logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Plainte contre les handballeurs «disparus» à la Réunion I Djaanfar Salim met sa menace à exécution pour «sauvegarder l’image du gouvernement et des sportifs comoriens»

Plainte contre les handballeurs «disparus» à la Réunion I Djaanfar Salim met sa menace à exécution pour «sauvegarder l’image du gouvernement et des sportifs comoriens»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

image article une
Le ministre des Sports a remis le dossier d’accusation contre les handballeurs comoriens qui ont «fui» au Département français de la Réunion, à l’occasion de leur participation, fin juin et début juillet dernier, à la Coupe des clubs champions de handball de l’Océan indien. La plainte a été déposée au parquet de Moroni, le même jour. Cela en dépit des tentatives de certains, dans l’entourage du ministre, de le dissuader d’aller au bout de sa menace.

 

Lors d’une conférence de presse, le 31 juillet dernier à Mtsamdu ya Ndzuani, le ministre des sports, Djaanfar Salim Allaoui, avait appelé ces handballeurs à «revenir au pays» en précisant que «faute de quoi, ils couraient le risque d’être poursuivis en justice» par son ministère. Alors que leurs visas expiraient le 12 juillet, il leur avait donné jusqu’au 15 du même mois pour s’exécuter. «Passé ce délai, ils seront traqués, pour être extradés vers les Comores et ne seront jamais régularisés administrativement, ni à la Réunion, ni ailleurs», avait-il menacé.


Cette affaire a jusqu’ici beaucoup fait parler d’elle à cause du nombre de personnes qui ont fui, mais aussi du fait que des précautions «avaient été prises par le ministère» pour éviter des fuites. Soixante-dix-sept athlètes avaient bénéficié de ces visas d’entrée dans le département français d’outre-mer, une vingtaine n’avaient pas fait le déplacement, et seuls trois des cinquante-sept qui avaient fait le voyage sont revenus. Tous avaient signé, auprès des ministères des Sports et de l’Intérieur, des engagements de retour.


Il faut dire, cependant, que certains évènements survenus à leur arrivée auraient motivé leur fuite, comme l’avait soutenu devant la presse une des personnes revenues : «Nous n’avons été accueillis par personne à l’aéroport [de Saint-Denis], et les hébergements avaient été annulés. Qu’est-ce qu’il restait à faire? Tous ceux qui avaient un endroit où aller sont partis. Le ministre a fait son devoir, en grande partie. Si nous avions eu les visas à temps, si le gouvernement nous avait soutenus financièrement, si nous avions été accueillis sur place comme il se devait, alors je ne dis pas qu’il n’y aurait pas eu de fuite, mais elles n’auraient pas été massives», avait estimé la présidente de Kazampasani, un des trois clubs qui avaient été inscrits à cette compétition, Naïlati Silahi.


Le ministre a remis le dossier d’accusation au premier conseiller de l’ambassade de Francea à Moroni qu’il a reçu, mardi, à son bureau.Dans l’entourage du ministre des Sports, certains affirment «avoir tenté vainement de dissuader» Djaanfar Salim Allaoui de lancer cette poursuite. Mais ce dernier aurait préféré «foncer tête baissée» pour, selon le ministre, «prouver qu’il n’a pas pris de l’argent à ces athlètes pour leur obtenir ces visas», comme certains l’ont avancé sur les réseaux sociaux.Enfin, dans sa plainte, le ministère évoque le besoin de sauvegarder «l’image du gouvernement et des sportifs comoriens».

Commentaires