Le tennis de table n’existe aux Comores que sur le papier. Sa fédération, peut-être, sur les registres du Comité olympique et sportifs des îles Comores (Cosic) et dans les dossiers de la Fédération internationale de tennis de table (Ittf). Cette discipline n’est plus active sur le terrain. Cela fait deux saisons qu’aucune compétition n’a été organisée, précisément depuis les derniers jeux des îles à Maurice en 2019.
Pourtant, le tennis de table a bien une fédération nationale (Fctt), des ligues régionales, une direction technique nationale, un coach national et quelques joueurs qu’on peut, il est vrai, compter sur les doigts de la main. Malgré ces structures et responsables parfois “virtuels”, ses derniers championnats remontent en 2017.
Plusieurs fédérations sportives du pays sont, elles aussi, inactives. Elles n’organisent pas de compétitions. La plupart, à l’image de celle du tennis de table, s’activera à l’approche des prochains jeux des îles pour monter deux ou trois petites activités à Moroni.
En 2019 à Maurice, le tennis de table figurait parmi les douze sports comoriens qui ont représenté les Comores avec une délégation de cinq pongistes dont deux jeunes filles. Mais le retour de Maurice en fin juillet a marqué, malheureusement, la fin des tournois de ces athlètes. Depuis, silence radio. Il faut se rendre au sud de Ngazidja, à Fumbuni ou au nord, à Mitsamihuli, pour voir quelques passionnés et autres internationaux comoriens s’entrainer. Des tables de ce jeu servent, depuis 2018, lors… des conférences de presse des Coelacanthes football à Maluzini.
Malgré les projets du sélectionneur national, Moussa Hodari, durant la saison 2018/2019, la Fctt est totalement hors-jeu. La Fédération comorienne de tennis de table “dirigée” depuis novembre 2018 par Zaharia Saïd Ahmed. Cette actuelle secrétaire générale du ministère des Sports est reconnue par le Comité national olympique en tant que présidente de la Fctt.
Au niveau de Fla fédération internationale, c’est Soilihi Issouf alias Africa qui est considéré comme son patron. Cet imbroglio est loin d’aider la discipline à se développer. Le comble dans cette affaire? C’est le Cosic qui a remué ciel et terre pour faire écarter Soilihi Issouf au profit de… Zaharia Saïd Ahmed, qui n’est autre que la vice-présidente du Cosic. Cette “protection” du comité national olympique ne pénalise pas l’équipe de Soilihi Issouf mais, toute la discipline.
Pour voir exister le tennis de table aux Comores, il faut patienter jusqu’au World table tennis day (Journée internationale du tennis de table), le 6 avril. Ce jour-là, on verra des écoliers rassemblés à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports pour des petites parties interscolaires. Et c’est tout… Après, personne n’entendra parler du ping-pong dans ce pays jusqu’aux prochains Jioi.
Pendant ce temps le ministère des Sports reste sans réaction devant ce manque d’activités de certaines fédérations. Pourquoi ce laisser-aller au moment où, à certaines autres, on presse de proposer, à chaque début de saison, des “plan d’action annuel”?Le ministre des Sports, Nordine Ben Ahmad, avait essayé de mettre de l’ordre dans le tennis de table comorien. Vainement.
Aux Comores, plusieurs disciplines sportives ont d’énormes soucis de se relancer ou d’organiser leurs activités, c’est connu. Ce mal est plus profond encore au tennis de table. Il lui faudrait, sans doute, une véritable thérapie de choc. Oui, mais venant de qui?