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Le président de la fédération de football : «Amiredine Abdou est toujours notre coach»

Le président de la fédération de football : «Amiredine Abdou est toujours notre coach»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Après la Coupe d’Afrique des Nations 2021, Saïd Ali Saïd Athouman revient, dans l’interview qui suit, sur la préparation du tournoi, les cas de Covid déclarés au sein de la délégation comorienne, le soutien que beaucoup sur le continent ont apporté aux Comores, les leçons à tirer dans l’immédiat et les relations de son institution avec le coach Amiredine Abdou : «Notre souhait est de continuer avec lui, après le résultat qu’on a eu au Cameroun, et surtout que le pays doit honorer, très prochainement, d’autres rendez-vous, dès mars», déclare-t-il entre autres.

 

Quel bilan faites-vous de la Can 2021?

Positif, comme tout le monde l’a constaté aussi bien dans le pays que sur le plan international. Entre autres du fait qu’alors que nous étions à notre première participation, nous avons pu atteindre les huitièmes de la finale. Je pense même, personnellement, que nous aurions pu aller plus loin si nous avions joué dans des conditions normales et si nous avions pu lutter avec les mêmes armes que nos adversaires, notamment contre le pays hôte, le Cameroun. Avec les occasions qu’on a eu, la possession de balle, notre façon de jouer, tout simplement, on avait l’impression que c’était un match discuté dans des conditions normales alors que nous l’avions fait sans gardien de métier et à dix à partir de la septième minute de jeu.


Certes on a perdu deux matchs, mais ce sont des choses qui arrivent. On a eu du mal à démarrer comme d’autres équipes dont le Sénégal qui, pourtant, a remporté le titre. Nous avons démarré lentement et sommes montés en puissance. Je ne sais pas jusqu’où on serait allé, mais à partir du moment nous avons joué et gagné contre le Ghana, on a montré que tout pouvait être possible.

 

S’il y avait quelque chose à améliorer immédiatement ce serait quoi?

Il faut dire que nous étions dans un contexte particulier. On s’est d’abord préparé en Arabie saoudite avec des cas de Covid qui nous ont pénalisés dans la préparation. Nous devrions discuter deux matchs amicaux, on en a joué qu’un seul à cause de la pandémie notamment chez une des équipes adversaires. La préparation ne s’est donc pas faite comme nous l’avions souhaité. Pourtant on y était dans de bonnes conditions. Nous avions été hébergés par la fédération saoudienne, que nous remercions beaucoup. Par ailleurs, certaines choses ne dépendaient pas de nous.

Je dirais, donc, par rapport à votre question, que, peut-être n’avions-nous pas, suffisamment, tenu compte de la pandémie, cela également au Cameroun notamment au niveau du protocole et des mesures de restriction.Nous comptons jouer des matchs amicaux en mars, il y a les éliminatoires en juin et septembre prochains. Je pense qu’il faut revoir notre stratégie à ce niveau-là de façon à minimiser au maximum les risques au sein de l’équipe et du staff.Il nous faut, de notre côté, tirer les leçons de tout ce qui s’est passé au Cameroun. Cet aspect est important, car c’est, en grande partie, ce qui nous a pénalisé à l’arrivée même si, par rapport à ça, il y’a des choses à reprocher au Cameroun et/ou à la Confédération africaine de football.

 

Vous avez parlé de «soutien» de vos collègues du continent…

… Avant le match (contre le Cameroun, ndlr), tous les présidents des fédérations que j’ai rencontrés espéraient que nous allions pouvoir faire notre gardien jouer. Ils nous montrés beaucoup de sympathie. Certains nous ont envoyés des messages de soutien.Après le match, tous les présidents que je connais nous ont félicités. Comme je l’ai dit, personne ne s’attendait à nous voir à ce niveau de la compétition et que, avec les conditions qui ont été les nôtres, nous puissions tenir tête au Cameroun, comme on l’a fait. Ils nous ont félicités parce qu’ils ont assisté à du beau spectacle. Désormais, beaucoup ont compris que nous sommes une équipe capable d’opposer un bon football.

 

Vous allez entamer les éliminatoires de la Can 2023 avec le même sélectionneur?

Notre souhait c’est de continuer avec lui après les résultats qu’on a eus au Cameroun, surtout que dès mars prochain on doit faire face à d’autres échéances. Nous avons les éliminatoires de la Can 2023 en juin. En fait, nous sommes déjà en pleine préparation de la prochaine Can. En tout cas, son contrat est en cours et notre souhait est de continuer avec lui dans la campagne pour Côte d’Ivoire 2023. Amiredine Abdou est donc, jusqu’à preuve du contraire, notre coach.

 

Quelle a été votre relation avec la commission d’organisation locale et quel budget lui a été attribué pour préparer le tournoi qui vient de s’achever?

Nous, on a travaillé directement avec le ministère des Sports, notamment avec le ministre. D’autres membres du gouvernement dont le ministre de l’Intérieur ou celui des Finances se sont montrés disposés à nous aider pour que les choses aillent rapidement sur tout ce qui touchait à l’aspect financier. On n’a jamais eu à travailler avec une quelconque commission.Mais cela n’était pas tellement important car les commissions ont leur importance quand on organise soi-même les évènements.

Nous, il nous fallait préparer l’équipe. Et c’est ce que nous avons fait avec notre stage financé totalement par l’Arabie saoudite à la faveur d’une convention passée avec la fédération saoudienne de football.Au Cameroun, quarante personnes, des membres du staff et des joueurs, ont été prises en charge par le Cocan (Comité d’organisation de la Can, ndlr) pour ce qui est de l’hébergement. A ce niveau de la préparation, il n’y avait pas réellement besoin d’une commission d’organisation.Une telle structure avait son importance peut-être au niveau d’autres aspects liés, par exemple, aux supporters.Par contre, on a travaillé avec le ministre des Sports qui a donné le meilleur de lui-même pour nous épauler.

 

Certains dans la presse nationale regrettent le fait qu’elle n’a pas été officiellement invitée à la couverture de la Can 2021…

… Je ne pense pas qu’il revenait à la fédération d’inviter les journalistes, qui travaillent dans des organes de presse indépendants, à cet évènement. Evidemment, si on nous avait sollicités, on aurait pu le faire. On n’a jamais été fermé. Rcm13 a été la seule qui nous a sollicités et puis c’est un média qui a, depuis des années accompagné la fédération.Certains organes pouvaient se prendre en charge sans avoir besoin du soutien de la fédération. Les journalistes font indépendamment la demande des accréditations qui étaient ouvertes à tous les journalistes professionnels sans être obligés de passer par la fédération, et il n’a jamais été question que la Caf demande à la Ffc d’intégrer ou de faire inscrire des journalistes.

On pouvait, par contre, leur faciliter la tâche mais ce n’était absolument pas une obligation pour nous.Maintenant, le problème est que, aux Comores, les organes de presse manquent souvent de moyens.Pour pallier à cela, il faudrait qu’il y ait des échanges et une coordination entre les médias en question et nous. Si on nous sollicite, on pourrait les soutenir car nous avons intérêt à ce que nos activités et nos évènements soient couverts.

 

Pouvez-vous nous en dire plus par rapport aux près de quinze cas positifs au Covid déclarés chez les Coelacanthes?

Il ne faut pas omettre le fait que d’autres équipes ont été dans le même cas. Parfois autant de cas qu’au sein de la délégation comorienne, parfois moins.
Je crois que c’est à ce niveau que nous devrions apporter des améliorations parce qu’il y a des tests qui se sont révélés de «faux-négatifs» ou de «faux-positifs». Ce qui est sûr, c’est que parmi les joueurs déclarés positifs, il y en a qui l’ont été indiscutablement. Certains ont été testés positif une deuxième et même une troisième fois.Quand j’étais à la cérémonie du tirage au sort des préliminaires de la Can 2023 à Douala, un certain nombre d’autotests s’étaient avérés positifs. Je pense qu’au niveau de cet aspect on doit faire beaucoup plus d’attention et apporter des améliorations.

 

La Ffc n’a plus de secrétaire général, comment va se passer le prochain recrutement?

L’intérim est assuré par quelqu’un de la maison (Il s’agit de Msahazi Soilihi, ndlr). C’est quelqu’un d’expérimenté qui connait tous les rouages. Il ne risque pas d’y avoir un problème de fonctionnement jusqu’à ce qu’on nomme un nouveau secrétaire général.Les textes pour se faire existent. La dernière fois, on est passé par un avis de recrutement, on s’était appuyé sur des consultants de la Fifa pour mettre en place le processus. Cette fois-ci, si on veut aller vite, il y a des statuts qui disposent que le président propose le secrétaire général au comité exécutif.

 

Et ça serait fait ainsi...

… On peut. C’est statutaire. Ce n’est pas le président qui l’impose.
Le fait de se fier aux textes a été un choix. Lors du précédent recrutement, quarante personnes avaient manifesté leur intérêt pour le poste, le mieux a été, donc, de lancer un avis de recrutement. Il y a eu, vu le nombre de postulants, une première sélection sur dossier et en suite des entretiens avant de procéder au choix du secrétaire général, en l’occurrence Stephane Aboutoihi. De toute façon, si on suit à la lettre les textes, il ne devrait pas y avoir de problème.

 

 

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