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Sports comoriens en 2022 I Quel bilan pour quelles perspectives?

Sports comoriens en 2022 I Quel bilan pour quelles perspectives?

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Certes, les Coelacanthes football ont marqué la planète football en 2022, comme jamais dans le passé. Cependant, le pays doit penser sérieusement à revoir sa politique sportive. L’Etat, en effet, ne doit pas penser qu’au seul football.

 

Avec l’arrivée d’une nouvelle année, 2023, les sportifs viennent d’ouvrir une nouvelle page de leurs activités. Sportifs, dirigeants de club, d’instance et autorité publique vont aborder le nouvel an avec de nouvelles perspectives. Tous et toutes vont faire le bilan de l’année écoulée, avec ses échecs et ses réussites, et tracer de nouveaux objectifs à atteindre.L’année sportive 2022 a connu ses hauts et ses bas. On retiendra – à tout seigneur tout honneur? – la belle performance de la sélection nationale senior à la Can 2021 de football au Cameroun. La plus prestigieuse des compétitions du continent a été marquée par la toute première participation comorienne avec une huitième de finale resté célèbre contre le Cameroun (2-1). Cinq joueurs, particulièrement, ont, par ailleurs, fait parler d’eux pendant la compétition.

Le foot en tête!

Il y a eu Salim Ben Boina, élu «homme du match» de la rencontre avec le Maroc pour avoir stoppé un penalty et pour ses neuf arrêts aussi spectaculaires que décisifs. On se rappelle, également, des titres individuels remportés par El Fardou Ben Mohamed et Youssouf M’changama. Personne, non plus, n’a oublié l’exploit réalisé par Chaker Alhadhur qui avait gardé les cages des Coelacanthes lors de la huitième de finale. Le… défenseur a conquis les cœurs des amateurs du football continental pour avoir rendu la plus belles des copies de cette huitième de finale.


Mais, ce n’est pas tout : la hampe comorienne a brillé grâce à l’arbitre assistant, Amaldine Soulaimane. Après sa première expérience en Egypte en 2019, l’enfant de Patsi a géré, au Cameroun, quatre rencontres. Du bon boulot pour cette bonne étoile de l’arbitrage comorien.

La marque du handisport

L’année aura, également, été marquée par Moumbaazi Saïd Ali et Nassor Nassur. Ces deux jeunes «handisportifs» ont gagné deux médailles d’or pour les Comores aux derniers Jeux des jeunes à Maurice et, pour la première fois de l’histoire de ces jeux, les Comores sont revenus avec quatorze médailles. C’est peut-être, le lieu de rappeler que ces jeunes, qui ont arraché la quatrième place du tableau général, n’ont, aujourd’hui encore, pas reçu leurs primes.


En 2022, la Fédération de football a réussi un grand challenge en ayant manqué à aucun rendez-vous, des éliminatoires de la Can U17, au U20 en passant par les coupes Cosafa qui se sont déroulées entre l’Afrique du sud, le Malawi et le Mozambique. Les sélections masculine et féminine, toutes catégories confondues, ont été représentées partout grâce au sacrifice et à l’engagement de la Ffc.Dans un tout autre sport, le jeune boxeur Housni Thaoubani a fait son entrée en fin d’année au Centre Régional Jeunesse et Sports de Rouen en France, où il va s’entrainer et préparer les Jeux des îles cette année. Il a intégré ce grand centre d’entrainement en tant que boursier de Solidarité olympique, grâce au Comité national olympique. Le même Cosic, qui en partenariat avec Telma Comores, s’était engagé en première ligne dans la lutte contre la violence dans les stades.

Un drame nommé «Yazid»

En 2022, il faut bien le reconnaitre, tout n’a pas été que rose dans le sport. La mort de Yazid, jeune supporter de Ngaya club de Mde, suite à une bagarre rangée entre son champion et le Volcan club de Moroni, est encore dans tous les esprits. D’autant plus qu’aucune enquête sérieuse n’a été ouverte pour appréhender le ou les auteurs de ce drame.L’athlétisme comorien a été plutôt mal servi. En dépit de l’existence de la piste d’athlétisme flambant neuf du stade de Maluzini, ses compétitions sont toujours organisées sur la terre battue de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports. On comprend, dès lors, que les athlètes nationaux aient du pain sur la planche quand il s’agit d’améliorer leurs chronos. L’autorité sportive doit faire l’effort de soutenir cette discipline, ainsi que la pétanque, la Boxe et l’haltérophilie qui, toutes, essaient tant bien que mal, de poser leurs marques au niveau locales et régionales.


L’arrivée, le 27 décembre 2022, du président de la Fédération camerounaise à Moroni a été accueillie avec un pincement de cœur par les supporters des Coelacanthes. Surtout que l’ancien capitaine du Cameroun n’a rien dit de consistant à propos des douze cas positifs au Covid-19 des Coelacanthes lors de la Can de son pays. Surtout du fait que Samuel Eto’o est connu pour avoir toujours pris la défense des plus démunis. Pourquoi pas ce 24 janvier du match Cameroun vs Comores?

Jioi 2027? Can 2024?

L’annonce du chef de l’Etat de vouloir recevoir les Jeux des îles 2027 aux Comores semble être resté jusqu’ici, une simple intention. L’Etat, le ministère des Sports et le Comité national olympique n’ont, jusqu’à preuve du contraire, rien mis en place pour étudier, évaluer et établir ce projet. Pourtant, le pays dispose bien des capacités qui permettraient d’aider à faire de ce rêve une réalité. L’un des engagements qui n’ont pas été tenus en 2022, c’est le réaménagement du stade de Maluzini. Le manque de sièges dans les tribunes réduit gravement les chances de voir, en mars prochain, les Coelacanthes recevoir, à domicile, les Eléphants de Côte d’Ivoire. La non réalisation de ce projet, évalué à moins de 200 millions de francs, pourrait coûter aux Coelacanthes… la qualification à une deuxième Can, en 2024 chez les Eléphants de Côte d’Ivoire.

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