Vous allez jouer votre prochain match à Abidjan au lieu de Moroni…
On aurait préféré jouer à domicile même si le fait de jouer à l’extérieur ne nous a pas empêchés de nous qualifier pour la Can. Mais il faut aussi prendre conscience des réalités. Nous travaillons sur un programme pour le mois de novembre, au cas où nous ne serions pas qualifiés pour les barrages du mondial, de faire un match amical à Maluzini pour mieux nous préparer pour la Can.
Vos supporters sont un peu déçus de ne pas vous accueillir à Moroni, qu’en dites-vous ?
Je les comprends parfaitement. Surtout que l’équipe a fait de bons résultats en battant la Tunisie, la Gambie et Madagascar, pour la première fois. Ce qui a manqué c’est l’occasion de fêter ces exploits avec le peuple. Nous lui demandons, juste un peu de patience et on croise les doigts.
Comment préparez-vous votre derby contre Madagascar ?
Les joueurs sont conscients de l’importance de ce match. Madagascar est à un point devant nous et on n’a pas d’autre choix que d’obtenir le résultat maximum. Dans tous les cas, notre intention est de faire un grand match. Les joueurs savent bien ce que les gens attendent d’eux et vont donner le maximum. Madagascar est une bonne équipe, un peu comme nous, c’est du 50/50. Personnellement, j’ai confiance en nos garçons qui vont donner le maximum. Et, inshallah, on va faire un grand match.
Quelle est votre analyse du groupe à moins de deux journées de la fin des éliminatoires du Mondial 2026?
J’ai toujours pensé que c’est un groupe extrêmement équilibré parce que si vous regardez dans d’autres groupes, vous aurez une ou deux équipes qui se détachent et les autres qui ont des difficultés à avoir de la continuité dans leurs résultats. Quatre sont encore à l’épreuve : Madagascar, le Mali, le Ghana, et nous. La prochaine journée va être une «finale» pour tout le monde. Tout est possible pour tout le monde, mais le plus important c’est le mental mais, aussi, d’arriver bien en forme aux moments voulus, d’éviter de trop se mettre la pression.
Pour cela, il serait bon de comprendre d’où on est parti parce qu’au départ, on était dans le chapeau 5 sur six équipes ce qui signifie que, sur le papier, quatre équipes étaient meilleures que nous. Le fait qu’on ait battu la Centrafrique, qui est classée devant nous par la Fifa n’est pas rien.
C’est un groupe très équilibré ou tout est possible. Certes le Ghana a un avantage parce qu’il a quatre points d’avance sur nous, mais en football tout est possible. Nous allons nous battre dans ces deux matchs.
Quelle serait la particularité de votre groupe dans cette poule…
… personne ne nous attendait à ce niveau à deux journées de la fin. Personne ne pouvait miser un franc sur le fait que les Comores seraient encore en course à deux journées de la fin. Mais après notre qualification à la Can en tant que premier du groupe devant la Tunisie, Madagascar et la Gambie, on a gagné en crédibilité, et notre victoire sur le Ghana a conduit les gens nous prendre un peu plus au sérieux. C’est un processus! Nous sommes en train de construire notre équipe car à mon arrivée (début octobre 2023, ndlr), il y avait une toute autre situation.
Notre particularité est d’être une équipe qui sait s’inscrire dans la continuité et qui se construit avec beaucoup de jeunes, pleins d’enthousiasme et de la qualité.
Nous avons aussi des joueurs cadres avec une bonne mentalité et une bonne expérience. C’est un peu ce mixte-là et cette homogénéité qui font notre force.
Vous allez jouer la Can dans moins de quatre-vingt jours, vous y pensez?
Pas tellement parce qu’on a les échéances du Mondial. Quoi qu’il arrive dans ces deux derniers matchs de cette campagne, ce serait un succès. On a, jusqu’à présent, fait 15 points. Il faut saluer le travail mené par tous. Il faut aussi encourager l’esprit positif des joueurs, c’est quelque chose, qui nous permet de nous améliorer et de progresser. Après cette dernière étape, on va se concentrer sur la Can. Naturellement, j’y pense dans un coin de la tête, mais pour l’instant, toutes nos énergies vont vers le Mondial.
Dans cette Can jouer le match d’ouverture contre le pays hôte, le Maroc, est un privilège?
C’est un privilège car c’est un match, qui sera retransmis dans le monde entier. Pour l’équipe, pour nos dirigeants, pour la fédération et pour le gouvernement et tous ceux qui ont œuvré pour que cela se réalise, c’est fantastique de jouer à Rabat devant quatre-vingt mille spectateurs. Mais, également, pour le staff technique. C’est un rêve qui se réalise. C’est tout le monde qui est galvanisé et fier parce qu’on arrive pas à la Can par hasard. C’est le fruit d’un long parcours et d’un long travail.
C’est le résultat d’un travail important, de l’esprit des joueurs et de leur mentalité, qui ont permis d’aller au-delà des obstacles. On a gagné trente places au classement Fifa et l’équipe a une autre dimension par rapport aux deux dernières années. C’est quelque chose d’extraordinaire. Le travail qui a été abattu est un travail important grâce à l’implication de tous. Cette ouverture de la Can au Maroc, c’est le juste prix, le fruit du travail de tous.