Pour les Comores, rien n’a, encore, été arrêté concernant l’organisation des Jeux des îles de l’Océan indien (Jioi) de 2023. Le Conseil international des jeux (Cij) prendra sa décision en juillet prochain. Cette précision a été faite suite à sa visite des 15 et 16 mars dernier à Ngazidja des principaux sites sportifs devant les abriter. A l’heure actuelle, on peut considérer que les Comores disposent de presque la moitié des infrastructures indispensables. “Nous avons trois stades de football de dimensions internationales, une piste athlétique aux normes et tout ce qui va avec. Le pays est en chantier en matière d’infrastructures routières. Nous avons des sites comme le Palais du peuple, le foyer des femmes qui peuvent abriter des disciplines sportives individuelles”, liste, à ce sujet, le président du Comité olympique et sportif des îles Comores (Cosic), Ibrahim Ben Ali.
Après deux jours de mission du Cij, son président, Antonio Gopal, a apprécié : “la bonne volonté des Comores d’organiser les jeux des îles de 2023. Nous avons visité le stade de Mitsamihuli et le complexe sportif de Maluzini. C’est un travail parfait qui a été fait dans ce stade”. Le Cij croit que si les Comores ont pu construire “le complexe de Maluzini en deux ans, les projets de construction de la piscine olympique, du gymnase et du village des jeux seront réalisables avant 2023”.
Engagement de l’autorité nationale
S’ils tiennent à accueillir ce grand rendez-vous, le Cosic et le gouvernement comorien doivent se solidariser et montrer que le pays peut réaliser ces projets dans les délais requis. Sans une piscine olympique et le village des jeux, “Comores 2023” sera toujours un rêve.
A ce propos, Ibrahim Ben Ali tient à rassurer : “des études ont été faites pour l’ensemble de ces projets évalués à hauteur de 18 milliards de francs comoriens. Pour le village des jeux, nous avons pensé à des mobil-homes qui seront situés dans le site de Maluzini. Dans le même domaine de Maluzini, sera construit, selon toujours la même source, la piscine olympique dont le projet n’attendrai que les garanties des partenaires pour le financement. “En réalité le gros problème de la piscine n’est pas sa construction, “mais son entretien”, soutient le président du Cosic.
La crédibilité de la candidature de “Comores 2023” dépend nécessairement du degré d’implication affiché par le gouvernement comorien. La ministre de la Jeunesse et des Sports devrait faire de ce projet son principal challenge. A Maurice, île hôte des Jioi 2019, le ministre des Sports, Stéphane Toussaint, prend les devants dans chaque campagne de promotion de l’édition ou à chacun des dossiers sur l’affaire. Cela ne semble pas être le cas du coté de la toute première autorité sportive comorienne, Ladaenty Houmadi. “Nous avons fait le déplacement avec la ministre à Maurice lors de la dernière réunion du Cij, les 18 et 19 février dernier. Elle s’est montrée très engagée”, tente de défendre Ibrahim Ben Ali. On peut, cependant, s’inquiéter du fait que la ministre soit si peu visible par rapport à ce challenge au niveau national, notamment avec la presse.
Des garanties fermes
Si les Comores tiennent à se voir attribuer l’organisation des jeux de 2023, le Cosic doit impérativement impliquer toutes les associations sportives. Cela est d’autant plus urgent que des dirigeants de fédérations estiment que le Cosic est entrain de “faire cavalier seul”. Le Cosic a invité en janvier dernier des responsables des associations à l’exception de celle de l’athlétisme. Il a proposé à chacun d’établir un projet de préparation pour les Jioi 2019. ”La même séance est prévue pour qu’on nous expose les plans de préparation et les projets d’analyse en marge des jeux des îles de 2023”, a répliqué à ce sujet le président du Cosic.
En plus des soucis liés aux infrastructures, il faut dire que le milieu sportif comorien manque de ressources humaines. A l’exception du football et, plus ou moins, de l’athlétisme, les disciplines ont peu d’officiels dignes du nom. “Nous avons aujourd’hui neuf arbitres internationaux dont quatre centraux. Nous pourrons facilement avoir des jeunes ramasseurs de ballons qu’on va sélectionner dans les centres de formation du pays”, confirme le responsable de la Commission régionale d’arbitrage de football, Zeoudine Abdou.
Les autres disciplines, à l’image du basketball et du handball, vont devoir former des officiels de toute urgence. Mais ces recyclages et formations ne peuvent aboutir sans l’implication des fédérations. “Nous devrions, avec le concours du gouvernement, avoir déjà une idée des sports individuels et collectifs que nous allons organiser”, estime Ibrahim Ben Ali.
Pour espérer une réponse favorable du Cij en juillet, le Cosic doit disposer d’un projet solide de la construction de la piscine olympique. Le Cij n’attend impérativement que les garantis financières, les partenaires et les domaines des sites devant abriter la piscine et le village des jeux 2023.
La balle est, donc, dans le camp du gouvernement et du Cosic.
Elie-Dine Djouma