Quel regard portez-vous sur l’équipe des Comores dans cette Can?
Je dirais en un seul mot : l’équipe comorienne n’a pas démérité ni sur le plan du jeu, sur le technique et au niveau du collectif. Malgré ses petits handicaps liés au coronavirus, je pense qu’elle a fait ce qu’il fallait.
Vous voyez qu’elle monte en puissance. Il y a de cela quelques années les Comoriens venaient pour être présents.
Je pense vraiment qu’il faut, désormais, encourager cette équipe, son staff technique, ainsi que tous les Comoriens pour l’avoir soutenu et encouragé parce qu’arriver jusqu’en huitièmes de finale d’une Can, ce n’est pas chose facile. Vingt-quatre pays sont venus disputer cette compétition. L’équipe des Comores fait, désormais, déjà partie des équipes privilégiées du continent. Elle a réussi quelque chose d’important.Mais, en même temps, jouer contre le Cameroun à domicile, ce n’était pas toujours évident. Ce n’est pas non plus une mince affaire.
Jusqu’où pourront aller les Lions indomptables, selon vous?
Le but c’est d’aller en finale et remporter le trophée. Vous ne pouvez pas venir chez les gens, tout prendre et emmener chez vous. Nous sommes quand même des quintuples champions d’Afrique.Mais, le Cameroun a gagné ses cinq trophées chez les autres… Pourquoi ces autres n’auraient-ils pas le droit de venir l’emporter chez lui. Ce n’est pas trop égoïste?...… Mais le football est égoïste. Il a toujours été ainsi.
Cela fait aussi partie du jeu. Vous croyez que lorsque vous jouer contre un adversaire qui serait votre ami, vous entrez sur le terrain pour parler d’amitié. Non! Ça serait après.De toute façon sur le plan sportif, le Cameroun est quand même un nom et fait partie des leaders d’Afrique. Mais quel que soit ce qui peut arriver, les Lions indomptables doivent avoir un comportement digne. Il s’agit, tout simplement, de faire notre travail.
Le Cameroun ira jusqu’en finale et ça va être historique parce cela fait quandmême cinquante ans qu’on n’a pas joué dans notre pays (Depuis la Can de 1972, ndlr). Il s’est passé beaucoup de temps. C’est la seule déception que nous, les anciens, avons aujourd’hui. C’est le fait qu’on n’a pas pu jouer devant notre public, qui nous a tant adorés et qui nous a toujours soutenus. Aujourd’hui, la jeunesse a cette chance.
Ça vous fait quoi de voir les Comores, la Gambie, le Malawi et la Guinée équatoriale en huitièmes de finale de la Can?
Vous savez, aujourd’hui qu’il y a des progrès sérieux dans le football et il n’y a plus de petites équipes parmi les vingt-quatre qualifiées dans cette édition 2021. De manière générale, toutes les équipes ont progressé. La preuve ! Le favori et de grandes nations de football ne sont plus là. L’Algérie, qui est la championne d’Afrique en titre, n’est plus là (en cours de la compétition au Cameroun, ndlr). Pourtant elle a été la dernière équipe à avoir remporté le trophée.
Il y a eu beaucoup de progrès. C’est pour ça que j’exhorte l’équipe comorienne à continuer dans cette voie et lui dit qu’il y a toujours un début à tout. Aujourd’hui, tout le monde est au même niveau. Dans le sport, on s’entraine tous, mais ce qui fait la différence, c’est l’état d’esprit. L’expérience, on la gagne en faisant des compétitions. On peut avoir cette expérience, mais il faut surtout avoir également un bon état d’esprit. Je pense que le Cameroun est habitué à cela. On n’a aucune crainte. Dans tous les cas, les Lions vont toujours rester indomptables.
Si vous devez dire quelques mots sur les Coelacanthes dans la Can 2021, quels seraient-ils.
Ils ont réussi une belle prestation. C’est une jeune équipe. Maintenant, les Comores doivent encourager cette équipe, pour qu’elle garde cette même dynamique et qu’elle continue à progresser. Après deux éditions de la Can, vous (les Comoriens, ndlr) aurez l’une des meilleures équipes du continent.