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Les Comores dans le Football africain : Quand les Coelacanthes tiennent à rattraper le temps perdu

Les Comores dans le Football africain : Quand les Coelacanthes tiennent à rattraper le temps perdu

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Avec leur récente histoire colorée, on peut dire qu’une redynamisation prochaine de l’équipe nationale comorienne ne fait pas le moindre doute. En effet, les Coelacanthes n’ont, désormais, plus besoin que de reconnaissance et d’encouragements.

 

Les Comores ont été, avec le Soudan du sud, les dernières Nations à avoir intégrer la Confédération africaine de football (Caf). L’affiliation des Comores à la plus haute instance du football continental remonte à septembre 2005. L’agrément a été assuré, vingt-six ans après la création de la Fédération de football des Comores (Ffc), en 1979. Au lendemain de l’intégration des Comores à la Caf et à la Fédération internationale de football (Fifa), l’archipel a pris part à sa toute première compétition internationale, au Yémen, aux jeux panarabes. Le 14 décembre 2006, les nouvelles recrues de la Fifa et Caf, les Comores ont disputé leur premier match contre le Yémen, qui s’est soldé sur une défaite comorienne (2-0). Après le baptême de feu qui a échoué au Yémen, les Coelacanthes ont enchainé les compétitions avec les Jeux des îles de l’Océan indien, la Cosafa, les préliminaires de la coupe du Monde et la coupe d’Afrique des Nations (Can). Ces premières expériences avaient été vécues avec Ali Mbayé Camara et Mohamed Chamité Abdérémane jusqu’au recrutement d’Amirdine Abdou en janvier 2014.

Premier match officiel

 Avant l’engagement de l’actuel sélectionneur, les Coelacanthes n’ont jamais disputé un match amical officiel. La première participation des Comores au tour préliminaire de la Can et du Mondial date du 14 octobre 2007 à Antananarivo, contre Madagascar (6-2) avant la lourde défaite à Mitsamihuli (4-0). Les deux rencontres ont été respectivement dirigées sur les bancs par Camara et Chamité. Mohamed Hassane Mbalia, Mahamoud Mohamed, Ali Said Moiha, Damime Abdoulkarim, Nourdine Ali Mzitrani, Kamal Djabir, Ali Moindjié, Soilihi Bourhane, Salim Mramboini, Yacine Saadi, et l’ancien défenseur de l’Olympique de Marseille et actuel vice-capitaine de l’équipe, Kassim Abdallah formaient la sélections de l’époque. Cependant, la sélection nationale a été un bon «outsider» face à tous ses vis-à-vis. Après ses deux victoires signées contre Djibouti, et face aux Seychelles le 20 octobre 2010, ils ne devaient jamais remporter de matches jusqu’à l’ère Amiredine Abdou.


Celui-ci va prendre services le 3 mai 2014 à Martigues contre le Burkina Faso. Ce tout premier match amical international se terminera sur une égalité de 1 but. Un nouveau départ plutôt réussi devant les vice-champions d’Afrique 2013, la bande à Alain Traoré et Bakary Koné. Depuis les Comoriens ont aligné sept matchs amicaux, pour une seule victoire sur la Mauritanie (1-0) et un échec face au Togo (1-0). Le nouveau staff technique comorien a réussi les recrutements d’anciens joueurs de France Espoirs à l’image d’Ali Ahamada, Rafidine Abdullah, Djamel Bakar pour ne citer que ceux-là. Ils ont été, également, à l’origine de la création de l’équipementier sportif comorienne, Maana sports. Comores. Le staff d’Amiredine Abdou a disputé vingt-cinq matchs. Ils sont signé trois victoires – contre le Botswana (2-1), Maurice (2-0), Mauritanie (1-0) – Contre douze matchs nuls et dix défaites.

Du bon boulot!

Mais il faut voir contre qui les Comores ont perdu. C’était contre le Ghana, le Burkina Faso, le Maroc, le Malawi, l’Uganda, des équipes qui font la barre de cent du classement mondial. Ces adversaires ont disputé au moins, chacun, deux phases finales de Can. La plus grande défaite subie par la nouvelle génération des portes fanions nationaux est le 2 buts à 0 subis contre le Ghana et le Burkina Faso. Les Comores ont, certes, des joueurs talentueux, à l’exemple de Ben El Fardou Mohamed Nabouhane, le meilleur buteur du groupe B des éliminatoires de la prochaine Can camerounaise avec trois réalisations. Mais cela ne suffira pas pour décrocher un billet de Can si les moyens financiers et les motivations ne vont pas de pairs avec les jambes enflammées de Faïz Selemani et Nasser Chamed. «Avec beaucoup de travail et du sérieux, les Comores iront loin. Ils vont rivaliser les grandes équipes du continent», dixit le préparateur moral de l’équipe du Cameroun, Jean-Alain Boumsong. Le coach du match, Hervé Renard disait, mardi à Mitsamihuli, que «l’équipe des Comores est une bonne équipe. Ils peuvent rivaliser avec les grands d’Afrique. Ils me rappellent la Zambie entre 2009 et 2012 au niveu du contexte avec lequel l’équipe de la Zambie jouait». Ces propos devraient être pris en compte par la Fédération de football des Comores, le ministère des Sports et part le peuple comorien qui doivent faire confiance aux efforts du staff d’Amiredine Abdou et de ses Coelacanthes.

Cours d’obstacles

Après trois éliminatoires d’une Can, les Comores sont tombés sur de véritables groupes de la mort surtout quand, en 2017, ils sont tirés au sort avec le 45e mondial, le Maroc, le 50e, le Cameroun et le 125e, le Malawi. Cette déjà belle histoire des Coelacanthes peut être relancée avec la première participation des Baléares, leurs plus proches voisins à une phase finale de Can. Les Coelacanthes, eux, viennent de loin. Ce que le grand voisin Madagascar a réalisé aujourd’hui, il l’a préparé depuis quarante six ans. Madagascar fait parti de la Caf depuis 1961 et a disputé en 1972 ses premiers préliminaires d’une Can. Il est le second pays à avoir décroché son ticket pour la Can après le pays organisateur, le Cameroun. L’un des derniers matchs amicaux des Barea, ils l’ont disputé le 11 novembre à Paris contre les Comores (1-1). Depuis Nicolas Dupuis n’a rien lâché, avec le soutien de tout Madagascar derrière. Le pays devait se qualifier à la Can 2019, grâce à dix points gagnés à deux journées de la fin des qualifications.  Si l’on se réfère à leur récente histoire, on peut dire qu’une prochaine redynamisation de l’équipe nationale comorienne ne fait pas le moindre doute. Assurément. En effet, les Coelacanthes n’ont désormais plu besoin que de reconnaissance et d’encouragements.

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