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Les Coelacanthes et la Can I Dix ans de campagne et des avancées certaines

Les Coelacanthes et la Can I Dix ans de campagne et des avancées certaines

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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En dix ans de campagne pour six Coupe d’Afrique des Nations, les Comores ont chaque fois montré une nouvelle figure. Les Coelacanthes sont partis de 0 points en 2010 à 1 point en 2012, à 3 en 2017, à 5 en 2019 et à 8 pour la campagne en cours en vue de Cameroun 2022. La progression est remarquable à tous les niveaux. Le premier tour préliminaire a été disputé par une équipe locale sous la direction d’Ali Mbayé Camara en 2007 contre Madagascar.

 

Les Comores disputent leur sixième qualification pour une Coupe d’Afrique des Nations de football. Affiliées à la Confédération africaine le 26 septembre 2005, elles ont été accréditées aux préliminaires de la Can 2010. Depuis, les Coelacanthes, le surnom de l’équipe, n’ont raté qu’une seule campagne, l’édition 2013. En dix ans elles ont joué deux tours préliminaires, en 2010 et 2015, et quatre phases éliminatoires en 2012, 2017, 2019 et l’actuelle.


Le pays a démarré le tout premier tour préliminaire avec une équipe locale. La sélection d’Ali Mbayé Camara, le coach de l’époque, a été éliminée en match aller-retour par Madagascar (6-2, 0-4). L’équipe enchainera avec les qualifications de 2012. Le 6 juin 2011, Mohamed Chamité Abdérémane et ses poulains ont arraché un nul face à la Libye (1-1) à Mitsamihuli. Ils se sont ensuite contentés de l’unique point de la tournée. Lors de la Can sud-africaine en 2013, la fédération de Tourqui Salim a déclaré forfait pour des raisons financières.

De 0, 1, 3, 5 à 8 points

Lors de la course de 2015, les Verts, sous la houlette d’Amiredine Abdou, se sont opposés au Kenya qui leur a barré la route aux préliminaires (1-0, 1-1). L’équipe était alors composée de locaux et d’expatriés. La double confrontation a vu Mahamoud Mroivili alias Lacatus devant les cages comoriennes, Nadjim Abdou, toujours capitaine, et Yacine Saadi comme buteur à Mitsamihuli. L’aventure des Veri Piya s’est arrêtée le 30 mai 2014. Ce fut le deuxième match d’Amiredine Abdou, arrivé au poste de sélectionneur en janvier 2014.


Les choses sérieuses ont commencé pour les Verts en 2017 avec la seconde vague des joueurs de la diaspora. Après leur échec devant le Burkina Faso (2-0) le 13 juin 2015, la bande à Ali Ahamda a rejoint le groupe. Elle a signé sa première victoire à domicile le 24 mars 2016 contre le Botswana (1-0). Les Comores devaient boucler le marathon continental pour Ghana 2017 avec trois points.


Cependant, l’équipe a connu un grand changement en s’offrant l’équipementier Maana sport. Auparavant, les joueurs touchaient des indemnités de cinquante mille francs.
Mais tout va changer le 13 novembre 2015 après la parité vierge face au grand Black stars du Ghana lors du second tout préliminaire du Mondial 2018. Les primes des Veri piya passent de quatre cent à cinq cent mille francs par Coelacanthe.

Egypte 2019 a été une édition très particulière pour les Coelacanthes. Ils avaient totalisé cinq points en six matchs avec une équipe composée très majoritairement de joueurs professionnels, d’anciens de la Ligue 1 française particulièrement parmi lesquels Djamel Bakar (As Monaco), Ali Ahamada (Toulouse fc), Rafidine Abdullah (Lorient), Kassim Abdallah (Olympique de Marseille), Ali M’madi (Evian Thonon-Gaillard), Faïz Selemani (Lorient), Fouad Rachidi (Nancy Loraine), entre autres. Les éliminatoires de la Can 2019 ont été marquées par le dossier du litige opposant la Caf à la Ffc qui allait être déboutée au Tribunal arbitral du sport (Tas).

A quand un équipementier?

Les Comores ont tiré les leçons. Amiredine Abdou a revu son staff en recrutant Younes Zerduk. Ils ont enchaîné les matches amicaux contre Madagascar (1-1), Guinée (1-0) avant de s’engager pour la Can 2021, reportée pour janvier 2022. D’entrée, elles signent une victoire sur le Togo le 14 novembre 2018. Ils n’ont perdu aucune sortie en concédant des nuls contre l’Egypte (0-0) et le Kenya (1-1).


L’espoir de voir les couleurs comoriennes au Cameroun en 2022 s’est ravivé dimanche dernier quand les Comoriens se sont imposés deux buts à un face aux Kenyans. Désormais le groupe compte huit points en quatre rencontres et se maintiennent en tête du groupe G devant le septuple champion d’Afrique égyptien (8 pts +3).


Les Comores enregistrent des progrès sur tous les plans malgré les difficultés financières auxquelles elles sont confrontées chaque fois qu’il faut pour préparer et organiser les rencontres officielles des Coelacanthes. Toutes les lignes ont bougé sous la présidence de Tourqui Salim et celle de Saïd Ali Saïd Athouman bien que des gros efforts restent encore à fournir.


Le pays peut, désormais, s’offrir un équipementier propre au lieu de jongler entre Joma et Adidas. Après la relation mouvementée entre Maana sport et la Ffc les Coelacanthes ont fait quelques pas en arrière en matière d’habillement. La progression est marquante au niveau technique et organisationnel et l’assurance de bonnes conditions de travail boosterait davantage les joueurs sur le terrain.


Ce qui est sûr, c’est que après dix ans d’espoir et de doute, le football comorien a, face de lui, quatre-vingt-dix minutes devant le Togo, pour marquer leur propre histoire et celle du sport roi de tout un continent.

 

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