-0) le 28 juillet à Curepipe sans un moyen de déplacement ni leurs accréditations. Les associations sportives doivent désormais penser à l’amour de la patrie et à la bonne moralité civique comme un des critères pour sélectionner les membres de leurs représentants. D’autres «responsables» n’avaient rien à voir avec les jeux des îles. Leur mission a été d’assurer des navettes entre Balaclava et Quatre Bornes pour des emplettes personnelles.

Aucun communiqué ni déclaration

Ces courses ont été faites pendant que des courageux athlètes se sacrifiaient sur les pistes, dans les piscines et sur les pelouses pour les couleurs nationales. Mais qui est le responsable qui doit sanctionner ou dénoncer ces anomalies? Quand il a fallu indemniser les membres de la délégation, c’était un fait particulier. Chaque athlète a eu droit à environs 120 mille francs comoriens et 200 mille fc pour chacun des techniciens.
Les indemnités de tout et chacun seraient améliorés si ce n’est que le reste du butin, soit environ 3,5 millions, serait destiné à supporter les frais des hors quota.
Les onze personnes, en hors quota, devraient être prises en charge par le ministre des Sports, Nourdine Ben Ahmed, étant ses hôtes. Il faut noter que plus d’une douzaine de bonhommes n’avaient rien à faire pour les Jioi. Mais ils ont été quand même du déplacement pour la belle fête mauricienne. A dix-huit jours de la fin des Jioi 2019, le gouvernement national n’a émis aucun signe de détresse pour avoir perdu l’organisation de l’édition 2023. Aucun communiqué ni déclaration d’aucune autorité publique n’a été faite pour clarifier la position national vis-à-vis de l’instance sportive régionale.

Qui doit blâmer qui ?

Pourtant, le ministre Nourdine Ben Ahmed a annoncé face à la presse régionale le 26 juillet à l’hôtel The Westin qu’une décision sera prise après la proclamation du Conseil international des jeux (Cij), le 27 juillet. Mais l’échec de «Comores 2023» ne semble pas avoir choqué le gouvernement national qui devait désormais penser à l’organisation des Jioi 2027. Pourquoi alors des indisciplinés athlètes devaient s’inquiéter pour avoir piqué des rideaux ou pour avoir passé ses soirées mauriciennes en boite de nuit ?

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