Le football féminin ne s’est jamais autant bien porté qu’aujourd’hui. Il se développe dans le monde entier, que ce soit au niveau de la participation, des standards de professionnalisme ou encore la génération de revenus commerciaux». Une analyse du rapport 2023 de la Fifa sur la discipline, bien loin de coller avec la réalité du football féminin comorien.
Abandonnées à elles-mêmes, les Coelacanthes dames enchainent les défaites tant en compétions internationales que régionales.
Un reflet du manque de soutien du football féminin de manière générale. Alors que le budget 2023 de l’équipe nationale masculine est à un peu plus d’1,643 million de dollars, celui de l’équipe féminin est à 120 000. Par ailleurs, les défaites à répétition de ces dames ne semblent pas inquiéter grand-monde, pas même la plupart des autorités publiques et des dirigeants de la fédération de la discipline, malgré le fait que ce soit des couleurs comoriennes dont il est question.
17 buts à 0, 13 buts à 0, 7 buts à 0, les scores fleuves aux dépens de l’équipe nationale s’enchainent d’années en années.
Avec un nombre infime de match dans les jambes et le manque de participation aux fenêtres Fifa, comment ces joueuses qui donnent le meilleur d’elles-mêmes peuvent rivaliser avec des athlètes mises dans les meilleures conditions possibles pour porter fièrement et haut les couleurs de leurs nations? Quel rôle joue exactement la commission du football féminin à la fédération? Ce sont-là quelques-unes des questions que tout le monde se pose. A chaque match, la seule question est de savoir par quel score fleuve elles vont perdre?
Parallèlement, certains se permettent de les traiter de «touristes», sans chercher à savoir si elles ont le soutien nécessaire pour rivaliser avec leurs adversaires.
Il me semble qu’il est temps de se remettre en question et de se résoudre à poser des bases solides pour permettre à ces guerrières d’avoir suffisamment d’armes pour défendre le pays et son sport.
Un récent rapport de la Fifa constate que le football féminin comorien manque un peu de tout : «de département dédié au secteur au sein de la fédération, de politique de développement, de sponsors et de diffusion de la D1, de catégories de jeunes pour préparer l’avenir». Sans compter, par exemple, le déficit de communication. C’est ainsi qu’aucun site internet ne lui est dédié.
Il ne fait aucun doute : si nous voulons que les choses changent, la gouvernance du football féminin est totalement à revoir.
Pour l’image du pays, pour celle du football comorien et pour celle de ses pratiquantes, c’est, à mon sens, une urgence absolue.