Le 25 août à 11h 40, le jeune chauffeur malgache a pris contact avec les journalistes à l’hôtel Big Bang, au quartier Behoririka ou logeait une bonne partie des reporters. Depuis, on ne s’est jamais séparé de cet aimable et respectueux homme du volant.Vingt-quatre heures ont suffit pour que le feeling s’installe entre lui et les reporters, de façon naturelle. Le lendemain à son arrivée du nord d’Antananarivo, où il résidait, Rado Ramananjoarinjaka a décidé de se surnommer «Cissoko» car, pour lui, c’était un nom comorien. Quand je lui ai proposé celui de «Ahmed», il a tout de suite apprécié. On avait à faire avec «Ahmed».
Avant le match Comores vs la Réunion, il s’est sapé du sweat vert et d’une casquette blanche à l’effigie de la délégation comorienne et s’est coiffé «aux couleurs» comoriennes . «Appelez-moi Ahmed. Je suis désormais comorien et je vais soutenir les Comores», martelait-il au volant.Cet engagement il l’a tenu même le jour de… «Madagascar vs Comores». Avant de nous conduire au stade Barea Mahamasina vers 13H 30, le choix de «Ahmed» était déjà fait : «Je soutiens les Comores. Mais si des connaissances malgaches me voient pousser l’équipe des Comores à la victoire, ils vont me traiter de traitre», confiait-il l’air un peu préoccupé.Mais «qu’à cela ne tienne», lance-t-il au cameraman de l’équipe, Ibrahim Mkavavo : «Chef, allons-y, j’assume mon choix».
Le moment le plus dur, c’était quand nous devrions retourner au pays le soir du samedi 2 septembre. Ce frère de coeur n’était, visiblement pas, le champion des aurevoirs. Très contrarié et les larmes aux yeux, «Ahmed» semblait n’avoir imaginé que ce difficile moment allait arriver, et se dire qu’on allait se quitter pour de bon.
«Vous êtes tous gentils et sympathiques avec moi. Vous m’avez supporté. Je vous en remercie infiniment. Ma cheffe m’a fait part de votre rapport et je suis plus que content», confiait-il.Avant de reprendre son volant pour son domicile, il a fait un vœu : «trouvez-moi un boulot aux Comores. Je suis partant. J’imagine que tous les Comoriens sont magnifiques. Vous n’avez pas eu beaucoup de médailles aux Jioi, mais vous avez gagné beaucoup de nos cœurs».