Comment le ministère mène-t-il ces activités en cette période difficile de crise sanitaire?
Nous essayons, avant toute chose, de protéger nos sportifs à travers les décrets et les arrêtés interdisant, par exemple, les rassemblements de plus de vingt personnes.
Cependant, pas plus tard qu’avant-hier, j’ai convié le Comité de normalisation de football pour discuter du sort de ses compétitions et notamment de son championnat d’élite et voir si on doit le boucler ou finir les quelques journées restantes. J’attends d’avoir sa décision. Bientôt, je vais recevoir le Comité olympique dans le même objectif par rapport aux activités de ses fédérations membres.
Le budget annuel du ministère se monte à 152 millions de francs. Comment est-il géré et qui sont ses bénéficiaires?
C’est de l’argent dédié exclusivement aux associations sportives et aux structures culturelles. Rappelez-vous que nous couvrons également la Jeunesse, la Culture, les arts. Les associations en bénéficient sur une demande pour un projet précis. Les Coelacanthes ont bénéficié de cet argent et c’est tout à fait normal car les équipes nationales appartiennent à l’Etat. Comme vous le comprenez parfaitement, ce n’est pas de l’argent comptant que nous gardons dans nos caisses. Nous devons toujours le demander au trésor public.
Un conflit a opposé le comité national olympique à ses fédérations membres, où en est ce différend?
Il y a eu, certes, un malentendu entre le Cosic et certaines de ses fédérations membres qui a duré plus de quatre ans. Sans compter les conflits internes aux fédérations de judo, de boxe et d’athlétisme. J’ai été nommé ministre des Sport à un mois des jeux des îles 2019. J’ai organisé vingt-sept réunions avec toutes ces fédérations. Je les ai aidées à trouver des terrains d’entente dans l’intérêt du sport national et de leurs athlètes. Elles ont fini par comprendre qu’un ne peut avoir plusieurs fédérations pour une seule discipline et qu’une fédération ne peut pas avoir deux bureaux. Pour ce qui est du tennis de table, nous avons été saisis par la fédération internationale et, là aussi, une solution a été trouvée.
Certaines fédérations reprochent au ministère de s’intéresser plus au football. Quelles sont vos relations avec elles?
Je ne crois pas avoir de penchant pour le football, le fait est que c’est le sport roi au pays et qu’il occupe toujours le premier plan. Après ma nomination, j’ai proposé à toutes les fédérations de me soumettre leurs projets afin de leur élaborer un budget provisionnel. Trois seulement sur une quinzaine ont réagi. Mais ce n’est pas une raison de ne pas les accompagner car la jeunesse du pays n’est pas exclusivement orientée vers le football. Le football n’est pas le seul sport qui peut rehausser l’image du pays. Comme vous savez, certainement, il y a trois mois, le handisport est rentré de Madagascar avec une médaille d’or.
Comment le gouvernement gère l’échec de la candidature comorienne pour l’organisation des jeux de 2023?
Nous sommes dans ces jeux par solidarité régionale.
Mais enfin de compte, nous avons constaté qu’au sein du Conseil international des jeux, il y a une solidarité créole.
Nous allons participer à l’édition de 2023 aux Maldives, le gouvernement est formel là-dessus et allons préparer notre candidature pour l’édition 2027.
Cependant, lors de la réunion des ministres des Jioi 2019 de Maurice, j’ai proposé que l’organisation des jeux adopte un schéma tournant, autrement nous risquerons de ne jamais les organiser chez-nous car nous risquons de nous trouver, chaque fois, face à la solidarité de Maurice, de la Réunion et des Seychelles.
Les Comores ne disposent pas des infrastructures qui lui permettent d’abriter les Jioi dans les meilleures conditions. Le pays a-t-il déjà un projet pour les avoir ou va attendre de voir sa candidature retenue pour s’y mettre?
Aucun pays, aussi développé soit-il, ne peut prétendre disposer de toutes les infrastructures qu’il faut avant. N’oubliez pas qu’en 2019 à Maurice, la finale de football a eu lieu dans un autre stade que celui prévu et initialement qui était toujours en chantier. C’est après l’attribution d’une compétition que le pays s’active pour e mettre à pour. Nous manquons, certes, de certaines infrastructures pour accueillir les Jioi. Mais nous déjà le stade de Maluzini. Par ailleurs, nous avons un accord de financement d’une piscine olympique et d’un gymnase. L’ambassadeur de la République populaire de Chine a donné son accord à condition qu’on ait un projet de stockage et de gestion d’eau. Nous allons nous positionner pour une candidature après l’étude effective de ces projets.
Quel bilan faites-vous après plus d’un an à la tête du ministère des Sports?
Nous avons des missions définies en tant que ministre. Ma principale mission a été de trouver des solutions aux différends qui opposaient les fédérations au Cosic et ceux internes à certaines autres.Je suis satisfait d’être parvenu à remplir ses missions malgré le temps perdu avec la pandémie de Covid-19. J’ai contribué à normaliser les relations entre le Cosic et ses fédérations membres. Un projet de développement de tous les sports est en cours d’étude. De même, la réouverture de l’académie Twamaya est en bonne voie grâce à la collaboration des responsables sportifs de Mitsamihuli. Par ailleurs, je me réjouis aujourd’hui de constater que les fédérations sont en train de se restructurer sur le plan administratif.
Je dois, cependant, tirer la sonnette d’alarme sur le fait que certains dirigeants de fédération oublient un peu trop souvent qu’ils sont là pour servir les athlètes et pas pour autre chose.
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