Aussitôt la Coupe d’Afrique des Nations (Can) retirée, par la Confédération africaine de football, à la Guinée, la réaction du pays hôte ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole de son gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, ne pouvait avoir des mots plus durs pour exprimer son désarroi, et il n’est pas le seul. «C’est une déception parce que, encore une fois, comme dans beaucoup d’organisations internationales, le lobby financier est plus puissant que les réalités», a-t-il déclaré comme pour montrer que cette décision est, avant tout, une affaire de gros sous et de dessous de table.
A en croire le ministre des sports, Lansana Béa Diallo, le colonel Mamadi Doumbouya avait refusé la proposition d’une mission de la Caf sur un report à 2026 ou 2027 et avait assuré que la compétition allait pouvoir être organisée dans son pays à la date prévue par la confédération continentale.En août dernier, le président de la junte au pouvoir avait signé un décret hissant l’organisation de la Can 2025 au rang «d’intérêt national et prioritaire».
Du déjà vu
Toutefois, le patron de la Caf, Patrice Motsepe, estime que la Guinée n’a plus le temps de s’équiper en conséquence pour cette compétition prévue dans moins de trois ans aujourd’hui : «On demandera à la Caf de recevoir de nouvelles candidatures parce qu’en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts pour que la Caf puisse accueillir la Can 2025 en Guinée. Ce que je peux vous assurer c’est que nous n’allons pas choisir un pays qui ne soit pas à niveau adéquat pour remplir nos standards de qualité «, devait préciser le Sud-africain. Modifications de calendrier, changements de pays hôte, soupçons de manipulations inavouables, etc. une routine à la Caf? Cela fait presque une dizaine d’années qu’elle n’arrive pas à avoir une date stable pour l’organisation de sa compétition phare et, encore moins, à l’organiséer sans changement de pays hôte à la dernière minute. On se souvient que a Can prévue au Maroc en 2015 avait finalement été attribuée à la Guinée équatoriale, qu’une autre prévue en Lybie s’était vu attribuée à l’Afrique du Sud.
Une instabilité qui n’est pas sans conséquences sur la qualité, la fiabilité et même le niveau de jeu du football africain.«Nous sommes à presque trois ans de l’échéance. Les plus grands stades qu’on construit aujourd’hui le sont en vingt-quatre mois. Dire qu’il n’est pas possible de réaliser en vingt-quatre mois toutes ces infrastructures-là, constitue un préjugé», s’emble convaincu le porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo.Si l’Algérie s’est déjà portée candidate, dans les coulisses le Maroc, le Sénégal ou encore le Nigeria semblent intéressés par l’aventure.
