La Fédération comorienne d’athlétisme a été sur le point d’organiser son championnat national, reporté en raison de covid-19. Comment comptez-vous vous sauver la saison?
Nous souhaitions organiser notre championnat national en juin. Depuis le mois de mars, tout a été décalé dans un premier temps avant d’être reporté. Mais nos meilleurs athlètes ne sont pas très nombreux. Ils seront facilement identifiables même si nous ne devions pas avoir le temps d’organiser beaucoup de compétitions régionales.
J’espère pourvoir organiser le championnat entre octobre et décembre. Nous sommes en contact permanent avec World athletics qui nous accompagne comme elle peut malgré les difficultés liées à la période. Le championnat ne va pas concerner tout le monde. Nos athlètes ont repris individuellement petit à petit leurs entrainements. On attend voir les mesures qui seront prises par le gouvernement.
Estimez-vous qu’il y’a suffisamment de solidarité entre la fédération internationale et ses associations membres en cette période de pandémie?
Il y a une forte solidarité de notre fédération internationale qui nous a envoyé un questionnaire et qui nous a même appelés. C’est vrai qu’au départ, elles ont eu des informations affirmant qu’il n’y avait pas de coronavirus aux Comores. Elles veulent savoir comment nous nous organisions et ce que nous prévoyions. En fait, on ne sait pas trop où est-ce qu’on va avec ce virus. On est obligé de reporter tout le temps.
Avec le Wrld athletics, nous avons monté un projet que j’appelle “L’athlétisme c’est vous”. La Fca va désormais accès ses priorités à la formation des cadres, des entraineurs et des officiels. La fédération internationale va nous appuyer. Elle a plus ou moins déjà prévalidé le projet. On aura une réponse définitive en début d’été. Nous avons inclus dans le projet un soutien du ministère des Sports et du Cosic. Nous espérons sensibiliser ces partenaires parce que dans le projet, il y a des programmes destinés aux fédérations. Nous souhaitons qu’ils les financent.
Les Jo Tokyo 2020 sont reportés pour 2021 et les Mondiaux 2022 à Eugene. Comment préparez-vous ces tournois et qui va vous y représenter?
Malheureusement, je pense que la majorité des athlètes s’étaient préparés pour 2020. C’est une bonne chose qu’ils soient reportés en 2021. D’une part, nous avons des athlètes très jeunes. Depuis les derniers Jioi Maurice 2019, nous avons recruté quatre nouveaux jeunes athlètes expatriés d’un très bon niveau. Les noms qui me viennent en tête sont Toyb Gildas, Karani Assadillah, Soudjayi Mouhanaf. Ils ont entre 21 et 22 ans. Il y en a un qui sort un peu du lot et c’est Gildas qui a couru le 100 m du en 10’’50 et qui a déjà fait 20’’99 au 200 m. On compte beaucoup sur eux.
Il y a également Fadane Ahamadi, 27 ans, qui a participé aux Jioi 2019. Ça leur permet d’avoir un an supplémentaire pour se préparer pour les qualifications des Jo et des Mondiaux d’Eugene.
L’athlétisme à Mwali n’a plus les mêmes performances qu’à l’époque de Djamchi Attoumane. Comment expliquez-vous cette baisse de niveau ?
Mwali a connu ces dernières années de bons moments avec Mouhamadi Daou. Surtout avec Djamchi Attoumane la seule médaille d’or nationale lors des Jioi 2011. La raison de cette chute est toute évidente. A l’époque, ce n’est pas la seule raison, mais c’est celle que je vois en tout cas. Nous avions comme entraineur actif, Issa, un professeur d’Eps à qui on peut attribuer ces bons résultats. Aujourd’hui, Mwali a un gros problème d’entraineur et c’est la faute à la Fca. Il faudrait qu’il y ait aujourd’hui au moins quatre entraineurs qualifiés. Ce problème sera résolu cette année et je pense qu’on verra, bientôt, des athlètes mohéliens glaner les premières places.
Qu’est-ce qui manquent aujourd’hui aux athlètes comoriens pour décrocher plus de médailles à l’international?
Un véritable accompagnement. Quelques exemples concrets : Djaffar Hadari qui a quitté les Comores en 1996, et qui a intégré un centre à Paris en France. Il a couru 10’’32 au 100m, le record national. Il a eu des médailles aux jeux des îles et ailleurs. En 2007, Youssouf Mhadjou a bénéficié d’une bourse. Il a été au Sénégal. Il a été champion d’Afrique junior en 2009 à Maurice. Tous les athlètes qu’on a pu un peu aidé, au niveau de l’entrainement, ont réussi à atteindre un très bon niveau continental voire international. L’athlète comorien qui évolue aux Comores qu’on lui donne les mêmes moyens qu’un autre, arrive à atteindre ces niveaux-là. Donc, ce n’est pas un problème de potentiel mais plutôt de soutien et d’accompagnement.
Vous êtes à votre deuxième mandat à la tête de la Fca. Pensez-vous vous être candidat au même poste aux prochaines élections?
J’ai été élu en 2006 comme secrétaire et en 2010 comme que président. Nos élections vont se dérouler dans le dernier trimestre de cette année. Je ne pense pas me représenter en tant que président. Ce qui ne veut pas dire que je quitte la fédération. Je pense que d’autres personnes doivent pouvoir faire valoir leurs compétences et assumer le poste. Ce qui n’est pas du tout une tâche aisée. Mais depuis novembre 2015, je suis membre du bureau exécutif de la Confédération africaine. Ce qui me donne de facto un statut de membre de la fédération internationale. Donc, je suis membre de droit de la Fca. Que je sois président ou pas jusqu’à la fin du mandat de la Caa en 2023.
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