Six mois après sa nomination au ministère de la Jeunesse et des Sport, Dr Takiddine Youssouf a tenu une réunion de «prise de contact» avant-hier à l’hôtel Le Retaj avec toutes les fédérations sportives. Une occasion pour ces dernières d’étaler les problèmes auxquels elles doivent «régulièrement faire face depuis trop longtemps», selon les dirigeants de ces instances qui ont exposé quelques-uns de leurs projets dont certains seraient, a affirmé le ministre, déjà en gestation.
«Grâce à cette rencontre, j’ai appris et compris beaucoup de choses. Les fédérations se sentent mises à l’écart et traitées comme étrangères au ministre des sports. Si on veut vraiment développer le sport comorien, il est impératif de travailler en commun avec elles. Je suis persuadé que les interventions des uns et des autres vont aider à nous orienter et nous permettre de réaliser les bonnes choses auxquelles tout le monde appelle de ses voeux», a soutenu le ministre des Sports.
Lors de cet échange auquel seule la fédération de football n’a pas été représentée, le manque d’infrastructures sportives dans l’ensemble des îles a été largement évoqué d’autant plus qu’il serait, en grande partie, à l’origine des difficultés du pays à recevoir les Jeux des îles.
Honte, perte de crédibilité, etc.
A ce propos, le ministère s’est engagé à travers un «plan de développement intérimaire», à construire des infrastructures sportives pouvant accueillir des compétitions régionales et, notamment, les jeux des îles.«Depuis 1979, les Comores participent aux différentes compétitions sportives sous-régionales mais n’ont jamais pu les organiser à cause de l’insuffisance des infrastructures. N’est-ce pas une honte pour le pays de voir les jeux s’organiser tour à tour chez nos voisins sans pouvoir jamais le faire chez nous ?», s’interroge le président de la fédération de handball, Laïithi Bacar.
Pour sa part, le vice-président de la fédération du cyclisme, Mohamed Abdou Mbechezi, a rappelé que Dr Takiddine est le quatrième ministre des sports depuis 2016 à avoir organisé une telle réunion avec les différentes fédérations du sport comorien, mais jamais il n’y eu de suivi par rapport aux résolutions qui en sont issues. Dans ces circonstances, «la différence entre les prises de contact de précédents ministres et celle organisées par Dr Takiddine se verra dans l’action.
On a entendu trop de beaux discours. Il est même arrivé que certaines fédérations soient obligées de jouer au pompier pour éteindre les feux allumés par le ministère du sport, notamment à la Fifa ou encore au Comité international olympique. Il est temps que cela cesse, si nous voulons réellement être pris au sérieux par des instances internationales et des compétitions. Nous devons nous ressaisir et prendre exemple sur la Can des Coelacanthes», devait conclure Mohamed Abdou Mbechezi.
