Samedi 23 septembre dernier, le président de la République des Seychelles, rapporté par nos confrères du Quotidien de la Réunion, a fait une sortie médiatique qui n’a pas plu aux autorités comoriennes. Suite à l’attribution du drapeau des Jeux des îles de 2027, le 3 septembre dernier à Tananarive, la première personnalité des voisins seychellois, Wavel Ramkalawan, a mis publiquement en doute, les capacités des Comores à recevoir ce grand rendez-vous.
«Tout le monde parle des prochains jeux des îles de l’Océan indien qui seront tenues aux Comores. Je connais les Comores. Je ne pense pas qu’on ira aux Comores», a déclaré la première personnalité seychelloise avant d’abonder : «si je connais les Comores, je pense que les prochains jeux se tiendront aux Seychelles». Ces propos ont été tenus à Victoria lors d’une cérémonie de remise des récompenses aux médaillés seychellois des récents Jioi malgaches.
Le lendemain de cette déclaration jugée pour le moins «inamicale» par les autorités sportives des Comores, le président du mouvement olympique comorien, Ibrahim Mzé Mohamed, a saisi par courriel le président du Conseil international des jeux (Cij), le Seychellois Antonio Gopal. Il a «rassuré» ce dernier qu’»aussitôt» après le retour de la délégation comorienne de Madagascar, «le ministre des Sports, Djaanfar Salim Allaoui, a présenté le dossier «Comores 2027» en conseil des ministres. Le gouvernement comorien s’est approprié le projet de façon claire. Toutes nos fédérations se sont rangées aux côtés de notre comité olympique pour créer une dynamique à ce sujet», précise la correspondance.
Ibrahim Mzé Mohamed a dit avoir été «désagréablement surpris» d’entendre les déclarations du président de la République des Seychelles aux dépens des Comores.
Par ailleurs, hier, au terme du conseil hebdomadaire comorien des ministres, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie a soutenu, répondant à une question du journaliste Yahya Zakaria, que «le président de la République ainsi que son gouvernement et le peuple comorien sont solidaires et déterminés à organiser les jeux des îles 2027 dans notre pays». Parallèlement, le président Azali Assoumani a proposé au ministre des Sports, toujours selon le ministre Houmedi M’saidie, de «mettre en place une politique de développement des activités sportives nationales en marge des Jioi 2027».
A ce propos, le chef de l’Etat aurait, également, proposé au ministre Djaanfar Salim Allaoui, a relayé le porte-parole du gouvernement, de «faire en sorte que les athlètes comoriens puissent être compétitifs et performants afin de remporter plusieurs médailles» et que la préparation des athlètes devait commencer «dès maintenant». Le ministre Houmedi M’saidie a ajouté que le président Azali Assoumani a demandé au ministre du Tourisme de mettre en place un programme qui va multiplier les capacités hôtelières du pays qui devaient pouvoir accueillir, «au moins, mille cinq cent personnes».
Les Comores ont, officiellement, désisté de l’organisation des Jioi à deux reprises, en 1993 et en 2015. «Mais cette fois-ci», a «rassuré» le 30 août à Novotel hôtel à Antananarivo, le ministre des Sports lors d’un entretien accordé à Al-watwan «nous allons les organiser et toutes les conditions sont réunies pour lancer la machine».
A cette occasion, Djaanfar Salim Allaoui avait révélé, par ailleurs, que les Comores ont eu «l’accord de principe» d’un pays ami, la République populaire de Chine, «pour construire la piscine olympique et le gymnase. Ce sont-là, les deux principaux sites sportifs qui nous manquent actuellement», avait-il conclu.
Une affaire à suivre?